L’absence d’informations sur la poursuite des rapatriements, au-delà du mois de décembre 2009, provoque une sourde inquiétude, chez les réfugiés mauritaniens vivant dans les grands centres urbains sénégalais (Dakar, Thiès, Saint-Louis, etc.).Une préoccupation exprimée par les responsables de plusieurs organisations qui semblent craindre un revirement du bureau régional (Afrique de l’Ouest) du Haut Commissariat des Nations Unies aux Réfugiés (HCR) auquel ils prêtent l’intention de faillir à ses engagements résultant de l’accord tripartite du 12 novembre 2007, signé entre les gouvernements mauritanien, sénégalais et l’agence onusienne.
Les craintes de la communauté des réfugiés urbains sont nourris par la «lenteur» et même «l’absence de réaction» de l’organisation, face leurs demandes, maintes fois réitérées, en vue d’une inscription sur les listes des personnes à rapatrier. A ce jour, un peu plus de 4.900 réfugiés urbains auraient été inscrits pour la suite des opérations de rapatriement en 2010. S’ajoutent, à cela, les incidents ayant émaillé l’arrivée, dans la localité de Fada – mougataa de R’kiz, région de Rosso – des derniers réfugiés ayant vécu plus de 20 ans dans la vallée (côté sénégalais). Ils se sont vus refuser le droit d’occuper les terres qu’ils travaillaient, avant les déportations de 1989, par une communauté de Maures noirs, installés sur les lieux, à la faveur la grosse tourmente de cette année-là.
Les terres de la discorde
Mamadou Wane, porte-parole du comité directeur de la Communauté des Réfugiés Mauritaniens au Sénégal (CRMS), déplore l’intention annoncée du HCR de «changer le mode opératoire et les conditions actuelles de rapatriement, sans donner des indications sur de nouvelles modalités». D’où de gros risques de «violation» de l’accord tripartite du 12 novembre 2007 qui prévoit «un retour organisé dans la dignité et une réinsertion conforme à toutes les normes internationales, dans la gestion de la question des réfugiés et des droits humains». «Alors qu’à peine 4.960 réfugiés urbains candidats au retour ont été inscrits, en près de sept mois», l’agence onusienne «continue à traîner les pieds», accuse ce responsable d’association.
Amadou Thiam, un autre responsable au sein de la communauté, membre d’une commission interne, chargée du suivi de la mise en œuvre et de l’évaluation de l’accord tripartite, insiste sur la notion de «retour organisé dans la dignité», partie intégrante des «clauses du contrat signé entre les deux gouvernements et le HCR». Il pose, avec une réelle inquiétude, la question du sort des populations urbaines non encore inscrites sur les listes de personnes à rapatrier après le mois de juin 2010.
La deuxième source d’inquiétude des réfugiés est liée à la question, fondamentale, du foncier spolié.
Après les incidents de Fada (R’kiz) – refus, catégorique, des populations trouvées sur place de laisser les rapatriés s’installer sur le site initialement prévu, sous l’œil, impavide, des autorités administratives qui ont proposé un changement de lieu, en guise de solution, les organisations de réfugiés à Dakar sont en colère. Elles pointent un doigt accusateur sur les walis, hakems et chefs d’arrondissement. Une chaîne de commandement dont les différents maillons «ne jouent pas la carte de la réconciliation nationale, en flagrante contradiction avec la volonté politique exprimée au plus haut niveau», s’insurge Mamadou Wane.
HCR aux abonnés absents
Face à la version des faits servie par les organisations de réfugiés, il nous été impossible d’avoir la position officielle de l’agence onusienne. Son porte-parole, Francis K’Patindé, se trouvant hors du Sénégal, au moment de notre passage à Dakar. Toutefois, une source proche du bureau régional précise qu’une réunion d’évaluation de la mise en œuvre de l’accord tripartite se déroulera, à Nouakchott, le 10 janvier prochain. Rencontre à l’issue de laquelle seront déterminées les nouvelles modalités de rapatriement, pour l’année qui vient de débuter.
Par ailleurs, le HCR compte engager une campagne de sensibilisation des réfugiés mauritaniens, au cours des prochaines semaines, pour communiquer sur les futures formes de rapatriement. Jusqu’au mois de décembre 2009, un peu moins de 20.000 réfugiés mauritaniens au Sénégal ont été rapatriés vers leur pays natal, sur la base de l’accord tripartite de novembre 2007.
Amadou Seck
Source: lecalame
Les craintes de la communauté des réfugiés urbains sont nourris par la «lenteur» et même «l’absence de réaction» de l’organisation, face leurs demandes, maintes fois réitérées, en vue d’une inscription sur les listes des personnes à rapatrier. A ce jour, un peu plus de 4.900 réfugiés urbains auraient été inscrits pour la suite des opérations de rapatriement en 2010. S’ajoutent, à cela, les incidents ayant émaillé l’arrivée, dans la localité de Fada – mougataa de R’kiz, région de Rosso – des derniers réfugiés ayant vécu plus de 20 ans dans la vallée (côté sénégalais). Ils se sont vus refuser le droit d’occuper les terres qu’ils travaillaient, avant les déportations de 1989, par une communauté de Maures noirs, installés sur les lieux, à la faveur la grosse tourmente de cette année-là.
Les terres de la discorde
Mamadou Wane, porte-parole du comité directeur de la Communauté des Réfugiés Mauritaniens au Sénégal (CRMS), déplore l’intention annoncée du HCR de «changer le mode opératoire et les conditions actuelles de rapatriement, sans donner des indications sur de nouvelles modalités». D’où de gros risques de «violation» de l’accord tripartite du 12 novembre 2007 qui prévoit «un retour organisé dans la dignité et une réinsertion conforme à toutes les normes internationales, dans la gestion de la question des réfugiés et des droits humains». «Alors qu’à peine 4.960 réfugiés urbains candidats au retour ont été inscrits, en près de sept mois», l’agence onusienne «continue à traîner les pieds», accuse ce responsable d’association.
Amadou Thiam, un autre responsable au sein de la communauté, membre d’une commission interne, chargée du suivi de la mise en œuvre et de l’évaluation de l’accord tripartite, insiste sur la notion de «retour organisé dans la dignité», partie intégrante des «clauses du contrat signé entre les deux gouvernements et le HCR». Il pose, avec une réelle inquiétude, la question du sort des populations urbaines non encore inscrites sur les listes de personnes à rapatrier après le mois de juin 2010.
La deuxième source d’inquiétude des réfugiés est liée à la question, fondamentale, du foncier spolié.
Après les incidents de Fada (R’kiz) – refus, catégorique, des populations trouvées sur place de laisser les rapatriés s’installer sur le site initialement prévu, sous l’œil, impavide, des autorités administratives qui ont proposé un changement de lieu, en guise de solution, les organisations de réfugiés à Dakar sont en colère. Elles pointent un doigt accusateur sur les walis, hakems et chefs d’arrondissement. Une chaîne de commandement dont les différents maillons «ne jouent pas la carte de la réconciliation nationale, en flagrante contradiction avec la volonté politique exprimée au plus haut niveau», s’insurge Mamadou Wane.
HCR aux abonnés absents
Face à la version des faits servie par les organisations de réfugiés, il nous été impossible d’avoir la position officielle de l’agence onusienne. Son porte-parole, Francis K’Patindé, se trouvant hors du Sénégal, au moment de notre passage à Dakar. Toutefois, une source proche du bureau régional précise qu’une réunion d’évaluation de la mise en œuvre de l’accord tripartite se déroulera, à Nouakchott, le 10 janvier prochain. Rencontre à l’issue de laquelle seront déterminées les nouvelles modalités de rapatriement, pour l’année qui vient de débuter.
Par ailleurs, le HCR compte engager une campagne de sensibilisation des réfugiés mauritaniens, au cours des prochaines semaines, pour communiquer sur les futures formes de rapatriement. Jusqu’au mois de décembre 2009, un peu moins de 20.000 réfugiés mauritaniens au Sénégal ont été rapatriés vers leur pays natal, sur la base de l’accord tripartite de novembre 2007.
Amadou Seck
Source: lecalame