
N’eût été sa proximité avec la ville mauritanienne de Boghé, le village de Démette ploierait sous le poids de la misère. Tellement la vie de ce village est rythmée par les fluctuations du marché mauritanien. Dans ce village, l’on maîtrise mieux la monnaie mauritanienne, l’Ouguiya, que le franc Cfa.
‘Parfois, nous nous sentons plus mauritaniens que sénégalais’. Venant des Sénégalais de bon teint, vivant en terre sénégalaise, cela peut choquer. Mais, quand on est plongé, ne serait-ce qu’un week-end, au cœur du vécu quotidien de ces Sénégalais que l’on retrouve dans l’Ile-à-Morphil, précisément au village de Démette, situé à 2 km de la ville mauritanienne de Boghé, l’on comprend à quel point ce sentiment est fondé. Ici, la vie est rythmée par les fluctuations des activités économiques en Mauritanie. L’augmentation des prix des denrées alimentaires au Sénégal ne s’y fait même pas sentir. Par contre, la hausse du prix d’une denrée de première nécessité du côté de la Mauritanie se fera sentir dans le panier de la ménagère de ce village que l’on dit capitale de l’Ile-à-Morphil parce qu’abritant, entre autres infrastructures, le bureau de Poste de cette zone.
Ce qui, de prime abord, attire l’attention du visiteur qui débarque dans cette localité, c’est la manière dont l’Ouguiya, monnaie mauritanienne, y circule. Il s’y ajoute cette manie des commerçants de Démette à communiquer les prix des produits d’abord en Ouguiya, avant d’en donner l’équivalent en Franc Cfa. Et quand, à l’heure du marché, l’on voit les femmes se diriger vers le fleuve pour se rendre à Boghé afin de faire leur provision, l’on se rend compte de l’impact que cette ville commerçante de la Mauritanie a sur Démette.
N’empêche, les populations qui se rendent chaque jour sur l’autre rive du fleuve Sénégal pour s’approvisionner ou se soigner sont conscientes des risques qu’elles courent. ‘Nous savons que nous courons des risques. Les pirogues sont, non seulement vétustes, mais aussi de petite catégorie. Ce qui les expose aux vagues déferlantes et aux coups de vent. Seulement, nous n’avons pas le choix’, laisse entendre une dame, la quarantaine bien sonnée. Et pour parer à toute éventualité, les populations affichent leur souhait d’avoir ‘un bac, à défaut d’un pont reliant Démette et Boghé’, d’autant plus que ‘Démette reste le passage officiel, dans cette zone, qui relie le Sénégal et la Mauritanie’, rappelle le président de l’Union pour le développement de Démette (Uded). Qui plus est, son pendant mauritanien, Boghé, polarise ‘toutes les activités économiques et financières de la zone où circulent les produits de la Mauritanie et sa monnaie’. D’où la nécessité, selon Mamadou Dia, ‘de rééquilibrer ces échanges économiques entre les deux pays, en faisant de Démette un pool très fort’.
Elh S. N. DIA
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Source: walffad
(M) avomm
‘Parfois, nous nous sentons plus mauritaniens que sénégalais’. Venant des Sénégalais de bon teint, vivant en terre sénégalaise, cela peut choquer. Mais, quand on est plongé, ne serait-ce qu’un week-end, au cœur du vécu quotidien de ces Sénégalais que l’on retrouve dans l’Ile-à-Morphil, précisément au village de Démette, situé à 2 km de la ville mauritanienne de Boghé, l’on comprend à quel point ce sentiment est fondé. Ici, la vie est rythmée par les fluctuations des activités économiques en Mauritanie. L’augmentation des prix des denrées alimentaires au Sénégal ne s’y fait même pas sentir. Par contre, la hausse du prix d’une denrée de première nécessité du côté de la Mauritanie se fera sentir dans le panier de la ménagère de ce village que l’on dit capitale de l’Ile-à-Morphil parce qu’abritant, entre autres infrastructures, le bureau de Poste de cette zone.
Ce qui, de prime abord, attire l’attention du visiteur qui débarque dans cette localité, c’est la manière dont l’Ouguiya, monnaie mauritanienne, y circule. Il s’y ajoute cette manie des commerçants de Démette à communiquer les prix des produits d’abord en Ouguiya, avant d’en donner l’équivalent en Franc Cfa. Et quand, à l’heure du marché, l’on voit les femmes se diriger vers le fleuve pour se rendre à Boghé afin de faire leur provision, l’on se rend compte de l’impact que cette ville commerçante de la Mauritanie a sur Démette.
N’empêche, les populations qui se rendent chaque jour sur l’autre rive du fleuve Sénégal pour s’approvisionner ou se soigner sont conscientes des risques qu’elles courent. ‘Nous savons que nous courons des risques. Les pirogues sont, non seulement vétustes, mais aussi de petite catégorie. Ce qui les expose aux vagues déferlantes et aux coups de vent. Seulement, nous n’avons pas le choix’, laisse entendre une dame, la quarantaine bien sonnée. Et pour parer à toute éventualité, les populations affichent leur souhait d’avoir ‘un bac, à défaut d’un pont reliant Démette et Boghé’, d’autant plus que ‘Démette reste le passage officiel, dans cette zone, qui relie le Sénégal et la Mauritanie’, rappelle le président de l’Union pour le développement de Démette (Uded). Qui plus est, son pendant mauritanien, Boghé, polarise ‘toutes les activités économiques et financières de la zone où circulent les produits de la Mauritanie et sa monnaie’. D’où la nécessité, selon Mamadou Dia, ‘de rééquilibrer ces échanges économiques entre les deux pays, en faisant de Démette un pool très fort’.
Elh S. N. DIA
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Source: walffad
(M) avomm