
Une révolution de n’importe quelle nature et de n’importe quelle ampleur est toujours une bonne chose car, au-delà du changement qu’elle implique et du renouveau qu’elle apporte, les notions de pouvoir, d’autorité, de légitimité et de responsabilité, y sont diluées dans un populisme peu porté sur l’existence du leader, donc sur l’acceptation de l’incarnation de l’Etat et de l’ordre par un seul homme.
Mais une révolution a de particulier qu’elle ne se planifie pas comme un projet de développement, ne se gère pas comme une entreprise et ne s’évalue pas en terme chiffres d’affaires dont sont déductibles les charges fixes et les impôts.
En d’autres termes, une révolution n’est pas réductible aux caprices de certains banquiers prêts à financer le diable pour peu qu’il veuille déstabiliser Ould Abdel Aziz, ni au mécontentement de certains partis politiques qui entretiennent, en fonds de commerces, des capacités de nuisance dont ils ne disposent pas.
Encore que le soutien d’hommes d’affaires et de partis, compromis pendant plus de vingt ans, à une révolution populaire, est d’autant plus suspect et inquiétant qu’il ne peut être que la manifestation d’une volonté de faire diversion sur une éventuelle situation de responsabilités liées à ses causes.
Dans ses débuts, une révolution est généralement une explosion de faible intensité mais spontanée et le plus souvent inconsciente. C’est la manifestation d’un ras le bol qui défie, dans sa logique humaine, le reflexe de conservation, d’où le courage inexplicable avec lequel ses acteurs se donnent à la mort sans sourciller.
Enfin, la révolution est une accusation collective à l’endroit d’un gouvernement ou d’un système social inégalitaire et sa concrétisation est un verdict auquel l’histoire de son objet sert de procès.
Contrairement à ce qu’on pensé Lénine, Khomeiny et bien d’autres, une révolution ne s’exporte pas. Et c’est justement l’absence de faculté de contagion et de l’effet dominos dans la révolution qui a amené Brejnev à implanter les fameuses zones tampons (Cuba, Afghanistan, Angola, Grenade etc.) pour juguler l’avancée hégémonique du capitalisme occidental.
La même technique a été utilisée par l’Iran avec la Syrie, le Hezbollah et le Hamas ; par la Turquie dans bien des pays dont le nôtre à travers les Islamistes modérés ; par la Libye à travers les Nassériens, et la liste est longue, longue et sans grande gloire.
En ce qui concerne la révolution du 25 Février, plus connue sous le vocable Face Book, notre jeunesse aurait gagné à réaliser que les ingrédients de l’explosion en Mauritanie ne sont pas réunis et que de toute façon les chances d’un changement venant de la rue, restent subordonnées à l’aptitude de ses auteurs à se différencier des simulacres de révoltes dont on nous a mis plein les yeux depuis plus de cinquante ans.
Pour ce faire, les faits suivants auraient dû être considérés et la rigueur, dans leur interprétation, observée de façon stricte.
1°) Tenir compte du fait que les révolutions Tunisienne, Egyptienne, Libyenne et Syrienne, se sont faites sans la participation, même symbolique, des partis politiques. Nos jeunes auraient dû éviter la récupération du 25 Février par les hommes d’affaires et les partis politiques qui y ont vu l’occasion inespérée de rectifier les désaveux successifs des urnes dont ils ont eu à goûter l’amertume d’Avril 2007 au 19 Juillet 2009.
2°) Nos jeunes auraient dû également trouver la bonne formule pour faire la différence qui s’impose dans la manière de contester valablement des régimes dictatoriaux qui sévissent depuis des décennies en Tunisie, Egypte, Libye et Syrie et celui du président Aziz élu démocratiquement et qui exerce un mandat légal.
3°) Nos jeunes auraient dû comprendre, entre temps, que la légitimité et la légalité des soulèvements et insurrections pour chasser du pouvoir des dictatures insistantes et sourdes aux exigences des mutations contemporaines, ne s’appliquent pas forcément au cas d’un pouvoir élu quelques soient les carences dont il fait preuve dans sa gestion du pays.
4°) Enfin, nos jeunes auraient dû savoir que les vrais causes d’une révolution éventuelle dans le pays, sont justement un cumul de frustrations, d’injustices, de crimes économiques et de crimes de sang bien antérieurs à Aziz et à son pouvoir.
Dans cet ordre d’idées, Aziz est d’ailleurs un allié objectif de la révolution pour la simple raison qu’il est aujourd’hui l’ennemi à abattre des hordes sans foi ni loi de Ould Taya.
En effet, le sinistre système Taya, à l’origine de tous les maux du pays dont il doit répondre tôt ou tard, ne pardonne pas à Aziz d’avoir libéré les mauritaniens en démystifiant à leurs yeux la toute puissante machine politico-financière et policière de répression dont le dictateur usait pour les maintenir sous la domination de la terreur.
En un mot, une révolution c’est d’abord le bon sens et le discernement. Autant Aziz doit faire vite et mettre hors d’état de nuire les tentacules dormantes du système Taya, autant la jeunesse ne doit pas se tromper sur la nature véritable de l’ennemi du peuple qui n’est autre que ces hommes d’affaires qui nous tiennent par l’estomac. A bon entendeur salut.
M.S.Beheite
Source : Mohamed Saleck
via cridem.org
Mais une révolution a de particulier qu’elle ne se planifie pas comme un projet de développement, ne se gère pas comme une entreprise et ne s’évalue pas en terme chiffres d’affaires dont sont déductibles les charges fixes et les impôts.
En d’autres termes, une révolution n’est pas réductible aux caprices de certains banquiers prêts à financer le diable pour peu qu’il veuille déstabiliser Ould Abdel Aziz, ni au mécontentement de certains partis politiques qui entretiennent, en fonds de commerces, des capacités de nuisance dont ils ne disposent pas.
Encore que le soutien d’hommes d’affaires et de partis, compromis pendant plus de vingt ans, à une révolution populaire, est d’autant plus suspect et inquiétant qu’il ne peut être que la manifestation d’une volonté de faire diversion sur une éventuelle situation de responsabilités liées à ses causes.
Dans ses débuts, une révolution est généralement une explosion de faible intensité mais spontanée et le plus souvent inconsciente. C’est la manifestation d’un ras le bol qui défie, dans sa logique humaine, le reflexe de conservation, d’où le courage inexplicable avec lequel ses acteurs se donnent à la mort sans sourciller.
Enfin, la révolution est une accusation collective à l’endroit d’un gouvernement ou d’un système social inégalitaire et sa concrétisation est un verdict auquel l’histoire de son objet sert de procès.
Contrairement à ce qu’on pensé Lénine, Khomeiny et bien d’autres, une révolution ne s’exporte pas. Et c’est justement l’absence de faculté de contagion et de l’effet dominos dans la révolution qui a amené Brejnev à implanter les fameuses zones tampons (Cuba, Afghanistan, Angola, Grenade etc.) pour juguler l’avancée hégémonique du capitalisme occidental.
La même technique a été utilisée par l’Iran avec la Syrie, le Hezbollah et le Hamas ; par la Turquie dans bien des pays dont le nôtre à travers les Islamistes modérés ; par la Libye à travers les Nassériens, et la liste est longue, longue et sans grande gloire.
En ce qui concerne la révolution du 25 Février, plus connue sous le vocable Face Book, notre jeunesse aurait gagné à réaliser que les ingrédients de l’explosion en Mauritanie ne sont pas réunis et que de toute façon les chances d’un changement venant de la rue, restent subordonnées à l’aptitude de ses auteurs à se différencier des simulacres de révoltes dont on nous a mis plein les yeux depuis plus de cinquante ans.
Pour ce faire, les faits suivants auraient dû être considérés et la rigueur, dans leur interprétation, observée de façon stricte.
1°) Tenir compte du fait que les révolutions Tunisienne, Egyptienne, Libyenne et Syrienne, se sont faites sans la participation, même symbolique, des partis politiques. Nos jeunes auraient dû éviter la récupération du 25 Février par les hommes d’affaires et les partis politiques qui y ont vu l’occasion inespérée de rectifier les désaveux successifs des urnes dont ils ont eu à goûter l’amertume d’Avril 2007 au 19 Juillet 2009.
2°) Nos jeunes auraient dû également trouver la bonne formule pour faire la différence qui s’impose dans la manière de contester valablement des régimes dictatoriaux qui sévissent depuis des décennies en Tunisie, Egypte, Libye et Syrie et celui du président Aziz élu démocratiquement et qui exerce un mandat légal.
3°) Nos jeunes auraient dû comprendre, entre temps, que la légitimité et la légalité des soulèvements et insurrections pour chasser du pouvoir des dictatures insistantes et sourdes aux exigences des mutations contemporaines, ne s’appliquent pas forcément au cas d’un pouvoir élu quelques soient les carences dont il fait preuve dans sa gestion du pays.
4°) Enfin, nos jeunes auraient dû savoir que les vrais causes d’une révolution éventuelle dans le pays, sont justement un cumul de frustrations, d’injustices, de crimes économiques et de crimes de sang bien antérieurs à Aziz et à son pouvoir.
Dans cet ordre d’idées, Aziz est d’ailleurs un allié objectif de la révolution pour la simple raison qu’il est aujourd’hui l’ennemi à abattre des hordes sans foi ni loi de Ould Taya.
En effet, le sinistre système Taya, à l’origine de tous les maux du pays dont il doit répondre tôt ou tard, ne pardonne pas à Aziz d’avoir libéré les mauritaniens en démystifiant à leurs yeux la toute puissante machine politico-financière et policière de répression dont le dictateur usait pour les maintenir sous la domination de la terreur.
En un mot, une révolution c’est d’abord le bon sens et le discernement. Autant Aziz doit faire vite et mettre hors d’état de nuire les tentacules dormantes du système Taya, autant la jeunesse ne doit pas se tromper sur la nature véritable de l’ennemi du peuple qui n’est autre que ces hommes d’affaires qui nous tiennent par l’estomac. A bon entendeur salut.
M.S.Beheite
Source : Mohamed Saleck
via cridem.org