Vingt années après les malheureux événements, survenus entre le Sénégal et la Mauritanie en avril 1989, la question des réfugiés est loin d'être évacuée. Après une première tentative de rapatriement, initiée par le Haut commissariat aux réfugiés, en collaboration avec les deux pays, c'est aujourd’hui le statut quo.
Le processus bute sur des questions identitaires et sécuritaires.
La frange qui aura le plus souffert du conflit sénégalo-mauritanien de 1989 est, sans conteste, celle constituée par les réfugiés. Ces milliers de personnes ont été déportées le long de la frontière par les autorités mauritaniennes, en guise de protestation ou de représailles. Ignorant, certes à dessein, que ses populations exclues, bénéficient de la nationalité mauritanienne qui leur permet de rester dans leur pays. Mais toujours est-il que, vingt ans après, la situation de ces réfugiés n'a guère évolué. Et ils sont maintenus dans une précarité et des conditions de vie insoutenables.
Le 29 juin 2008, il y a eu un premier mouvement de rapatriement, initié par le Haut commissariat aux réfugiés (Hcr). Mais, ce projet avait brillé par des manquements notoires, car ses mécanismes d'application n'étaient pas bien élaborés. Et aujourd'hui, près de 12 045 réfugiés restent suspendus à la décision du pouvoir mauritanien. Cette volonté de rapatriement était le fruit d'un accord tripartite entre le Hcr, le Sénégal et la Mauritanie ; et elle entrait dans le cadre de la troisième phase de rapatriement d'octobre 2007. Pour les principaux défenseurs de la cause de ces réfugiés, ce processus était bâti sur une improvisation, ‘car les conditions d'accueil étaient exécrables’.
Au-delà de ces manquements, il y a également la question liée à l'identité et à la sécurité des réfugiés, une fois de retour en terre mauritanienne. En effet, ces derniers demandent toujours des garanties au Haut commissariat aux réfugiés pour retourner paisiblement dans leur pays. La plupart des réfugiés se dit victime de litiges fonciers. Et cet état de fait semble être favorisé par les autorités mauritaniennes, regrettent-ils. Une situation qui a pourtant poussé le Hcr à ouvrir une structure en Mauritanie afin d'assurer le suivi des accords. Il y a également que ceux qui choisissent le retour récupèrent difficilement leur identité. Ce qui les prive d'ores et déjà de tous leurs droits civiques.
Toutefois, le premier président élu de l'histoire de la Mauritanie, Sidy Ould Abdallah était allé plus loin dans le règlement définitif de cette question des réfugiés auxquels il demanda pardon. Mais, il est établi que l'instabilité politique dans ce pays ne facilite pas le respect strict et continu des engagements.
Ce qui conduit à une ‘nébuleuse institutionnelle’, ralentissant le processus du retour des réfugiés en Mauritanie. Un pays qui a pourtant aboli l'esclavage par une loi de 1983.
Abdoul Aziz AGNE
Source: walfad
Le processus bute sur des questions identitaires et sécuritaires.
La frange qui aura le plus souffert du conflit sénégalo-mauritanien de 1989 est, sans conteste, celle constituée par les réfugiés. Ces milliers de personnes ont été déportées le long de la frontière par les autorités mauritaniennes, en guise de protestation ou de représailles. Ignorant, certes à dessein, que ses populations exclues, bénéficient de la nationalité mauritanienne qui leur permet de rester dans leur pays. Mais toujours est-il que, vingt ans après, la situation de ces réfugiés n'a guère évolué. Et ils sont maintenus dans une précarité et des conditions de vie insoutenables.
Le 29 juin 2008, il y a eu un premier mouvement de rapatriement, initié par le Haut commissariat aux réfugiés (Hcr). Mais, ce projet avait brillé par des manquements notoires, car ses mécanismes d'application n'étaient pas bien élaborés. Et aujourd'hui, près de 12 045 réfugiés restent suspendus à la décision du pouvoir mauritanien. Cette volonté de rapatriement était le fruit d'un accord tripartite entre le Hcr, le Sénégal et la Mauritanie ; et elle entrait dans le cadre de la troisième phase de rapatriement d'octobre 2007. Pour les principaux défenseurs de la cause de ces réfugiés, ce processus était bâti sur une improvisation, ‘car les conditions d'accueil étaient exécrables’.
Au-delà de ces manquements, il y a également la question liée à l'identité et à la sécurité des réfugiés, une fois de retour en terre mauritanienne. En effet, ces derniers demandent toujours des garanties au Haut commissariat aux réfugiés pour retourner paisiblement dans leur pays. La plupart des réfugiés se dit victime de litiges fonciers. Et cet état de fait semble être favorisé par les autorités mauritaniennes, regrettent-ils. Une situation qui a pourtant poussé le Hcr à ouvrir une structure en Mauritanie afin d'assurer le suivi des accords. Il y a également que ceux qui choisissent le retour récupèrent difficilement leur identité. Ce qui les prive d'ores et déjà de tous leurs droits civiques.
Toutefois, le premier président élu de l'histoire de la Mauritanie, Sidy Ould Abdallah était allé plus loin dans le règlement définitif de cette question des réfugiés auxquels il demanda pardon. Mais, il est établi que l'instabilité politique dans ce pays ne facilite pas le respect strict et continu des engagements.
Ce qui conduit à une ‘nébuleuse institutionnelle’, ralentissant le processus du retour des réfugiés en Mauritanie. Un pays qui a pourtant aboli l'esclavage par une loi de 1983.
Abdoul Aziz AGNE
Source: walfad