Les auteurs du coup d’Etat du 6 août 2008 sont-ils en train de donner raison aux craintes de la communauté internationale et aux appréhensions du peuple face à un changement qui n’en est pas un ?
Tout porte à le croire.
La situation actuelle évolue de plus en plus au détriment des généraux dont les arguments ne tiennent pas la route devant le rouleau compresseur du FNDD et à l’intransigeance de la communauté internationale. La Mauritanie ne dispose que d’un petit mois pour déposer sur la table de l’UE des propositions concrètes dont la teneur doit être très claire. Les grandes lignes du document ont été déjà suggérées à la junte.
En les acceptant, les militaires ouvrent la porte des négociations mais en même temps ils remettent en cause la position jusque là défendue par le président du HCE à savoir un «niet » catégorique sur le retour de Sidi. Or, c’est là un préalable à toute discussion fixée par l’UE et l’UA.
En revanche, si les autorités de Nouakchott refusent de se conformer au schéma tracé par la communauté internationale, elles perdront le peu de capital de confiance dont elles ont été créditées par quelques amis tels que le Sénégal et dans une moindre mesure le Maroc.
Le nouveau pouvoir est devant un dilemme. Ou bien, il met les intérêts de la Mauritanie au-dessus de tout ou au contraire, il s’agrippe à ses illusions et il finira par en assumer les lourdes conséquences. Le danger le plus redoutable que risque de faire encourir la junte au pays est, au-delà des sanctions économiques et un isolement diplomatique, la confiscation du pouvoir par les généraux.
Depuis quelques jours, des rumeurs font état d’un amendement de la constitution pour autoriser une candidature probable du général Ould Abdel Aziz. D’autres supputations parlent de parrainage par les militaires putschistes de la candidature d’Ahmed Ould Daddah ou de l’actuel Premier Ministre. Les noms de Ould Guig ou encore de Sidi Mohamed Ould Boubakar circulent dans les milieux politiques proches de la junte.
En tournant définitivement le dos à la communauté internationale, la junte reste seul maître du jeu. Les pressions intérieures ne serviront plus à rien contre sa détermination à imposer sa loi. Une parodie d’élection présidentielle suffira pour «légitimer » le futur président. C’est d’ailleurs ce scénario malheureux qui commence à se dessiner si on suit de près la chronologie des évènements d’avant et d’après putsch.
Les plus pessimistes vont jusqu’ à dire que l’entêtement du HCE est une stratégie savamment planifiée par le général qui veut jouer son va-tout. En cas d’échec face à la communauté des bailleurs de fonds, le chef de la junte trouvera un alibi pour justifier toutes sortes de manquements à la démocratie, à la bonne gouvernance, à la lutte contre la pauvreté.
Déjà, les partisans du nouveau pouvoir ont affûté leurs armes pour se préparer à une campagne de mise en garde de la communauté internationale. Cela signifie en clair que les propositions tant attendues par l’UE et l’UA accoucheront du même avorton. A moins d’un revirement spectaculaire. Surprenant…
Cheikh Tidiane Dia
_________________
Source: lerenovateur
(M) i[avomm]
Tout porte à le croire.
La situation actuelle évolue de plus en plus au détriment des généraux dont les arguments ne tiennent pas la route devant le rouleau compresseur du FNDD et à l’intransigeance de la communauté internationale. La Mauritanie ne dispose que d’un petit mois pour déposer sur la table de l’UE des propositions concrètes dont la teneur doit être très claire. Les grandes lignes du document ont été déjà suggérées à la junte.
En les acceptant, les militaires ouvrent la porte des négociations mais en même temps ils remettent en cause la position jusque là défendue par le président du HCE à savoir un «niet » catégorique sur le retour de Sidi. Or, c’est là un préalable à toute discussion fixée par l’UE et l’UA.
En revanche, si les autorités de Nouakchott refusent de se conformer au schéma tracé par la communauté internationale, elles perdront le peu de capital de confiance dont elles ont été créditées par quelques amis tels que le Sénégal et dans une moindre mesure le Maroc.
Le nouveau pouvoir est devant un dilemme. Ou bien, il met les intérêts de la Mauritanie au-dessus de tout ou au contraire, il s’agrippe à ses illusions et il finira par en assumer les lourdes conséquences. Le danger le plus redoutable que risque de faire encourir la junte au pays est, au-delà des sanctions économiques et un isolement diplomatique, la confiscation du pouvoir par les généraux.
Depuis quelques jours, des rumeurs font état d’un amendement de la constitution pour autoriser une candidature probable du général Ould Abdel Aziz. D’autres supputations parlent de parrainage par les militaires putschistes de la candidature d’Ahmed Ould Daddah ou de l’actuel Premier Ministre. Les noms de Ould Guig ou encore de Sidi Mohamed Ould Boubakar circulent dans les milieux politiques proches de la junte.
En tournant définitivement le dos à la communauté internationale, la junte reste seul maître du jeu. Les pressions intérieures ne serviront plus à rien contre sa détermination à imposer sa loi. Une parodie d’élection présidentielle suffira pour «légitimer » le futur président. C’est d’ailleurs ce scénario malheureux qui commence à se dessiner si on suit de près la chronologie des évènements d’avant et d’après putsch.
Les plus pessimistes vont jusqu’ à dire que l’entêtement du HCE est une stratégie savamment planifiée par le général qui veut jouer son va-tout. En cas d’échec face à la communauté des bailleurs de fonds, le chef de la junte trouvera un alibi pour justifier toutes sortes de manquements à la démocratie, à la bonne gouvernance, à la lutte contre la pauvreté.
Déjà, les partisans du nouveau pouvoir ont affûté leurs armes pour se préparer à une campagne de mise en garde de la communauté internationale. Cela signifie en clair que les propositions tant attendues par l’UE et l’UA accoucheront du même avorton. A moins d’un revirement spectaculaire. Surprenant…
Cheikh Tidiane Dia
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Source: lerenovateur
(M) i[avomm]