
« Une foire des complots en vue de ternir l’image des moujahidines. » C’est que pense Khadim Ould Semane du colloque scientifique sur l'Islam et la problématique de la modération et de l'extrémisme dans l'interprétation et le comportement. Il l’a dit aux initiateurs du dialogue avec les extrémistes au cours de leur visite à la prison civile de Nouakchott.
Dès la clôture du 1er colloque scientifique sur l'Islam et la problématique de la modération et de l'extrémisme dans l'interprétation et le comportement, organisé par le Ministère de l’Orientation Islamique et placé sous le haut patronage du président Mohamed Ould Abdel Aziz, des rumeurs persistantes sur l’ouverture d’un dialogue avec les prisonniers salafistes, ont fait le tour de la ville.
Très vite, cela s’est concrétisé par une série de rencontres quasi officielles entre les deux bords.
C’est donc en application de cette recommandation que lundi 18 janvier les portes de la prison civile de Nouakchott se sont ouvertes devant les journalistes pour assister à la cérémonie d’ouverture de ce dialogue.
Cotés oulémas et faqih il y avait : Hamden Ould Tah, Mohamed El Mokhtar Ould Mballé,
Ethman Ould Cheikh Abou El Maaly, Abdallahi Ould Eminou, Ahmed Mezid Ould Abdel Hagh, Bouna Oumar Ly, El Yedaly Ould Hadj Ahmed, Isselmou Ould Sid’El Moustaph, Abderrahmane Ould Veten, Oumar Ould Maatalla et Mohameden Ould Mahmouden. Face à eux, une cinquante de prisonniers apparemment tous bien portants et dont certains méticuleusement enturbannés.
Imam pas bienvenu
Dès l’entrée des premiers prisonniers et à la vue de l’imam de la mosquée saoudienne, Ahmedou Ould lemrabott, Sidi Ould Sidina s’adressa à l’assemblée en disant qu’il n’était pas le bienvenu car il avait selon lui injustement accusé les salafistes.
Cependant, c’est l’entrée de Khadim Ould Semane qui retient toute l’attention des journalistes présents. Dès son entrée celui que certains considèrent comme l’émir des salafistes mauritaniens a brandi un Tee shirt blanc sur lequel il avait dessiné une grenade et une kalachnikov avec l’inscription Al Qaida en Arabe. Sans prêter la moindre attention à la délégation officielle conduite par le Ministre de l’orientation islamique Ahmed Ould Neini, Ould Semane improvisa une conférence de presse dans laquelle il dit notamment qu’il se félicitait de la présence de tout ce que compte la Mauritanie de Faqih et de Alem(singulier de Ulema) et que son groupe était prêt à engager avec eux le débat pour savoir lequel d’entre eux avait tort ou était sur la bonne voie. Pour ce faire a-t-il dit je les invite à laisser la presse retransmettre librement les débats pour que le peuple mauritanien sache ce que les uns et les autres préconisent. Ould Semane s’en est pris au colloque qu’il a qualifié de foire des complots en vue de ternir l’image des moujahidines.
Selon lui les ulémas participant à ce colloque ont prétendu que les salafistes accusent tous les mauritaniens d’apostasie or dit- il « nous n’accusons que les gouvernants » et nous sommes prêts à confronter nos arguments aux vôtres. Puis il s’installa entre Maarouf Ould Haiba et Sidi Ould Sidina tenant toujours son tee-shirt drapeau entre les mains. Puis ce fut le tour du détenu Cheyakh qui lut des versets coranique avant de céder la place à Ould Neini pour prononcer son discours officiel qui fut suivi par la prise de parole par Abdallahi Ould Sidiya Ould Bouh qui à son tour s’adressa à l’assemblée en disant que le discours de Khadim Ould Semane ne les engageait pas et que lui et un groupe de 47 prisonniers étaient prêts au dialogue avec les autorités. Ould Semane reprit la parole pour confirmer qu’en fait il ne parlait qu’au nom des jeunes « qui portent les armes » (une vingtaine). Sans doute énervés par la diatribe de Semane, les gardes firent évacuer sans ménagement la salle qui les jours prochains devrait abriter les débats.
Pour libérer les otages européens
Mais ce qu’il ne faut pas perdre de vue, c’est que ce dialogue est surtout un débat théologique sur les différents courants de pensées islamiques. Le vrai dialogue c’est celui qui sera mené par des représentants de l’Administration et qui pour certains observateurs n’est qu’une préparation de terrain pour les négociations en vue de l’élargissement des otages européens détenus par Aqmi. Mais dans ce cas, Aqmi n’est intéressée que par la libération des irréductibles.
Rappelons que le colloque qui a comporté des conférences et des interventions d'un certain nombre d’oulémas visait à mettre en exergue une interprétation, partant d'une vision islamique basée sur le Coran et la Sunna du prophète, mais dans une société optant pour la modération comme mode de vie et de pensée.
Le colloque a été sanctionné par un rapport final qui cite les principaux axes qui ont été traités par les participants et qui se veut une demonstrandum du rejet de la religion de l’extrémisme et du terrorisme.
Les participants aux colloques ont aussi fait un certain nombre de recommandations appelant, entre autres, à adopter une stratégie étudiée pour la propagation de la pensée de la modération et à ouvrir la porte du dialogue avec ceux qui ont des idées extrémistes en vue de les amener à se repentir.
MSS
Source: lequotidiendeNouakchott
Dès la clôture du 1er colloque scientifique sur l'Islam et la problématique de la modération et de l'extrémisme dans l'interprétation et le comportement, organisé par le Ministère de l’Orientation Islamique et placé sous le haut patronage du président Mohamed Ould Abdel Aziz, des rumeurs persistantes sur l’ouverture d’un dialogue avec les prisonniers salafistes, ont fait le tour de la ville.
Très vite, cela s’est concrétisé par une série de rencontres quasi officielles entre les deux bords.
C’est donc en application de cette recommandation que lundi 18 janvier les portes de la prison civile de Nouakchott se sont ouvertes devant les journalistes pour assister à la cérémonie d’ouverture de ce dialogue.
Cotés oulémas et faqih il y avait : Hamden Ould Tah, Mohamed El Mokhtar Ould Mballé,
Ethman Ould Cheikh Abou El Maaly, Abdallahi Ould Eminou, Ahmed Mezid Ould Abdel Hagh, Bouna Oumar Ly, El Yedaly Ould Hadj Ahmed, Isselmou Ould Sid’El Moustaph, Abderrahmane Ould Veten, Oumar Ould Maatalla et Mohameden Ould Mahmouden. Face à eux, une cinquante de prisonniers apparemment tous bien portants et dont certains méticuleusement enturbannés.
Imam pas bienvenu
Dès l’entrée des premiers prisonniers et à la vue de l’imam de la mosquée saoudienne, Ahmedou Ould lemrabott, Sidi Ould Sidina s’adressa à l’assemblée en disant qu’il n’était pas le bienvenu car il avait selon lui injustement accusé les salafistes.
Cependant, c’est l’entrée de Khadim Ould Semane qui retient toute l’attention des journalistes présents. Dès son entrée celui que certains considèrent comme l’émir des salafistes mauritaniens a brandi un Tee shirt blanc sur lequel il avait dessiné une grenade et une kalachnikov avec l’inscription Al Qaida en Arabe. Sans prêter la moindre attention à la délégation officielle conduite par le Ministre de l’orientation islamique Ahmed Ould Neini, Ould Semane improvisa une conférence de presse dans laquelle il dit notamment qu’il se félicitait de la présence de tout ce que compte la Mauritanie de Faqih et de Alem(singulier de Ulema) et que son groupe était prêt à engager avec eux le débat pour savoir lequel d’entre eux avait tort ou était sur la bonne voie. Pour ce faire a-t-il dit je les invite à laisser la presse retransmettre librement les débats pour que le peuple mauritanien sache ce que les uns et les autres préconisent. Ould Semane s’en est pris au colloque qu’il a qualifié de foire des complots en vue de ternir l’image des moujahidines.
Selon lui les ulémas participant à ce colloque ont prétendu que les salafistes accusent tous les mauritaniens d’apostasie or dit- il « nous n’accusons que les gouvernants » et nous sommes prêts à confronter nos arguments aux vôtres. Puis il s’installa entre Maarouf Ould Haiba et Sidi Ould Sidina tenant toujours son tee-shirt drapeau entre les mains. Puis ce fut le tour du détenu Cheyakh qui lut des versets coranique avant de céder la place à Ould Neini pour prononcer son discours officiel qui fut suivi par la prise de parole par Abdallahi Ould Sidiya Ould Bouh qui à son tour s’adressa à l’assemblée en disant que le discours de Khadim Ould Semane ne les engageait pas et que lui et un groupe de 47 prisonniers étaient prêts au dialogue avec les autorités. Ould Semane reprit la parole pour confirmer qu’en fait il ne parlait qu’au nom des jeunes « qui portent les armes » (une vingtaine). Sans doute énervés par la diatribe de Semane, les gardes firent évacuer sans ménagement la salle qui les jours prochains devrait abriter les débats.
Pour libérer les otages européens
Mais ce qu’il ne faut pas perdre de vue, c’est que ce dialogue est surtout un débat théologique sur les différents courants de pensées islamiques. Le vrai dialogue c’est celui qui sera mené par des représentants de l’Administration et qui pour certains observateurs n’est qu’une préparation de terrain pour les négociations en vue de l’élargissement des otages européens détenus par Aqmi. Mais dans ce cas, Aqmi n’est intéressée que par la libération des irréductibles.
Rappelons que le colloque qui a comporté des conférences et des interventions d'un certain nombre d’oulémas visait à mettre en exergue une interprétation, partant d'une vision islamique basée sur le Coran et la Sunna du prophète, mais dans une société optant pour la modération comme mode de vie et de pensée.
Le colloque a été sanctionné par un rapport final qui cite les principaux axes qui ont été traités par les participants et qui se veut une demonstrandum du rejet de la religion de l’extrémisme et du terrorisme.
Les participants aux colloques ont aussi fait un certain nombre de recommandations appelant, entre autres, à adopter une stratégie étudiée pour la propagation de la pensée de la modération et à ouvrir la porte du dialogue avec ceux qui ont des idées extrémistes en vue de les amener à se repentir.
MSS
Source: lequotidiendeNouakchott