L'Alliance pour la Justice et la Démocratie/ Mouvement pour la Rénovation (AJD/MR) tiendra, dans deux semaines, son conseil national, afin de décider de la réorientation de la ligne du parti, sérieusement ébranlée ces derniers temps. L'état des finances du parti sera également discuté.
Depuis une année, les militants se plaignent de la gestion opaque des fonds et de l'accaparement du poste de trésorier, que devrait occuper un banquier du nom de Yérel Sy, par le président et le secrétaire général. La tenue de ce conseil national scellera le sort de certains. En effet, la base aura à trancher le conflit. D'ores et déjà, chaque camp fourbit ses armes et tente, en prélude à ce conclave, de consolider ces positions pour contrôler le parti.
La crise se développe toujours à l'AJD/MR et commence à atteindre des proportions inquiétantes. Une «passe d'armes», sans précédent, a été enregistrée, la semaine dernière, au cours d'une réunion-marathon (de 20 heures à 4 heures du matin) du bureau politique. Déballage, quolibets et autres invectives étaient au menu de cette réunion houleuse. Le premier accroc aura été la tentative des fidèles du président Sarr Ibrahima d'expulser, manu militari, de la salle, le chargé de l'organisation Diallo Mamadou Racine, jusque là suspendu. Ce dernier ne se retira qu'à la demande pressante de ses amis frondeurs.
Une fois le calme relativement revenu, les différents orateurs reviennent, longuement, sur le différend en cours. En dépit des réserves formulées par les frondeurs, le secrétaire général du parti, Mody Cissé, tente de faire part à l'assistance des tenants et aboutissants de la situation délétère qui règne au sein de l'AJD/MR. Prenant la parole, les frondeurs restent cependant catégoriques. Selon eux, l'origine du mal, vient du président du parti, en raison de sa décision, autocratique, d'inféoder l'AJD au RFD et du rôle ambigu qu'il joue au sein de l'institution démocratique. Réagissant à ce pavé, le chargé des élections et celui de la communication, Sarr Mamadou Oumar et Ciré Kane, «sortent de leurs gonds», nous explique un participant. Après avoir formulé des menaces, ils demandent une «autodissolution du parti, si les uns et les autres ne peuvent plus être ensemble». Mais les jeunes frondeurs manifestent leur hostilité à toute action tendant à briser le parti.
Prenant la parole, le président de l'AJD/MR déclare ne s'en tenir qu'au problème de la discipline et demande l'exclusion du porte-parole, Ba Mamadou Kalidou, déjà sous le coup d'une suspension. 12 votes pour et 15 contre : Ba ne sera pas exclu. Le chargé de l'agriculture, Wane Abdoul, beau frère de Sarr, a, quant à lui, été suspendu pour neuf mois.
Il était prévu une nouvelle réunion, pour mercredi, destinée à préparer l'ordre du jour du conseil national : elle vient d'être annulée, du fait de la probable présence de certains éléments suspendus, qui entendaient, ainsi, protester contre la mesure dont ils sont victimes. Ils indiquent que les décisions de suspension prises par le parti violent l'esprit des textes. En effet, pour que la suspension soit effective, précisent-ils, il faudrait une majorité qualifiée des deux tiers. Tel n'a pas été le cas. Selon les protestataires, le bureau politique s'acharne sur certains éléments.
Certaines sources font état de la «désolidarisation» de toutes les sections de l'AJD/MR (Nouakchott, Kiffa, Nouadhibou, Gorgol, Brakna, Sélibaby) vis-à-vis des initiatives tendant à saborder leur formation politique. La base n'a pas manqué de désavouer les actions unilatérales entreprises par le président. Les jours à venir seront cruciaux et scelleront, probablement, le sort du parti.
KAW THIERNO
le calame
Depuis une année, les militants se plaignent de la gestion opaque des fonds et de l'accaparement du poste de trésorier, que devrait occuper un banquier du nom de Yérel Sy, par le président et le secrétaire général. La tenue de ce conseil national scellera le sort de certains. En effet, la base aura à trancher le conflit. D'ores et déjà, chaque camp fourbit ses armes et tente, en prélude à ce conclave, de consolider ces positions pour contrôler le parti.
La crise se développe toujours à l'AJD/MR et commence à atteindre des proportions inquiétantes. Une «passe d'armes», sans précédent, a été enregistrée, la semaine dernière, au cours d'une réunion-marathon (de 20 heures à 4 heures du matin) du bureau politique. Déballage, quolibets et autres invectives étaient au menu de cette réunion houleuse. Le premier accroc aura été la tentative des fidèles du président Sarr Ibrahima d'expulser, manu militari, de la salle, le chargé de l'organisation Diallo Mamadou Racine, jusque là suspendu. Ce dernier ne se retira qu'à la demande pressante de ses amis frondeurs.
Une fois le calme relativement revenu, les différents orateurs reviennent, longuement, sur le différend en cours. En dépit des réserves formulées par les frondeurs, le secrétaire général du parti, Mody Cissé, tente de faire part à l'assistance des tenants et aboutissants de la situation délétère qui règne au sein de l'AJD/MR. Prenant la parole, les frondeurs restent cependant catégoriques. Selon eux, l'origine du mal, vient du président du parti, en raison de sa décision, autocratique, d'inféoder l'AJD au RFD et du rôle ambigu qu'il joue au sein de l'institution démocratique. Réagissant à ce pavé, le chargé des élections et celui de la communication, Sarr Mamadou Oumar et Ciré Kane, «sortent de leurs gonds», nous explique un participant. Après avoir formulé des menaces, ils demandent une «autodissolution du parti, si les uns et les autres ne peuvent plus être ensemble». Mais les jeunes frondeurs manifestent leur hostilité à toute action tendant à briser le parti.
Prenant la parole, le président de l'AJD/MR déclare ne s'en tenir qu'au problème de la discipline et demande l'exclusion du porte-parole, Ba Mamadou Kalidou, déjà sous le coup d'une suspension. 12 votes pour et 15 contre : Ba ne sera pas exclu. Le chargé de l'agriculture, Wane Abdoul, beau frère de Sarr, a, quant à lui, été suspendu pour neuf mois.
Il était prévu une nouvelle réunion, pour mercredi, destinée à préparer l'ordre du jour du conseil national : elle vient d'être annulée, du fait de la probable présence de certains éléments suspendus, qui entendaient, ainsi, protester contre la mesure dont ils sont victimes. Ils indiquent que les décisions de suspension prises par le parti violent l'esprit des textes. En effet, pour que la suspension soit effective, précisent-ils, il faudrait une majorité qualifiée des deux tiers. Tel n'a pas été le cas. Selon les protestataires, le bureau politique s'acharne sur certains éléments.
Certaines sources font état de la «désolidarisation» de toutes les sections de l'AJD/MR (Nouakchott, Kiffa, Nouadhibou, Gorgol, Brakna, Sélibaby) vis-à-vis des initiatives tendant à saborder leur formation politique. La base n'a pas manqué de désavouer les actions unilatérales entreprises par le président. Les jours à venir seront cruciaux et scelleront, probablement, le sort du parti.
KAW THIERNO
le calame