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Le bureau exécutif de l'AVOMM

"L'important n'est pas ce qu'on fait de nous, mais ce que nous faisons nous-mêmes de ce qu'on a fait de nous." Jean-Paul Sartre

"L'Association d'aides aux veuves et aux orphelins de mauritanie (AVOMM) qui nous rassemble, a été créée le 25/12/95 à PARIS par d'ex-militaires mauritaniens ayant fui la terreur, l'oppression, la barbarie du colonel Mawiya o/ sid'ahmed Taya ......
Ces rescapés des geôles de ould Taya, et de l'arbitraire, décidèrent, pour ne jamais oublier ce qui leur est arrivé, pour garder aussi la mémoire des centaines de martyrs, de venir en aide aux veuves, aux orphelins mais aussi d'engager le combat contre l'impunité décrétée par le pouvoir de Mauritanie."
E-mail : avommavomm@yahoo.fr

Bureau exécutif

*Ousmane SARR, président
*Demba Niang, secrétaire général
*Secrétaire général Adjt; Demba Fall
*Alousseyni SY, Chargé des relations extérieures
*Mme Rougui Dia, trésorière
*Chargé de l’organisation Mariame Diop
*adjoint Ngolo Diarra
*Mme Mireille Hamelin, chargée de la communication
*Chargé de mission Bathily Amadou Birama
Conseillers:
*Kane Harouna
*Hamdou Rabby SY










AVOMM

LA TRIBUNE : L'EDITO DU 317 DU 27 SEPTEMBRE, PAR MOHAMED FALL OULD OUMEÏR


LA TRIBUNE : L'EDITO DU 317 DU 27 SEPTEMBRE, PAR MOHAMED FALL OULD OUMEÏR
Cheikh Mohamd el Mamy, l’un de éminents Erudits à qui on reconnaît une faculté extraordinaire dans ce que Abdel Wedoud Ould Cheikh – un Erudit des temps modernes – appelait « l’administration de l’invisible », ce vénérable Cheikh désignait cette portion d’espace comme «el menkib al barzakhi». Une sorte de «coin du Purgatoire». Traduction qui ne rend pas tout le sens de l’appellation.

En fait, pour lui cette appellation porte sur ce no man’s land existant entre le Bilad el Makhzen marocain au nord, et le monde des agriculteurs sédentaires négro-africains du sud. Ce qu’il finit par qualifier de «bilad Siba» - espace d’anarchie – correspond à la Mauritanie d’aujourd’hui, si l’on y ajoute le Sahara occidental et une partie de l’Azawad.

Un espace régi par des règles particulières que dictent la recherche continuelle de la survie, la précarité, l’hostilité de l’environnement, le caractère profondément individualiste de chacun, apparemment communautaire de tous, la dépendance vis-à-vis des cieux (d’où l’appellation de ‘fils des nuages’)… Façonnant un individu d’une grande capacité d’adaptation, proche de l’inconstance, prêt à tout pour assurer sa survie et celle de sa lignée.


Nous sommes en même temps en présence d’une structure sociale qui, contrairement à l’impression de rigidité qu’elle dégage, accepte et promeut le progrès social. C’est comme ça qu’il faut comprendre la promptitude des uns et des autres à évoluer nonobstant la ligne de départ de chacun. Deux caractères différents et déterminants pour l’homme mauritanien.

La classe dominante a voulu cultiver le caractère ‘soumis’ et ‘prêt à plier’, plutôt que la mobilité sociale qui aurait dû aboutir à la naissance d’une culture citoyenne. Depuis la colonisation, l’administration a traité l’homme comme un objet. L’Etat post-colonial a perpétué cela malgré la grande vision que son inspirateur, Mokhtar Ould Daddah, en avait. Si bien que la rupture avec la mentalité d’assistés n’a jamais été complète. Elle est plutôt accentuée par la conjoncture difficile liée à la sécheresse et aux effets de la guerre. Mais aussi à l’arrivée aux commandes d’une nouvelle classe de dirigeants qui voient la chose publique en terme de prébendes, de privilèges à acquérir.

Quand les militaires arrivent au pouvoir, eux qui n’avaient ni expérience ni idée de ce qui les attend, encore moins une vision globale du pays, le penchant du ‘bilad siba’ l’emporte. D’année en année, de régime en régime, la Mauritanie perd sa normalité. Elle n’est plus régie par les règles universellement acceptée et adoptée par les scientifiques, les chercheurs, les penseurs, ou même le commun des mortels. L’économie, la politique, la culture, rien de tout cela n’obéit aux règles garantissant la pérennité d’un Etat. Alors pourquoi s’émouvoir face aux interférences du CMJD dans le jeu politique ? Pourquoi s’émouvoir de la ruée des potentats des anciens régimes vers le label de l’indépendance ? C’était prévisible dans la mesure où le 3 août risquait depuis le début, d’être juste une variation du 10 juillet.

Malgré ses promesses généreuses de démocratisation, de bonne gestion, d’assainissement de la situation mentale et psychique de la société mauritanienne… Les politiques n’ont pas été assez vigilants. En donnant carte blanche aux militaires qui avaient offert le maximum : un cadre de libération, de concertation, de réflexion et une période de gestation. Obnubilés par les échéances électorales – surtout la présidentielle, prisonniers de cette logique qui veut que celui qui n’a pas le pouvoir n’a rien, pressés par l’urgence, les politiques ont été incapables d’anticiper et pour cela d’évaluer le potentiel réel de ces militaires qui nous ont momentanément sortis de l’impasse.

Ceux qui, comme au PRDS, devaient se dire que le moment est venu de refonder quelque chose de nouveau sur des bases nouvelles, ceux-là sont allés dans la simplicité. Garder un fonds de commerce qui n’a jamais existé que par la force de la répression ou par l’achat des volontés. ‘El hizb il jemhouri’ est resté ‘el hizb il jemhouri’. Les gens ne s’embarrassent pas de savoir qu’il est désormais ‘pour la démocratie et le renouveau’, que quelques-unes des figures les plus emblématiques en sont parties. Il est resté ‘le parti républicain’, ‘eljoumhouri’. Ses promoteurs ont été incapables d’opérer le changement attendu.

Ceux qui, comme dans les anciens partis d’opposition, devaient avoir élaboré des programmes d’alternance, les imposer le moment venu aux autorités, ceux-là ont été pris au dépourvu. Finalement, tous ont adopté la même attitude qui consiste à débaucher, y compris dans la pègre qui a sévi jusque-là. A des proportions diverses, il est vrai. Mais en général, les méthodes de l’ancien parti au pouvoir ont été adoptées par ses ennemis d’hier. On a fini, dans tous les cas, par craindre de voir revenir le même système politique. C’est ici qu’il faut peut-être placer les inquiétudes des militaires. Inquiétudes entretenues et amplifiées par les manipulateurs de tous bords. Mais quelles que soient les raisons, et les justifications, les officiers du CMJD n’ont pas le droit de violer le pacte qui les lie aux Mauritaniens et qui en fait des héros.

La transition, c’est d’abord cette offre exceptionnelle de neutralité qui ouvre tous les horizons au pays. C’est ensuite la rupture avec une classe politique corrompue par la proximité et l’instrumentalisation du pouvoir. C’est enfin le respect des engagements pris par une classe d’officiers qui doivent corriger ce que leurs frères d’armes, leurs compagnons, leurs amis ont fait à la Mauritanie trente ans durant.

La transition, si elle n’induit pas l’alternance démocratique, n’a pas de sens. Quand le PRDS devient PRDR, puis PRDI (indépendants), rien n’a vraiment changé. L’alternance consonantique ne fait pas le changement. Surtout que derrière se cache la proposition d’hommes médiocres ayant prouvé leurs limites par le passé et ne développant aucune vision pour la Mauritanie.

Les héros du 3 août, ne doivent pas se laisser piéger par l’intelligence malveillante des civils trop proches pour être craints.

Mohamed Fall Ould Oumeïr
Lundi 2 Octobre 2006 - 17:00
Lundi 2 Octobre 2006 - 19:27
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