
Partager la pénurie en attendant le retour à la normale. C’est la réponse de la SOMELEC (société mauritanienne d’électricité) à la question des 900 000 nouakchottois : A quand la fin des coupures de courant ? La société aurait pu dire : « partager la galère.» Depuis un peu moins de deux semaines, les habitants de Nouakchott, du fait d’interminables coupures de courant, broient du noir.
Dans un communiqué de la SOMELEC du 11 septembre, il est écrit : «En attendant le retour à la normale que nous espérons dans les prochains jours, un système de délestage tournant à été mis en place pour partager, dans la mesure du possible, la pénurie entre les différents quartiers de la ville de Nouakchott.» Principale raison des coupures de courant presque chroniques :
«La survenue des intempéries dans la nuit du mercredi au jeudi le 02 septembre 2009 qui a entraîné la chute de deux poteaux de ligne 33kV ainsi que la perturbation de la continuité de la fourniture de l’électricité au niveau de la ville de Nouakchott.»
Si une société comme la SOMELEC met des semaines pour «rétablir un câble», c’est certainement parce qu’elle a des problèmes plus sérieux, plus structurels que « la chute de deux poteaux.»
Le 10 septembre dernier, huit jours après le début des délestages, le président de la République, Mohamed Ould bdel Aziz, s’est rendu à la centrale électrique d’Arafat. Il a été accueilli par les responsables de la SOMELEC, il a reçu des explications sur les raisons des coupures, il a reçu des assurances sur un rétablissement futur du courant…..
Constat : trois jours après la visite du chef de l’Etat, il fait toujours noir à Nouakchott, de plus en plus noir. Des quartiers restent 24 heures, 48 heures, quatre jours…à la lueur des bougies et des torches.
«A présent tous est fin prêt pour le retour à la normale (…) les contours de l'incident sont presque cernés et les techniciens n'attendent plus que le feu vert pour effectuer un nouvel essai sur le câble» a affirmé le directeur général de la SOMELEC cité par l’AMI au cours d’un point de presse tenu… lus de dix jours après les début des délestages.
Quand le matériel défectueux à l’origine des coupures a été acquis par la SOMELEC ? D’où vient ce matériel ? A ces questions, le directeur n’a pas apporté de réponses.
«L’incident» dont il parle, pour les habitants de Nouakchott, est une véritable catastrophe; Les crampes d’estomac du ramadan, les désagréments causés par les pluies ajoutés aux ténèbres…le moral des ménages a été rarement aussi bas. Vers 19 heures, au moment de la rupture du jeûne, faute de courant, pas de glace ou d’eau fraîche. Les produits alimentaires stockés dans les congélateurs pourrissent et passent à la poubelle.
L’activité économique a également pris un sérieux coup. Pour certains, elle n’est pas au ralenti. Elle est bloquée. Les tailleurs, qui réalisent généralement leurs meilleurs chiffres d’affaires à l’approche des fêtes, se rongent les ongles. Les commandes s’entassent et le courant ne vient que pour quelques minutes. Même pas le temps de confectionner une jupe. Certains tailleurs qui ont définitivement désespéré de la SOMELEC, ont acheté de petits groupes électrogènes.
Même galère dans les épiceries. Faute de courant, la péremption des produits alimentaire s’accélère. Pour le partage de la pénurie, la SOMELEC n’a donné aucun programme, aucun calendrier. « Si on connaissait au moins notre tour de galère, on pouvait prendre certaines dispositions» dit un habitant de la SOCOGIM PS. «A défaut du partage de l’abondance, nous pouvons bien partager la pénurie, à condition que ça soit équitable » ajoute un autre.
Khalilou Diagana
source : Le Quotidien de Nouakchott
Dans un communiqué de la SOMELEC du 11 septembre, il est écrit : «En attendant le retour à la normale que nous espérons dans les prochains jours, un système de délestage tournant à été mis en place pour partager, dans la mesure du possible, la pénurie entre les différents quartiers de la ville de Nouakchott.» Principale raison des coupures de courant presque chroniques :
«La survenue des intempéries dans la nuit du mercredi au jeudi le 02 septembre 2009 qui a entraîné la chute de deux poteaux de ligne 33kV ainsi que la perturbation de la continuité de la fourniture de l’électricité au niveau de la ville de Nouakchott.»
Si une société comme la SOMELEC met des semaines pour «rétablir un câble», c’est certainement parce qu’elle a des problèmes plus sérieux, plus structurels que « la chute de deux poteaux.»
Le 10 septembre dernier, huit jours après le début des délestages, le président de la République, Mohamed Ould bdel Aziz, s’est rendu à la centrale électrique d’Arafat. Il a été accueilli par les responsables de la SOMELEC, il a reçu des explications sur les raisons des coupures, il a reçu des assurances sur un rétablissement futur du courant…..
Constat : trois jours après la visite du chef de l’Etat, il fait toujours noir à Nouakchott, de plus en plus noir. Des quartiers restent 24 heures, 48 heures, quatre jours…à la lueur des bougies et des torches.
«A présent tous est fin prêt pour le retour à la normale (…) les contours de l'incident sont presque cernés et les techniciens n'attendent plus que le feu vert pour effectuer un nouvel essai sur le câble» a affirmé le directeur général de la SOMELEC cité par l’AMI au cours d’un point de presse tenu… lus de dix jours après les début des délestages.
Quand le matériel défectueux à l’origine des coupures a été acquis par la SOMELEC ? D’où vient ce matériel ? A ces questions, le directeur n’a pas apporté de réponses.
«L’incident» dont il parle, pour les habitants de Nouakchott, est une véritable catastrophe; Les crampes d’estomac du ramadan, les désagréments causés par les pluies ajoutés aux ténèbres…le moral des ménages a été rarement aussi bas. Vers 19 heures, au moment de la rupture du jeûne, faute de courant, pas de glace ou d’eau fraîche. Les produits alimentaires stockés dans les congélateurs pourrissent et passent à la poubelle.
L’activité économique a également pris un sérieux coup. Pour certains, elle n’est pas au ralenti. Elle est bloquée. Les tailleurs, qui réalisent généralement leurs meilleurs chiffres d’affaires à l’approche des fêtes, se rongent les ongles. Les commandes s’entassent et le courant ne vient que pour quelques minutes. Même pas le temps de confectionner une jupe. Certains tailleurs qui ont définitivement désespéré de la SOMELEC, ont acheté de petits groupes électrogènes.
Même galère dans les épiceries. Faute de courant, la péremption des produits alimentaire s’accélère. Pour le partage de la pénurie, la SOMELEC n’a donné aucun programme, aucun calendrier. « Si on connaissait au moins notre tour de galère, on pouvait prendre certaines dispositions» dit un habitant de la SOCOGIM PS. «A défaut du partage de l’abondance, nous pouvons bien partager la pénurie, à condition que ça soit équitable » ajoute un autre.
Khalilou Diagana
source : Le Quotidien de Nouakchott