Mauritanie : les élèves se préparent pour l'examen du Bac

Des milliers d'élèves mauritaniens s'affairent ces jours-ci pour se préparer au mieux aux examens du baccalauréat. C'est une situation décisive pour un grand nombre d'entre eux, car leur réussite future dépendra des résultats obtenus au bac.

Selon les dossiers du Ministère de l'Education Nationale (MEN), ce sont 37 454 étudiants qui prendront part aux examens du Baccalauréat au mois de juin, soit 13 000 candidat de plus que l'année dernière.

"Un certain nombre de mesures ont été prises cette année afin d'offrir une athmosphère convenable pour les examens du bac", dit le porte-parole du MEN, Sayed Ahmed Ould Abka. "Nous avons par exemple mis en ligne les noms et les numéros des candidats avant d'envoyer les convocations, et ce afin d'éviter les erreurs qui réclament du temps et des efforts pour être corrigées".

A moins de six semaines de l'examen, les élèves ont encore beaucoup à réviser. Ils sont nombreux à passer la plus grande partie de leurs journées dans les bibliothèques publiques et dans les centres culturels, dévorant les livres et les autres ressources mises à leur disposition afin de s'assurer la meilleure connaissance dans les matières et compenser ce qu'ils n'ont pas traité en classe.

Certains préfèrent étudier en groupe. Ils peuvent ainsi échanger des informations et partager leurs connaissances.

"Nous révisons en groupe, nous discutons des sujets, nous les appliquons et nous les apprenons ensemble", dit Mariam, 23 ans, qui est élève en section de sciences naturelles.

Les élèves dotés de plus grandes ressources financières ont choisi de s'inscrire dans des écoles privées pour y suivre des heures de cours supplémentaires. Nombreux sont ceux qui disent que ces dernières ont des mécanismes d'enseignement meilleurs et plus étendus.

Ahmednah, président d'une de ces écoles, dit que les élèves ont commencé à rejoindre les cours privés il y a un mois. Il affirme qu'il y a de nombreuses raisons d'opter pour ces programmes.

"Les professeurs dans les écoles publiques n'ont pas suffisamment de temps pour traiter tous les cours nécessaires pour le bac. Et cela amène les élèves à recourir à l'enseignement privé, pour combler ces lacunes, qui peuvent avoir un impact substantiel le jour de l'examen."

Une autre raison est que "les écoles publiques n'enseignent que six heures par jour. Les cours privés, d'un autre côté, sont ouverts toute la journée, et même quelques heures la nuit, pour certains d'entre eux. Et les élèves ont donc une préférence pour les écoles privées", explique Sidat, directeur d'un autre établissement privé.

"Nous sommes également proches des élèves aisés qui étudient dans les écoles privées, et nous échangeons des notes et des expériences", dit Mariam, 23 ans . "Notre objectif est le même, c'est d'obtenir le [diplôme] du baccalauréat."

L'accès à Internet et à son énorme potentiel informatif aide également les élèves à accéder aux connaissances d'une manière plus rapide et relativement moins onéreuse. Les élèves envahissent, ces jours-ci, les cybercafés, et certains d'entre eux glanent également des informations sur leurs téléphones mobiles.

"Rechercher des informations maintenant, ce n'est plus un problème grâce aux technologies modernes," dit Al Mustapha Ould Al Kuri, élève en section artistique. "Nous copions des résumés importants de nos cours, ce qui, en retour, nous aide à enrichir nos discussions avec nos professeurs et même les autres élèves".

Le pays était inquiet de savoir si la situation politique instable en Mauritanie jeterait son ombre sur les examens et sur les performances des élèves. Mais le Ministère de l'Education a souligné que la politique n'affecterait pas le bon déroulement des épreuves.

Afin de se préparer pour les examens de juin, les élèves ont passé un bac blanc du 18 au 21 mai. Selon les responsables et les élèves, ces épreuves se sont très bien déroulées.

"Il est juste de dire que la situation politique n'affectera pas les examens, aussi longtemps que les deux éléments ne seront en aucun cas en connexion", dit le porte-parole Ould Abka.

Par Mohamed Yahya Ould Abdel Wedoud

Source: Magharebia