
Mon cher professeur.
Il me semble que votre intellectualisme hisse à une hauteur surélevée « l´Esprit », la « Conscience », le « Génie intellectuel » (et que sais-je encore !), qui seraient les vertus des « intellectuels » : ces hommes exceptionnels, dont la vocation est de éclairer les autres. Quelle humilité, mon Dieu, de revêtir, si facilement, le manteau du Surhomme averti et avisé qui fait paître le cheptel humain !
Je crois savoir-en France tout au moins - à quoi renvoie la notion « d´intellectuel ». Je n´ai jamais compris la facilité avec laquelle les Mauritaniens s´attribuent ce titre. Mes oreilles sifflent souvent quand je lis ou j´entends prononcer ce mot, dans ce relativisme sémantique absolu où l´indifférente interchangeabilité des choses fait que tout mot peut être employé de manière fantaisiste.
Alors que l´intellectuel européen sait produire une pensée qui explique la réalité sociale de son milieu, son pair africain cultive la singularité et s´enorgueillit de ne rien comprendre à sa culture. Simple écho sonore de connaissances qu´il a ingurgitées dans les universités occidentales, il est incapable, le plus souvent, d´apporter quelque réponse que ce soit aux problèmes de sa société, qu´il regarde avec l´intelligence et l´assurance d´un esprit suffisant. Lorsqu´il sait employer l´imparfait du subjonctif et se parer de quelque atour sonore, son esprit supérieur et aérien croit avoir compris la complexité de faits, qu´il saisit souvent avec les prismes déformants d´une pensée dédaigneuse, trop fière d´elle-même.
Excusez-moi, mon professeur, les « intellectuels africains » -ou prétendus tels- n´ont pas souvent le vent en poupe chez moi. Je leur préfère, bien souvent, l´esprit pratique des gens simples. Sages. Sans prétention.
Heureusement que vous - dont je connais la rigueur-, vous échappez à la règle.
Votre élève.
source: flamnet
Il me semble que votre intellectualisme hisse à une hauteur surélevée « l´Esprit », la « Conscience », le « Génie intellectuel » (et que sais-je encore !), qui seraient les vertus des « intellectuels » : ces hommes exceptionnels, dont la vocation est de éclairer les autres. Quelle humilité, mon Dieu, de revêtir, si facilement, le manteau du Surhomme averti et avisé qui fait paître le cheptel humain !
Je crois savoir-en France tout au moins - à quoi renvoie la notion « d´intellectuel ». Je n´ai jamais compris la facilité avec laquelle les Mauritaniens s´attribuent ce titre. Mes oreilles sifflent souvent quand je lis ou j´entends prononcer ce mot, dans ce relativisme sémantique absolu où l´indifférente interchangeabilité des choses fait que tout mot peut être employé de manière fantaisiste.
Alors que l´intellectuel européen sait produire une pensée qui explique la réalité sociale de son milieu, son pair africain cultive la singularité et s´enorgueillit de ne rien comprendre à sa culture. Simple écho sonore de connaissances qu´il a ingurgitées dans les universités occidentales, il est incapable, le plus souvent, d´apporter quelque réponse que ce soit aux problèmes de sa société, qu´il regarde avec l´intelligence et l´assurance d´un esprit suffisant. Lorsqu´il sait employer l´imparfait du subjonctif et se parer de quelque atour sonore, son esprit supérieur et aérien croit avoir compris la complexité de faits, qu´il saisit souvent avec les prismes déformants d´une pensée dédaigneuse, trop fière d´elle-même.
Excusez-moi, mon professeur, les « intellectuels africains » -ou prétendus tels- n´ont pas souvent le vent en poupe chez moi. Je leur préfère, bien souvent, l´esprit pratique des gens simples. Sages. Sans prétention.
Heureusement que vous - dont je connais la rigueur-, vous échappez à la règle.
Votre élève.
source: flamnet