
Le chef d'un parti politique mauritanien, l'Union des forces du progrès (UFP, centre-gauche), Mohamed Ould Moloud, a accusé mardi d'anciens membres de la junte militaire (2005-2007) d'être derrière la crise politique que traverse le pays.
"Des ex-membres du CMJD (Conseil militaire pour la justice et la démocratie, ex-junte) sont derrière cette crise politique très grave que nous vivons et dont l'objectif est d'affaiblir l'institution présidentielle", a assuré M. Ould Moloud au cours d'une conférence de presse.
L'UFP et les islamistes de Jemil Ould Mansour avaient récemment intégré le gouvernement de Yahya Ould Ahmed Waghf avec deux ministres pour chaque formation, ce qui avait provoqué de vifs mécontentements au sein de la majorité présidentielle, qui refusait une telle ouverture politique.
Des députés ont déposé la semaine dernière une motion de censure devant le Parlement, poussant le Premier ministre et son gouvernement à démissionner, avant même le passage au vote du texte. Le chef du gouvernement a immédiatement été reconduit dans ses fonctions et doit former une nouvelle équipe.
Il s'agit de la plus grave crise politique depuis l'élection en mars 2007 du président Sidi Ould Cheikh Abdallahi. Cette élection avait consacré la fin d'un processus exemplaire de restitution du pouvoir aux civils après un coup d'État militaire en 2005.
M. Ould Abdallahi est le premier président démocratiquement élu depuis l'indépendance de la Mauritanie en 1960, ses prédécesseurs étaient jusque-là arrivés au pouvoir par des coups d'État, se faisant ensuite réélire lors de scrutins entachés de fraudes.
"Les méthodes employées dans cette crise sont de nature militaire, procédant par diversion et camouflage et, après l'actuelle accalmie, on risque de n'en être qu'à la simple phase d'une trêve en attendant de nouveaux combats", a-t-il affirmé, demandant à l'armée de rester en dehors du jeu politique.
M. Ould Moloud a appelé à la formation d'un gouvernement d'union nationale pour sortir de la crise et a mis en garde contre les "conséquences incalculables" de l'affaiblissement de l'institution présidentielle "qui est la clef de voûte de notre système".
Les députés frondeurs de la majorité présidentielle se sont par ailleurs imposés mardi à l'Assemblée nationale, où ils ont mis la main sur le bureau de la chambre basse en occupant notamment trois des postes de vice-président sur cinq qui étaient à pourvoir.
Ils ont également attribué le poste de second vice-président au Rassemblement des forces démocratiques (RFD, opposition) d'Ahmed Ould Daddah qui les avait soutenus lors du dépôt de leur motion de censure contre le gouvernement démissionnaire.
L'ancien chef de la junte, le colonel Ely Ould Mohamed Vall, qui a dirigé une transition démocratique de 19 mois en Mauritanie, était arrivé au pouvoir après le renversement, sans effusion de sang, du président Maaouiya Ould Sid'Ahmed Taya en août 2005 qui, depuis, vit en exil au Qatar.
Le colonel Vall s'est depuis lors retiré des affaires politiques, a pris sa retraite de l'armée et participe à des conférences à travers le monde pour l'instauration de "véritables systèmes démocratiques" sur le continent africain.
AFP
ViaRomandie News
"Des ex-membres du CMJD (Conseil militaire pour la justice et la démocratie, ex-junte) sont derrière cette crise politique très grave que nous vivons et dont l'objectif est d'affaiblir l'institution présidentielle", a assuré M. Ould Moloud au cours d'une conférence de presse.
L'UFP et les islamistes de Jemil Ould Mansour avaient récemment intégré le gouvernement de Yahya Ould Ahmed Waghf avec deux ministres pour chaque formation, ce qui avait provoqué de vifs mécontentements au sein de la majorité présidentielle, qui refusait une telle ouverture politique.
Des députés ont déposé la semaine dernière une motion de censure devant le Parlement, poussant le Premier ministre et son gouvernement à démissionner, avant même le passage au vote du texte. Le chef du gouvernement a immédiatement été reconduit dans ses fonctions et doit former une nouvelle équipe.
Il s'agit de la plus grave crise politique depuis l'élection en mars 2007 du président Sidi Ould Cheikh Abdallahi. Cette élection avait consacré la fin d'un processus exemplaire de restitution du pouvoir aux civils après un coup d'État militaire en 2005.
M. Ould Abdallahi est le premier président démocratiquement élu depuis l'indépendance de la Mauritanie en 1960, ses prédécesseurs étaient jusque-là arrivés au pouvoir par des coups d'État, se faisant ensuite réélire lors de scrutins entachés de fraudes.
"Les méthodes employées dans cette crise sont de nature militaire, procédant par diversion et camouflage et, après l'actuelle accalmie, on risque de n'en être qu'à la simple phase d'une trêve en attendant de nouveaux combats", a-t-il affirmé, demandant à l'armée de rester en dehors du jeu politique.
M. Ould Moloud a appelé à la formation d'un gouvernement d'union nationale pour sortir de la crise et a mis en garde contre les "conséquences incalculables" de l'affaiblissement de l'institution présidentielle "qui est la clef de voûte de notre système".
Les députés frondeurs de la majorité présidentielle se sont par ailleurs imposés mardi à l'Assemblée nationale, où ils ont mis la main sur le bureau de la chambre basse en occupant notamment trois des postes de vice-président sur cinq qui étaient à pourvoir.
Ils ont également attribué le poste de second vice-président au Rassemblement des forces démocratiques (RFD, opposition) d'Ahmed Ould Daddah qui les avait soutenus lors du dépôt de leur motion de censure contre le gouvernement démissionnaire.
L'ancien chef de la junte, le colonel Ely Ould Mohamed Vall, qui a dirigé une transition démocratique de 19 mois en Mauritanie, était arrivé au pouvoir après le renversement, sans effusion de sang, du président Maaouiya Ould Sid'Ahmed Taya en août 2005 qui, depuis, vit en exil au Qatar.
Le colonel Vall s'est depuis lors retiré des affaires politiques, a pris sa retraite de l'armée et participe à des conférences à travers le monde pour l'instauration de "véritables systèmes démocratiques" sur le continent africain.
AFP
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