
Au départ, les Mauritaniens étaient nombreux à se ruer sur les différents centres de la capitale pour s’enrôler. Mais plus les jours passent, plus ils déchantent. Et pour cause, non seulement les opérations sont lentes et les tracasseries nombreuses, mais aussi, les procédures sont trop complexes et mal comprises.
Se réveiller tôt ne sert à rien et venir tard est encore pire. Surtout que les centres sont souvent distants. Ces centres d’enrôlement n’enregistrent pas plus de 30 ou 40 personnes par jour. Plus inquiétant encore, certains citoyens ne savent même pas qu’ils peuvent se recenser dans n’importe quel centre tenant lieu d’enrôlement.
Dans le cas d’espèce, ce sont les anciennes maisons du livre (Dar El Kitab), construites dans les neuf moughataa de la capitale, qui servent de centre d’état civil à l’Agence Nationale du Registre de la Population.
A cela s’ajoute que bon nombre de citoyens ignorent même jusqu’à l’existence ou la localisation des lieux d’enrôlement. Aussi, ils sont acquis à l’idée qu’ils ne peuvent le faire que dans leur circonscription administrative. Parce qu’ils ne savent pas où se renseigner, faute de communication et de sensibilisation de l’opérateur. Chose grave qui ne milite pas en faveur d’une réussite de ce recensement.
Lequel recensement ne répond à aucune norme reconnue que celle de l’improvisation et de l’incompétence. Pourtant au départ, il était question de confier à l’Office National de la Statistique (ONS) l’exécution du recensement. Apparemment on y a renoncé pour adopter des méthodes qui commencent à susciter de la méfiance chez les populations, toutes communautés confondues.
La communauté négro-africaine peste contre les responsables de l’état-civil accusés de vouloir les rayer de l’opération, uniquement pour des desseins sordides d’exclusion de cette composante nationale par des chauvins arabes. Plus explicite encore, le doigt est pointé sur le chef de l’Etat à qui il est reproché de ne rien faire pour rappeler à l’ordre un proche auquel il a confié une lourde responsabilité.
Les procédures sont très complexes, et les agents recenseurs seraient instruits pour être tatillon dans la procédure et les documents requis pour se faire enrôler. Résultat tout le monde s’en plaint déjà. Les partis politiques, qu’ils soient de la Majorité ou de l’Opposition, font dos rond dans leur ensemble, sur les nombreuses questions qui frisent parfois même la provocation des agents recenseurs.
Résultat, certains centres d’enrôlement se sont transformés en ring de box où des citoyens sentis blessés, n’ont pas hésité à laver l’affront en s’en prenant à des agents peu éduqués se croyant investis de la mission de décider de la nationalité du citoyen lambda. Il y aurait eu des cas dans le centre d’enrôlement de Toujounine.
« Je suis pas encore parti pour m’enrôler parce que j’attends qu’il y ait moins de monde. Mais le jour où un agent a le culot de douter de ma nationalité, il n’aura plus à le répéter dans sa vie inchallah », nous lance M. Cissokho ancien militaire à la retraite.
Et il ajoute « ma femme m’a dit qu’au marché de Sebkha, elle a entendu dire que certains noms ne peuvent pas se recenser parce qu’ils ne sont pas mauritaniens. Je lui aie dit de garder son calme et de préparer son dossier. Puis je lui aie rétorqué que moi-même j’ai entendu dire à notre grande place que des Mauritaniens ayant des noms à consonance étrangère ont été rejetés du recensement.
Pour moi c’est de la foutaise et je ne tolérerais pas qu’un rejeton né hier et venu de nulle part se permette de m’insulter. J’ai juré par Allah qu’elle sera recensée et rien n’y fera. Mon appartenance à ce pays est plus âgée que celle de leurs aïeuls puisque j’ai défendu par mon sang et ma sueur l’existence de ce pays. Je voudrais bien voir le moment venu qui aura le toupet de me parler de la sorte».
Trop de lacunes que les citoyens jugent répulsives et qui devraient inciter le ministère de l’intérieur et les responsables de l’état civil à revoir leur copie avant qu’il se soit trop tard car la désinformation a largement pris le pas sur l’information vraie que les autorités refusent de donner pour rassurer les citoyens.
A terme, ces centres pourraient ne plus voir un seul chat sur les lieux à plus forte raison qu’un être humain.
Moussa Diop
Source: quotidien de Nouakchott
Se réveiller tôt ne sert à rien et venir tard est encore pire. Surtout que les centres sont souvent distants. Ces centres d’enrôlement n’enregistrent pas plus de 30 ou 40 personnes par jour. Plus inquiétant encore, certains citoyens ne savent même pas qu’ils peuvent se recenser dans n’importe quel centre tenant lieu d’enrôlement.
Dans le cas d’espèce, ce sont les anciennes maisons du livre (Dar El Kitab), construites dans les neuf moughataa de la capitale, qui servent de centre d’état civil à l’Agence Nationale du Registre de la Population.
A cela s’ajoute que bon nombre de citoyens ignorent même jusqu’à l’existence ou la localisation des lieux d’enrôlement. Aussi, ils sont acquis à l’idée qu’ils ne peuvent le faire que dans leur circonscription administrative. Parce qu’ils ne savent pas où se renseigner, faute de communication et de sensibilisation de l’opérateur. Chose grave qui ne milite pas en faveur d’une réussite de ce recensement.
Lequel recensement ne répond à aucune norme reconnue que celle de l’improvisation et de l’incompétence. Pourtant au départ, il était question de confier à l’Office National de la Statistique (ONS) l’exécution du recensement. Apparemment on y a renoncé pour adopter des méthodes qui commencent à susciter de la méfiance chez les populations, toutes communautés confondues.
La communauté négro-africaine peste contre les responsables de l’état-civil accusés de vouloir les rayer de l’opération, uniquement pour des desseins sordides d’exclusion de cette composante nationale par des chauvins arabes. Plus explicite encore, le doigt est pointé sur le chef de l’Etat à qui il est reproché de ne rien faire pour rappeler à l’ordre un proche auquel il a confié une lourde responsabilité.
Les procédures sont très complexes, et les agents recenseurs seraient instruits pour être tatillon dans la procédure et les documents requis pour se faire enrôler. Résultat tout le monde s’en plaint déjà. Les partis politiques, qu’ils soient de la Majorité ou de l’Opposition, font dos rond dans leur ensemble, sur les nombreuses questions qui frisent parfois même la provocation des agents recenseurs.
Résultat, certains centres d’enrôlement se sont transformés en ring de box où des citoyens sentis blessés, n’ont pas hésité à laver l’affront en s’en prenant à des agents peu éduqués se croyant investis de la mission de décider de la nationalité du citoyen lambda. Il y aurait eu des cas dans le centre d’enrôlement de Toujounine.
« Je suis pas encore parti pour m’enrôler parce que j’attends qu’il y ait moins de monde. Mais le jour où un agent a le culot de douter de ma nationalité, il n’aura plus à le répéter dans sa vie inchallah », nous lance M. Cissokho ancien militaire à la retraite.
Et il ajoute « ma femme m’a dit qu’au marché de Sebkha, elle a entendu dire que certains noms ne peuvent pas se recenser parce qu’ils ne sont pas mauritaniens. Je lui aie dit de garder son calme et de préparer son dossier. Puis je lui aie rétorqué que moi-même j’ai entendu dire à notre grande place que des Mauritaniens ayant des noms à consonance étrangère ont été rejetés du recensement.
Pour moi c’est de la foutaise et je ne tolérerais pas qu’un rejeton né hier et venu de nulle part se permette de m’insulter. J’ai juré par Allah qu’elle sera recensée et rien n’y fera. Mon appartenance à ce pays est plus âgée que celle de leurs aïeuls puisque j’ai défendu par mon sang et ma sueur l’existence de ce pays. Je voudrais bien voir le moment venu qui aura le toupet de me parler de la sorte».
Trop de lacunes que les citoyens jugent répulsives et qui devraient inciter le ministère de l’intérieur et les responsables de l’état civil à revoir leur copie avant qu’il se soit trop tard car la désinformation a largement pris le pas sur l’information vraie que les autorités refusent de donner pour rassurer les citoyens.
A terme, ces centres pourraient ne plus voir un seul chat sur les lieux à plus forte raison qu’un être humain.
Moussa Diop
Source: quotidien de Nouakchott