
Un dictionnaire des racines du pulaar (ou fulfulde), de surcroît strictement, verbales ? On peut, au premier abord - et à juste raison ! -, avoir quelque réserve, quant à l’intérêt de ce type de travail si parcellisé et si abstrait. En effet, dans quelque situation que ce soit, les locuteurs du pulaar (ou fulfulde) n’emploient ces éléments lexicaux, lesquels, pur support de la signification, n’ont de sens que combinés avec des affixes (de temps, d’aspect, de voix, de classe etc.). Pis : la très forte hétérogénéité du pulaar, langue essentiellement orale, parlée dans tous les pays africains de la « zone sahélienne » et même en Afrique centrale, est telle que la collecte de ses variantes régionales radicales est une véritable gageure.
C’est pourtant ce grand défi que des spécialistes du pulaar viennent de relever : KA et DIALLO-FAGERBERG pour le Sénégal ; SEYDOU et YATTARA pour le Mali ; ARNOTT et McINTOSH pour le Nigeria ; enfin, BOCQUENE et NDOUDI pour le Cameroun. Devant chaque entrée, les nuances sémantiques et les variations phonétiques qui affectent les racines des quatre grandes aires dialectales précitées sont élucidées ; mieux, au sein de chacun des quatre grands groupes, le corpus est affiné par des spécificités qui caractérisent les sous-groupes qui en dépendent .
C’est donc, à n’en pas douter, un pas de géant qui vient d’être franchi dans la lexicographie peule, même si les auteurs de ce dictionnaire font l’impasse sur les autres types de racines, au demeurant statistiquement faibles. Du reste, cette insuffisance est comblée, en partie, par le fait que le corpus n’est pas seulement constitué de racines verbales stricto sensu, mais aussi de racines d’origine nominale, adjectivale, adverbiale etc.
Par la précision de cette présentation aussi panoramique du pulaar et par le choix aussi judicieux que représentatif de ses variantes régionales, ce dictionnaire un outil pédagogique de premier ordre pour l’enseignement de cette langue, dont la forte hétérogénéité faisait que son appréhension globale n’était pas jusque-là sous la prise du chercheur (malgré l’intérêt estimable du dictionnaire pluridialectal de Galina ZOUBKO). La parution de ce dictionnaire est aussi une aubaine pour tout linguiste comparatiste, qu’il soit phonologue, phonéticien, sémanticien, lexicographe ou lexicologue.
On peut regretter, toutefois, une lacune : l’absence du pulaar de Guinée, qui aurait dû s’ajouter aux quatre grands ensembles dialectaux sélectionnés.
Compte rendu de Mohamadou Saidou TOURE (Thierno) : Paris, 1999.
C’est pourtant ce grand défi que des spécialistes du pulaar viennent de relever : KA et DIALLO-FAGERBERG pour le Sénégal ; SEYDOU et YATTARA pour le Mali ; ARNOTT et McINTOSH pour le Nigeria ; enfin, BOCQUENE et NDOUDI pour le Cameroun. Devant chaque entrée, les nuances sémantiques et les variations phonétiques qui affectent les racines des quatre grandes aires dialectales précitées sont élucidées ; mieux, au sein de chacun des quatre grands groupes, le corpus est affiné par des spécificités qui caractérisent les sous-groupes qui en dépendent .
C’est donc, à n’en pas douter, un pas de géant qui vient d’être franchi dans la lexicographie peule, même si les auteurs de ce dictionnaire font l’impasse sur les autres types de racines, au demeurant statistiquement faibles. Du reste, cette insuffisance est comblée, en partie, par le fait que le corpus n’est pas seulement constitué de racines verbales stricto sensu, mais aussi de racines d’origine nominale, adjectivale, adverbiale etc.
Par la précision de cette présentation aussi panoramique du pulaar et par le choix aussi judicieux que représentatif de ses variantes régionales, ce dictionnaire un outil pédagogique de premier ordre pour l’enseignement de cette langue, dont la forte hétérogénéité faisait que son appréhension globale n’était pas jusque-là sous la prise du chercheur (malgré l’intérêt estimable du dictionnaire pluridialectal de Galina ZOUBKO). La parution de ce dictionnaire est aussi une aubaine pour tout linguiste comparatiste, qu’il soit phonologue, phonéticien, sémanticien, lexicographe ou lexicologue.
On peut regretter, toutefois, une lacune : l’absence du pulaar de Guinée, qui aurait dû s’ajouter aux quatre grands ensembles dialectaux sélectionnés.
Compte rendu de Mohamadou Saidou TOURE (Thierno) : Paris, 1999.