A Ndioum, Dagana, Pété et Dodel : Les réfugiés mauritaniens redoutent l’arrêt des rapatriements

Quatre semaines après le putsch à Nouakchott, les Négro-Mauritaniens, installés dans la vallée, redoutent l’arrêt des opérations de rapatriement, malgré les assurances du Haut conseil d’Etat.

Les Négro-Mauritaniens réfugiés au Sénégal et au Mali depuis 19 ans, redoutent un arrêt des opérations de rapatriement. Des opérations qui ont été entamées depuis le mois de janvier dernier par le président déchu Sidi Ould Cheikh Abdallahi. Même si on affirme dans la capitale mauritanienne que les opérations seront poursuivies, il reste que le long de la vallée, sur les sites de Ndioum, Dagana, Pété et Dodel, nombreux sont ceux qui sont pessimistes quant à la poursuite de ces opérations.

Selon Wane Mamadou, un des porte-parole des réfugiés vivant le long de la vallée, ‘nous avons peur que tout ce qui a été déjà fait jusqu’ici par le régime déchu soit foulé au pied par les militaires, même si ces derniers ont exprimé leur ferme intention de tout reprendre en main’.

Ces réfugiés mauritaniens sont d’autant pessimistes que le Directeur général de l’Agence nationale de réinsertion et d’insertion (Anair), Moussa Fall, chargé de la gestion du dossier, a été changé. Pourtant, en huit mois, il aura permis à plus de 4 500 personnes d’être rapatriées. Un travail qui méritait d’être poursuivi. En tout cas, pour nombre de réfugiés, ’les militaires ne peuvent pas régler grand-chose dans une transition qui ne durera pas plus de 6 mois’. Et ils ne sauraient oublier que, depuis 1989, seul le président déchu Sidi Ould Cheikh Abdallahi s’est impliqué pour régler ce vieux passif humanitaire.

Malgré ce pessimisme, le Haut conseil d’Etat, par la voix du général Abdel Aziz, rassure que l’Etat mauritanien est décidé à faire plus que ce qui a été fait. En ce sens, selon Bâ Madine, nouveau directeur de l’Agence nationale de réinsertion et d’insertion, ‘beaucoup de choses doivent être revues tant sur le plan de l’hébergement, que des sites et de la restauration. Il n’est pas question que des Mauritaniens retournent chez eux et continuent d’être des réfugiés dans leur propre terroir’, a-t-il souligné, avant de poursuivre que les opérations de retour devraient reprendre à la fin de l’hivernage pour mieux faciliter les rotations.

Abou KANE


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