Les conditions dans lesquelles les rapatriés mauritaniens vivent chez eux ne plaisent pas du tout aux défenseurs des droits de l’Homme qui l’ont dénoncé au cours d’un point de presse. Ces derniers n’ont pas manqué de pointer un doigt accusateur vers le Hcr qui, selon eux, est à l’origine des ennuis des réfugiés.
Le rapatriement des réfugiés mauritaniens vers leur pays d’origine n’a pas soulagé les souffrances de ces derniers. Arrivés chez eux, après les accords tripartites entre les gouvernements du Sénégal, de la Mauritanie et le Hcr, ceux-ci sont confrontés à d’énormes difficultés. Une situation dénoncée par les organisations de la Société civile au cours d’un point de presse qu’elles tenaient au siège de la Raddho.
Pour Aïssata Satigui, directrice exécutive de la Raddho en Mauritanie, c’est le «Hcr qui a failli à sa mission». Selon elle, ce démembrement de l’Onu avait pris l’engagement de rapatrier les réfugiés «dans des conditions matérielles et de sécurité adéquates et dans la dignité». Ce qui n’est pas le cas.
A l’en croire, «le Hcr a amené les réfugiés dans des espaces vides qui n’avaient pas d’habitat, de latrines, d’eau et de structure sanitaire». Pis, remarque la directrice de la Raddho en Mauritanie, «on leur a construit après des tentes qui ne sont pas conformes au climat mauritanien ou des habitations très exiguës où s’entassent des familles de vingt personnes». Devant une telle situation, indique la responsable de la Raddho, les enfants ne pouvant pas dormir avec leurs géniteurs sont obligés de passer la nuit à la belle étoile.
Les réfugiés connaissent aussi des problèmes d’intégration. Jusque-là, relève Mme Satigui, les rapatriés tardent à avoir des actes de naissance et des nationalité. De même, les anciens fonctionnaires ne sont pas réintégrés dans la Fonction publique mauritanienne.
Au vu de tout cela, la patronne de la Raddho en Mauritanie estime non seulement que le Hcr a failli à sa mission mais qu’il y a un complot. Pour elle, le Hcr est en train, à nouveau, de faillir à sa mission comme c’était le cas lorsqu’ ils (les réfugiés) étaient au Sénégal où il leur aurait demandé de se débrouiller, parce que ne pouvant plus les assister.
Ainsi, pour Aïssata Satigui, le Hcr «s’amuse à pousser les réfugiés à rentrer chez eux». Et ceci, parce que le Hcr sait que les réfugiés ont des organisations qui les soutiennent et qu’il (le Hcr) voudrait contourner pour amadouer certains réfugiés en les demandant de rentrer chez eux alors que les conditions ne s’y prêtent pas. D’ailleurs, elle pense qu’il y a un déficit de communication entre le Hcr qui se trouve dans les zones de retour et l’autre partie qui est dans les lieux de rapatriement.
A en croire la directrice de la Raddho, les réfugiés n’ont plus d’interlocuteurs. Ce qui n’est pas acceptable, d’autant plus que ces derniers avaient réussi à construire leur avenir au Sénégal, mais aujourd’hui chez eux «ils sont devenus des parias et des réfugiés», déplore t-elle, si l’on sait que les 5 300 réfugiés rapatriés vivent dans des conditions déplorables dans leurs pays.
Après avoir dénoncé cette situation, les organisations de la société civile nourrissent un brin d’espoir de voir les autorités signataires de l’accord tripartite se ressaisir. «Nous espérons qu’ils vont se ressaisir et avec les engagements qu’ils ont pris au niveau tripartite, que chacun joue franc jeu et respecte ses engagements», déclare Mme Satigui.
Pour sa part, Souleymane Sagna, membre du Comité d’encadrement des réfugiés mauritaniens, demande à ce que les réfugiés mauritaniens, qui se trouvent au Mali, soient aussi aidés à retourner chez eux dans de bonnes conditions.
La Raddho, par le biais de son président Alioune Tine, s’est engagé à apporter son appui aux rapatriés. «Nous sommes prêts à nous rendre auprès des réfugiés et à montrer ce qui s’y passe afin d’interpeller les Etats», rassure-t-il.
Par Justin GOMIS
justin@lequotidien.sn
source : Le Quotidien
Le rapatriement des réfugiés mauritaniens vers leur pays d’origine n’a pas soulagé les souffrances de ces derniers. Arrivés chez eux, après les accords tripartites entre les gouvernements du Sénégal, de la Mauritanie et le Hcr, ceux-ci sont confrontés à d’énormes difficultés. Une situation dénoncée par les organisations de la Société civile au cours d’un point de presse qu’elles tenaient au siège de la Raddho.
Pour Aïssata Satigui, directrice exécutive de la Raddho en Mauritanie, c’est le «Hcr qui a failli à sa mission». Selon elle, ce démembrement de l’Onu avait pris l’engagement de rapatrier les réfugiés «dans des conditions matérielles et de sécurité adéquates et dans la dignité». Ce qui n’est pas le cas.
A l’en croire, «le Hcr a amené les réfugiés dans des espaces vides qui n’avaient pas d’habitat, de latrines, d’eau et de structure sanitaire». Pis, remarque la directrice de la Raddho en Mauritanie, «on leur a construit après des tentes qui ne sont pas conformes au climat mauritanien ou des habitations très exiguës où s’entassent des familles de vingt personnes». Devant une telle situation, indique la responsable de la Raddho, les enfants ne pouvant pas dormir avec leurs géniteurs sont obligés de passer la nuit à la belle étoile.
Les réfugiés connaissent aussi des problèmes d’intégration. Jusque-là, relève Mme Satigui, les rapatriés tardent à avoir des actes de naissance et des nationalité. De même, les anciens fonctionnaires ne sont pas réintégrés dans la Fonction publique mauritanienne.
Au vu de tout cela, la patronne de la Raddho en Mauritanie estime non seulement que le Hcr a failli à sa mission mais qu’il y a un complot. Pour elle, le Hcr est en train, à nouveau, de faillir à sa mission comme c’était le cas lorsqu’ ils (les réfugiés) étaient au Sénégal où il leur aurait demandé de se débrouiller, parce que ne pouvant plus les assister.
Ainsi, pour Aïssata Satigui, le Hcr «s’amuse à pousser les réfugiés à rentrer chez eux». Et ceci, parce que le Hcr sait que les réfugiés ont des organisations qui les soutiennent et qu’il (le Hcr) voudrait contourner pour amadouer certains réfugiés en les demandant de rentrer chez eux alors que les conditions ne s’y prêtent pas. D’ailleurs, elle pense qu’il y a un déficit de communication entre le Hcr qui se trouve dans les zones de retour et l’autre partie qui est dans les lieux de rapatriement.
A en croire la directrice de la Raddho, les réfugiés n’ont plus d’interlocuteurs. Ce qui n’est pas acceptable, d’autant plus que ces derniers avaient réussi à construire leur avenir au Sénégal, mais aujourd’hui chez eux «ils sont devenus des parias et des réfugiés», déplore t-elle, si l’on sait que les 5 300 réfugiés rapatriés vivent dans des conditions déplorables dans leurs pays.
Après avoir dénoncé cette situation, les organisations de la société civile nourrissent un brin d’espoir de voir les autorités signataires de l’accord tripartite se ressaisir. «Nous espérons qu’ils vont se ressaisir et avec les engagements qu’ils ont pris au niveau tripartite, que chacun joue franc jeu et respecte ses engagements», déclare Mme Satigui.
Pour sa part, Souleymane Sagna, membre du Comité d’encadrement des réfugiés mauritaniens, demande à ce que les réfugiés mauritaniens, qui se trouvent au Mali, soient aussi aidés à retourner chez eux dans de bonnes conditions.
La Raddho, par le biais de son président Alioune Tine, s’est engagé à apporter son appui aux rapatriés. «Nous sommes prêts à nous rendre auprès des réfugiés et à montrer ce qui s’y passe afin d’interpeller les Etats», rassure-t-il.
Par Justin GOMIS
justin@lequotidien.sn
source : Le Quotidien