
L’investiture de l’ex-général Mohamed Ould Abdel Aziz au rang de président de la République de la Mauritanie, après des élections jugées transparentes par la communauté internationale, mais toujours fustigées par l’opposition, a été bien accueillie par la communauté mauritanienne résidant au Sénégal. Ces Mauritaniens ont été, pour la majeure partie, déportés au Sénégal lors des événements tragiques de 1989-91.
Aujourd’hui, ils attendent beaucoup du ‘président des pauvres’ pour fermer cette plaie béante de la déportation afin de retourner dans leur pays pour recouvrer leur droit. Ces années sombres de l’histoire de la Mauritanie continuent de hanter les milliers de négro-africains déportés au Sénégal qui, pour laver l’affront, avaient voté pour le leader du Front national pour la défense de la démocratie, Messoud Ould Belkheir, lors du scrutin du 18 juillet 2009.
Ils ont voulu ainsi montrer leur désapprobation au régime qui les avait honnis et oubliés des années durant. Pour arrêter ce supplice, ils ont voulu, par ce geste, tirer sur la sonnette d’alarme pour dire au nouveau locataire du Palais Ocre, le président Ould Abdel Aziz, de remédier à leur problème et de faire valoir leur droit qui les permettront de rentrer sûrement et dignement dans leur territoire. Ces Mauritaniens sont aujourd’hui dans nombre de villes sénégalaises, notamment à Khourounar. Un secteur de la banlieue dakaroise très prisé par ces compatriotes, car abritant dans ses ruelles, le fameux garage Dakar-Rosso.
Déporté mauritanien, Samba Diop, ex-technicien à la raffinerie de pétrole de la société Naftal/Somir, note que cette défaite du général Abdel Aziz au Sénégal s’explique par le fait que beaucoup de Mauritaniens ont voté pour Messoud. ‘Parce qu'ils croyaient que le leader harratin pourrait apporter cette touche finale qui leur permettrai de sortir de leur purgatoire’, soutient notre interlocuteur. Cette défaite au Sénégal n’a pas eu un impact sur le verdict final des urnes, mais elle peut constituer une alerte, un cri du cœur des milliers de réfugies qui ont toujours prôner pour le règlement définitif du passif humanitaire.
D’après ce cadre, qui a été déporté un beau matin du 8 mai 1989, comme d’ailleurs beaucoup de ses semblables, leur situation va de mal en pis. Samba Diop espère qu’avec l’arrivée du nouvel homme fort de la Mauritanie, tous les déportés pourront rentrer au pays et recouvrer leur droit. ‘Je suis prêt à rentrer au pays, mais à condition que je sois indemnisé ou qu’on m’offre une nouvelle vie. Depuis les événements de 1989, on a été banni de la société, par l’absence de dialogue et de consensus. On continue d’errer en terre étrangère comme des fantômes’, martèle Samba Diop la mort dans l’âme.
Le problème de la déportation a toujours constitué une équation à multiples inconnues pour les gouvernements précédents. Mais, aujourd’hui, cet ex-employé de la société Naftal/Somir, place toute sa confiance au nouveau président Mohamed Ould Abdel Aziz pour effacer les tares de la déportation en continuant le travail qu’il avait commencé. ‘Nous souhaitons qu’il poursuive le travail dans la même lignée que le début. Mais pour bien mener sa mission, il doit être entouré de personnes de bonne volonté ; de personnalités à la hauteur de leur performance, capables de relever les défis avec lui, dans la paix et la sérénité’, soutient Samba Diop.
POUR AVOIR TOUT PERDU LORS DE LEUR DEPORTATION : Des cadres mauritaniens à la recherche d’un travail de subsistance
Pour pouvoir survivre au Sénégal, ces cadres mauritaniens étaient obligés de ranger leurs diplômes dans les tiroirs et de chercher un travail de subsistance, tout en apprenant à se réadapter à la dure réalité de la vie. Ces cadres et autres compatriotes, que l’on rencontre un peu partout au pays de la ‘Téranga’, toujours en quête de boulot, déplorent le manque d’attention que les gouvernements précédents ont toujours porté à leur égard, mais également le manque d’assistance des associations de droits de l’homme, notamment le Haut conseil des réfugiés (Hcr). ‘Avant, on survivait grâce a l’aide matérielle et humaine du Hcr. Mais aujourd’hui, nous sommes les dindons de la farce d’une déportation honteuse qui a bouleversé la vie politique, économique et sociale de la Mauritanie’, s’indigne Malick Sarr, un autre déporté originaire du fleuve.
Ces souvenirs douloureux avaient contraint l’ex-général Ould Abdel Aziz à demander le pardon des familles des victimes à Kaedi pour le repos des âmes des disparus. C’était là une tentative de réconciliation nationale, saluée par une frange de la population mauritanienne. Mais celle-ci n’a, malheureusement, pas permis aux déportés d’oublier cette frustration, cette peur relayée par le souvenir des événements de 89.
Ainsi, avec l’investiture du président Ould Abdel Aziz, le compatriote Samba Diop, ‘reconverti’ en technicien de maintenance et installation des stations de carburant, comme beaucoup d’autres, compte sur le général Ould Abdel Aziz pour rentrer au pays et servir leur nation. ‘Je pense qu’avec la poigne qu’il a, en se surpassant davantage, il peut régler tous ces problèmes récurrents, car il a déclaré qu’il est le président des pauvres, le président de tous les Mauritaniens. Et nous lui souhaitons une pérennité dans ces actions, car on le juge nous aussi comme le président des sans-voix’, soutient Samba Diop.
Mame Seydou DIOP
WALFADJIRI
Aujourd’hui, ils attendent beaucoup du ‘président des pauvres’ pour fermer cette plaie béante de la déportation afin de retourner dans leur pays pour recouvrer leur droit. Ces années sombres de l’histoire de la Mauritanie continuent de hanter les milliers de négro-africains déportés au Sénégal qui, pour laver l’affront, avaient voté pour le leader du Front national pour la défense de la démocratie, Messoud Ould Belkheir, lors du scrutin du 18 juillet 2009.
Ils ont voulu ainsi montrer leur désapprobation au régime qui les avait honnis et oubliés des années durant. Pour arrêter ce supplice, ils ont voulu, par ce geste, tirer sur la sonnette d’alarme pour dire au nouveau locataire du Palais Ocre, le président Ould Abdel Aziz, de remédier à leur problème et de faire valoir leur droit qui les permettront de rentrer sûrement et dignement dans leur territoire. Ces Mauritaniens sont aujourd’hui dans nombre de villes sénégalaises, notamment à Khourounar. Un secteur de la banlieue dakaroise très prisé par ces compatriotes, car abritant dans ses ruelles, le fameux garage Dakar-Rosso.
Déporté mauritanien, Samba Diop, ex-technicien à la raffinerie de pétrole de la société Naftal/Somir, note que cette défaite du général Abdel Aziz au Sénégal s’explique par le fait que beaucoup de Mauritaniens ont voté pour Messoud. ‘Parce qu'ils croyaient que le leader harratin pourrait apporter cette touche finale qui leur permettrai de sortir de leur purgatoire’, soutient notre interlocuteur. Cette défaite au Sénégal n’a pas eu un impact sur le verdict final des urnes, mais elle peut constituer une alerte, un cri du cœur des milliers de réfugies qui ont toujours prôner pour le règlement définitif du passif humanitaire.
D’après ce cadre, qui a été déporté un beau matin du 8 mai 1989, comme d’ailleurs beaucoup de ses semblables, leur situation va de mal en pis. Samba Diop espère qu’avec l’arrivée du nouvel homme fort de la Mauritanie, tous les déportés pourront rentrer au pays et recouvrer leur droit. ‘Je suis prêt à rentrer au pays, mais à condition que je sois indemnisé ou qu’on m’offre une nouvelle vie. Depuis les événements de 1989, on a été banni de la société, par l’absence de dialogue et de consensus. On continue d’errer en terre étrangère comme des fantômes’, martèle Samba Diop la mort dans l’âme.
Le problème de la déportation a toujours constitué une équation à multiples inconnues pour les gouvernements précédents. Mais, aujourd’hui, cet ex-employé de la société Naftal/Somir, place toute sa confiance au nouveau président Mohamed Ould Abdel Aziz pour effacer les tares de la déportation en continuant le travail qu’il avait commencé. ‘Nous souhaitons qu’il poursuive le travail dans la même lignée que le début. Mais pour bien mener sa mission, il doit être entouré de personnes de bonne volonté ; de personnalités à la hauteur de leur performance, capables de relever les défis avec lui, dans la paix et la sérénité’, soutient Samba Diop.
POUR AVOIR TOUT PERDU LORS DE LEUR DEPORTATION : Des cadres mauritaniens à la recherche d’un travail de subsistance
Pour pouvoir survivre au Sénégal, ces cadres mauritaniens étaient obligés de ranger leurs diplômes dans les tiroirs et de chercher un travail de subsistance, tout en apprenant à se réadapter à la dure réalité de la vie. Ces cadres et autres compatriotes, que l’on rencontre un peu partout au pays de la ‘Téranga’, toujours en quête de boulot, déplorent le manque d’attention que les gouvernements précédents ont toujours porté à leur égard, mais également le manque d’assistance des associations de droits de l’homme, notamment le Haut conseil des réfugiés (Hcr). ‘Avant, on survivait grâce a l’aide matérielle et humaine du Hcr. Mais aujourd’hui, nous sommes les dindons de la farce d’une déportation honteuse qui a bouleversé la vie politique, économique et sociale de la Mauritanie’, s’indigne Malick Sarr, un autre déporté originaire du fleuve.
Ces souvenirs douloureux avaient contraint l’ex-général Ould Abdel Aziz à demander le pardon des familles des victimes à Kaedi pour le repos des âmes des disparus. C’était là une tentative de réconciliation nationale, saluée par une frange de la population mauritanienne. Mais celle-ci n’a, malheureusement, pas permis aux déportés d’oublier cette frustration, cette peur relayée par le souvenir des événements de 89.
Ainsi, avec l’investiture du président Ould Abdel Aziz, le compatriote Samba Diop, ‘reconverti’ en technicien de maintenance et installation des stations de carburant, comme beaucoup d’autres, compte sur le général Ould Abdel Aziz pour rentrer au pays et servir leur nation. ‘Je pense qu’avec la poigne qu’il a, en se surpassant davantage, il peut régler tous ces problèmes récurrents, car il a déclaré qu’il est le président des pauvres, le président de tous les Mauritaniens. Et nous lui souhaitons une pérennité dans ces actions, car on le juge nous aussi comme le président des sans-voix’, soutient Samba Diop.
Mame Seydou DIOP
WALFADJIRI