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Le bureau exécutif de l'AVOMM

"L'important n'est pas ce qu'on fait de nous, mais ce que nous faisons nous-mêmes de ce qu'on a fait de nous." Jean-Paul Sartre

"L'Association d'aides aux veuves et aux orphelins de mauritanie (AVOMM) qui nous rassemble, a été créée le 25/12/95 à PARIS par d'ex-militaires mauritaniens ayant fui la terreur, l'oppression, la barbarie du colonel Mawiya o/ sid'ahmed Taya ......
Ces rescapés des geôles de ould Taya, et de l'arbitraire, décidèrent, pour ne jamais oublier ce qui leur est arrivé, pour garder aussi la mémoire des centaines de martyrs, de venir en aide aux veuves, aux orphelins mais aussi d'engager le combat contre l'impunité décrétée par le pouvoir de Mauritanie."
E-mail : avommavomm@yahoo.fr

Bureau exécutif

*Ousmane SARR, président
*Demba Niang, secrétaire général
*Secrétaire général Adjt; Demba Fall
*Alousseyni SY, Chargé des relations extérieures
*Mme Rougui Dia, trésorière
*Chargé de l’organisation Mariame Diop
*adjoint Ngolo Diarra
*Mme Mireille Hamelin, chargée de la communication
*Chargé de mission Bathily Amadou Birama
Conseillers:
*Kane Harouna
*Hamdou Rabby SY










AVOMM

Mauritanie : Crise de l’Éducation - Une thérapie de choc pour sortir de la léthargie


Dans quelques jours, élèves et étudiants vont reprendre le chemin des classes pour une nouvelle année scolaire qui démarre dans un nouveau contexte de soubresauts et d’incertitude.


Mauritanie : Crise de l’Éducation - Une thérapie de choc pour sortir de la léthargie
Le système éducatif mauritanien est malade. Cette réalité même si c’est un secret de polichinelle a été longtemps étouffée. Mais après le 3 août 2005 et l’avènement du régime de la transition, les langues ont commencé à se délier. Et à l’occasion de la campagne électorale qui a mené aux élections présidentielles de Mars 2007, la plupart des candidats sérieux avaient fait de la refonte du système éducatif la priorité des priorités.

C’est ainsi qu’au cours du fameux débat l’ayant opposé à son adversaire du deuxième tour, l'ex président de la République M.Sidi Ould Cheikh Abdellahi avait promis d’organiser des états généraux de l’enseignement, y compris celui des langues nationales, estimant que l’expérience mauritanienne dans ce domaine n’a pas été concluante. Pour lui, c’est par le biais de l’éducation que le pays verra l’émergence d’un « citoyen mauritanien unique au lieu de consacrer les appellations ethniques de maures, négro-mauritaniens et haratines » (descendants d’esclaves).

Pour l'ex président de la République et candidat d’alors, la problématique de l’éducation en Mauritanie réside plutôt dans l’existence d’un grand nombre de diplômés chômeurs, un paradoxe si l’on considère que le pays manque de cadres.

De ce fait, il s’était proposé, si les conditions le permettent, de créer des internats pour toutes les écoles afin de limiter la déperdition scolaire tout en renforçant la cohésion entre les ressortissants de toutes les régions.

Une situation inquiétante

Il y a peu encore, la situation de l’enseignement en Mauritanie était si désastreuse qu’on ne vendait pas très cher la peau du système éducatif.

L’anarchie régnait à tous les niveaux et le laisser aller était de mise.

En effet, l’école mauritanienne est confrontée depuis plusieurs années à une baisse de niveau qui a pris au fil du temps des proportions inquiétantes. Cette situation s’explique en grande partie par le laisser-aller qui prévalait au sein du département de l’Education Nationale qui a eu le triste privilège de voler la vedette de la mauvaise gestion et des dérapages administratifs à tous les autres secteurs.
Ainsi, avec le peu de considération donné à l’enseignant bafoué et livré à lui-même, il ne fallait pas se faire d’illusion. Et le ministère de l’Education, au lieu d’assumer son rôle en jouant au pompier a, au contraire, constitué un obstacle pour le développement du système éducatif. En effet, avec l’injustice érigée en politique le département avait fini par démolir tout espoir d’aller de l’avant.

En effet, face à des promotions fantaisistes voire choquantes ayant profité à des néophytes tombés du ciel beaucoup d’enseignants sérieux n’avaient plus le cœur à l’ouvrage et l’on assista à une démission collective.

De mauvais comportements érigés en système

L’école mauritanienne a perdu ses lettres de noblesse depuis fort longtemps. Les enseignants sont démotivés et les élèves ne savent même plus pourquoi ils vont à l’école qui a perdu toute crédibilité. C’est ainsi par exemple qu’à la veille du déroulement des examens (compositions de passage) dans les écoles, les élèves et leurs parents commencent à fourbir leurs armes pour réussir comme il est devenu de coutume à assurer le passage en classe supérieure. En effet, le redoublement est devenu une chose rare ici et pourtant élèves mauritaniens sont loin d’être des cracks. Paradoxalement, il s’agit d’une tendance qui n’est observable qu’en Mauritanie.

Une étude récente du ministère sénégalais de l’Education relevait l’existence d’un taux de redoublement anormalement élevé dans les écoles d’Afrique francophone.

C’est là une étude qui vaut ce qu’elle vaut mais qu’il conviendrait de relativiser car dans un pays francophone comme la Mauritanie, le système éducatif est devenu si généreux pour ses élèves que les redoublements y deviennent quasi inexistants.

Si les écoles sont devenues de véritables passoires ce n’est pas parce que tous leurs pensionnaires sont des surdoués, loin de là. Cela s’explique plutôt par le laisser-aller et la complaisance qui ont fini par désintégrer cette école. En effet, le corps d’encadrement fait fi des critères objectifs d’évaluation.

C’est plutôt sur la base de critères purement subjectifs que les élèves se retrouvent chaque année en classe supérieure. La tricherie devient une valeur sûre de l école et les élèves qu’on encourage sur cette voie deviennent des tricheurs invétérés. C’est à se demander si cette tare ne vient pas tout juste se greffer sur des dispositions innées tellement les jeunes élèves excellent dans ce domaine et détiennent tous les rudiments de cet « art ».

Pour un élève d’aujourd’hui, tricher est un droit. De ce fait, à l’occasion des interrogations ou des compositions, il trouve tout à fait normal d’avoir ses cahiers à portée de main et ne se gène même pas à s’en servir au grand dam de l’enseignant qui est mis face à des situations incroyables.

Les plus jeunes enseignants ayant encore des principes solides et des théories à revendre essaient de remettre de l’ordre dans la maison. Quant aux anciens qui en ont déjà vu de toutes les couleurs, ils ferment les yeux, convaincus que tout effort est vain et que rien ne pourrait empêcher ces petits diables de tricher. Et le plus amusant c’est que même en se servant de leurs cahiers, la plupart des tricheurs passent à côté du sujet car ne sachant sélectionner les éléments les plus pertinents.

Mais rien n’est perdu pour autant car en fin d’année, les bonnes notes pleuvent de part et d’autre et chaque élève peut compter sur la complicité d’un prof qu’il avait pris le soin de contacter par l’intermédiaire d’un autre prof ou d’une connaissance quelconque.

Il y aussi les membres de l’administration scolaire qui peuvent jouer aux intermédiaires avec les enseignants. Les directeurs des études sont également parfois sollicités pour arrondir certaines notes et propulser de mauvais élèves dans des classes supérieures. Avec l’instauration de ce système où il n’est plus besoin d’apprendre pour gravir tous les échelons de l’enseignement, les élèves n’apprennent plus et dorment sur leurs lauriers.

Vu cette pagaille, la majorité des professeurs n’assistent plus au conseil de classe en fin d’année pour refuser d’apporter une caution morale aux magouilles de la direction. Les profs se contentent donc de remettre des notes qui valent ce qu’elles valent, à charge pour l’administration d’en faire ce qu’elle veut. Cette dernière s’arrange toujours à faire passer tout le monde pour permettre au directeur de l’établissement de faire bonne impression au ministère de l’Education où les apparences comptent plus que tout le reste. Ainsi, le taux de passage est généralement de 100% et tout le monde est content, administration et parents d’élèves.

Et il arrive que dans un établissement, les profs se réunissent en fin d’année pou le Conseil de classe et se mettent d’accord sur un P.V. en théorie irrévocable. Mais justement ce même P.V. peut être revu en leur absence par la direction pour faire plaisir à certains parents d’élèves.

C’est ainsi qu’il n’est pas rare de voir un élève ayant déjà reçu son bulletin de notes avec mention redoublant se retrouver comme par enchantement en classe supérieure au début de l’année scolaire. De telles situations décrédibilisent l’école et instaurent un climat malsain qui ne va pas de pair avec la noble mission de l’école.

Sans évaluation sérieuse, l’enseignement n’a plus sa raison d’être.

Et on avait du mal à comprendre que l’essentiel ce n’était pas de passer en classe supérieure mais de fournir l’effort nécessaire à l’acquisition des connaissances.

Des mesures encourageantes

Avec le changement du contexte politique et l’arrivée d’un nouveau gouvernement issu des élections de mars 2007, les choses avaient commencé à bouger. Le nouveau locataire du ministère avait entrepris plusieurs actions allant dans le sens du redressement de la situation de l’enseignement. Les grandes lignes de cette nouvelle politique basée sur l’amélioration des conditions de vie de l’enseignant avaient été énumérées par madame la ministre de l'Education nationale lors du discours prononcé à la veille de la rentrée scolaire 2007-2008 à Néma. Le ministre avait alors appelé à redresser la situation de l'école.

Les nouvelles mesures prises comportent, notamment en ce qui concerne les élèves, la création d'un environnement éducatif marqué par l'émulation positive en matière d'acquisition du savoir, à travers l'institution d'un prix pour les lauréats des examens nationaux présenté par le Président de la République et d'autres pour l'étudiant mauritanien le plus assidu à l'étranger, pour l'établissement qui compte le plus grand nombre d'admis ainsi que pour les meilleurs élèves et les établissements les plus performants au niveau des wilayas.

Des cours de renforcement avaient également été programmés pour les élèves devant subir des examens ou des concours nationaux. Il y a eu également des livres des matières essentielles pour le fondamental et le secondaire qui ont été distribués gratuitement.

D’autres mesures ont été décidées en faveur du corps enseignant dans le but de rehausser le rendement de l'enseignant et d'améliorer ses conditions de travail. Parmi ces mesures, on peut citer l'instauration de nouveaux critères pour la promotion et l'affectation, et en concertation avec les syndicats ; le renforcement des capacités des enseignants à travers l'organisation d'un recensement et d'une évaluation globale en vue de définir les besoins du personnel enseignant dans le domaine de la formation continue ; l'établissement d'une carte professionnelle garantissant à l'enseignant exerçant dans les établissements du pays de bénéficier de la priorité au niveau des différents services et administrations de la République ainsi que la mise en place d'un prix national offert par le Président de la République à l'enseignant le plus performant ; l'augmentation des indemnités de craie et de bilinguisme.

Au niveau de la gestion et de l'administration du système éducatif national, les mesures envisagées dans ce cadre visent la nomination des directeurs régionaux et des inspecteurs départementaux suivant des critères et modalités transparents. S'agissant de l'enseignement secondaire, de nouveaux critères de gestion des lycées ont été édictés.

Dans le domaine de l'enseignement supérieur, il y a eu la mise en place du conseil national de l'enseignement supérieur, chargé du suivi de l'application de la stratégie nationale de développement de ce secteur, la dynamisation des structures de gestion de l'université de Nouakchott, le démarrage de l'opération de sélection du recteur de l'université de Nouakchott à travers des critères transparents, ainsi que l'accélération de l'exécution du projet de construction du nouveau campus universitaire et la poursuite des travaux de construction et d'équipement de l'institut supérieur d'études technologiques de Rosso qui accueillera sa première promotion d'étudiants au début de l'année scolaire 2008-2009 .

Bakari Guèye

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Source: lakoom
(M) avomm
Samedi 27 Septembre 2008 - 21:21
Samedi 27 Septembre 2008 - 21:34
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