
Boubacar Ould Messoud de SOS Esclaves, Biram Ould Dah Ould Abeid de IRA Mauritanie et Aminetou Mint Moctar de l’AFCF ont entamé une grève de faim dans le bureau du commissaire de la brigade des mineurs de Nouakchott depuis mercredi 23 mars à 13 heures.
Par cette grève, ils entendaient pousser les autorités à « appliquer la loi portant incrimination des pratiques esclavagistes» à travers les cas de trois fille présumées esclaves dans des domiciles au quartier Arafat de Nouakchott.
Après trois jours d’abstinence, les trois militants des droits de l’Homme ont mis fin à leur grève de la faim dans la journée du vendredi 25 mars. Un accord a été trouvé avec les autorités par l’entremise de la commission nationale des droits de l’Homme et de Haimoud Ould Ramdane, chargé de mission au ministère de la justice.
La police a décidé rouvrir l’enquête. Vendredi, 25 mars, vers midi, les grévistes de la faim, en compagnie de quelques membres de la CNDH et du chargé de mission au ministère de la justice sont sortis de la brigade des mineurs sous les applaudissements des militants de IRA Mauritanie en sit In devant le portail.
Des militants de IRA Mauritanie ont signalé les cas de trois filles présumés esclaves dans des domiciles au quartier Arafat de Nouakchott. L’association mauritanienne des femmes chefs de familles (AFCF), l’initiative pour la résurgence du mouvement abolitionniste en Mauritanie (IRA) et SOS Esclaves, ont saisi, mercredi 23 mars, les autorités au sujet de ces trois cas présumés d’esclavage. Les trois cas ont été portés à la brigade des mineurs.
Au moment où les enquêtes prenaient le chemin du classement sans suite, les militants des droits de l’homme ont entamé une grève de la fin pour obliger les autorités à « traiter les trois affaires avec clarté et sérieux.»
Après la suspension de la grève de la faim, nous avons interrogé Biram Ould Dah Ould Abeid, president de IRA Mauritanie, Boubacar Ould Messoud, président de SOS Esclave et Hammoud Ould Nebagha, membre de la commission nationale des droits de l’Homme. Ils étaient tous à la brigade des mineurs.
Biram Ould Dah : « Nous avons posé une condition unique… »
« Hier soir, jeudi 24 mars, les autorités mauritaniennes, qui avaient toujours refusé de traiter les cas d’esclavage, de poursuivre les crimes d’exploitation des mineures, ces autorités ont entamé une discussion avec nous a travers une délégation. Une délégation comprenant le président de la commission nationale des droits de l’Homme et un chargé de mission du ministère de la justice mandaté par son ministère et celui de l’intérieur. Ils sont venus discuter avec nous des modalités pour mettre fin à la grève de la faim et au sit in de nos militants devant la brigade des mineurs.
Nous avons posé une condition fondamentale et unique : Que les autorités interpellent de nouveau les gens qui, selon nous, ont commis des crimes esclavagistes sur les trois mineures que nous avons présentées le 23 mars dernier. Les autorités ont obtempéré et nous avons suspendu la grève. Les trois femmes présumées esclavagistes qui faisaient travailler les trois filles mineures ont été interpellées.
Il s’agit de Fatimetou Mint Cheikh Seyidi qui détenait la mineure Youma Mint Oumar, de Salke Mint Hammed qui detenait Houeje Mint Mohamed Lemine et de Mettou Mint Abdenoun qui détenait la mineure Salke Mint Ahmed Ould Zaed. Nous allons donc quitter le commissariat et laisser nos avocats suivre l’enquête. Nous sommes prêts à mener d’autres formes de combats si nous constatons que le pouvoir, comme d’habitude, tente de réorienter cette enquête vers l’impunité. »
Boubacar Ould Messoud : « Nos avocats vont suivre le dossier… »
« Nous avons fait cette grève pour amener l’Etat à appliquer la loi incriminant l’esclavage et la loi portant protection pénale des mineurs. Si les procédures s’engagent de nouveau clairement, nous sommes prêts à rompre la grève et à rentrer chez nous. Et, c’est ce qui a été décidé ce matin du 25 mars vers deux heures. Une délégation présidée par le président de la CNDH est venue nous voir et elle a affirmé que la police va reprendre toutes les procédures et chercher la fille dont la fuite avait été organisée. Nous sommes d’accord et nous allons partir dès que toutes les dispositions seront mises en branle. Nous avocats vont suivre l’affaire. »
Hammoud Ould Nebagha : « nous encourageons l’Etat et les défenseurs des droits de l’Homme… »
« La CNDH a été informée, seulement hier de cette grève de la faim. La commission a tenu une réunion extraordinaire. Sa première décision a été d’envoyer une délégation pour rendre visite aux militants en grève de faim à la brigade des mineurs. Cette délégation était composée de Oumar Ould Abdellahi Ould Mokhtar, Fatimetou Mint Haouba et moi-même. Nous étions préoccupés par l’Etat de santé des défenseurs des droits de l’Homme. Nous les avons rencontrés et nous avons fait des investigations pour comprendre ce qui s’est passé.
Nous avons aussitôt engagé une médiation entre les grévistes de la faim et les autorités. Ces autorités ont montré une coopération exemplaire et les défenseurs des droits de l’Homme ont été très ouverts à la discussion. C’est un exemple de recherche de solutions à suivre. Ces défenseurs des droits de l’homme réclament l’application d’une loi qui existe. L’Etat a accepté et a mandaté un haut responsable du ministère de la justice pour représenter les ministères concernés avec le témoignage et la présence du président de la CNDH dans les négociations.
Ces négociations, fort heureusement, ont abouti à l’arrêt de la grève de la faim et l’enquête a repris ce matin. Nous sommes satisfaits et nous encourageons l’Etat et les défenseurs des droits de l’Homme a œuvrer toujours dans ce sens. Nous sommes restés ici jusqu'à l’arrivée de toutes les personnes qui avaient été libérées par la police. Maintenant, l’enquête va suivre son cours. »
Khalilou Diagana
Pour Cridem
Par cette grève, ils entendaient pousser les autorités à « appliquer la loi portant incrimination des pratiques esclavagistes» à travers les cas de trois fille présumées esclaves dans des domiciles au quartier Arafat de Nouakchott.
Après trois jours d’abstinence, les trois militants des droits de l’Homme ont mis fin à leur grève de la faim dans la journée du vendredi 25 mars. Un accord a été trouvé avec les autorités par l’entremise de la commission nationale des droits de l’Homme et de Haimoud Ould Ramdane, chargé de mission au ministère de la justice.
La police a décidé rouvrir l’enquête. Vendredi, 25 mars, vers midi, les grévistes de la faim, en compagnie de quelques membres de la CNDH et du chargé de mission au ministère de la justice sont sortis de la brigade des mineurs sous les applaudissements des militants de IRA Mauritanie en sit In devant le portail.
Des militants de IRA Mauritanie ont signalé les cas de trois filles présumés esclaves dans des domiciles au quartier Arafat de Nouakchott. L’association mauritanienne des femmes chefs de familles (AFCF), l’initiative pour la résurgence du mouvement abolitionniste en Mauritanie (IRA) et SOS Esclaves, ont saisi, mercredi 23 mars, les autorités au sujet de ces trois cas présumés d’esclavage. Les trois cas ont été portés à la brigade des mineurs.
Au moment où les enquêtes prenaient le chemin du classement sans suite, les militants des droits de l’homme ont entamé une grève de la fin pour obliger les autorités à « traiter les trois affaires avec clarté et sérieux.»
Après la suspension de la grève de la faim, nous avons interrogé Biram Ould Dah Ould Abeid, president de IRA Mauritanie, Boubacar Ould Messoud, président de SOS Esclave et Hammoud Ould Nebagha, membre de la commission nationale des droits de l’Homme. Ils étaient tous à la brigade des mineurs.
Biram Ould Dah : « Nous avons posé une condition unique… »
« Hier soir, jeudi 24 mars, les autorités mauritaniennes, qui avaient toujours refusé de traiter les cas d’esclavage, de poursuivre les crimes d’exploitation des mineures, ces autorités ont entamé une discussion avec nous a travers une délégation. Une délégation comprenant le président de la commission nationale des droits de l’Homme et un chargé de mission du ministère de la justice mandaté par son ministère et celui de l’intérieur. Ils sont venus discuter avec nous des modalités pour mettre fin à la grève de la faim et au sit in de nos militants devant la brigade des mineurs.
Nous avons posé une condition fondamentale et unique : Que les autorités interpellent de nouveau les gens qui, selon nous, ont commis des crimes esclavagistes sur les trois mineures que nous avons présentées le 23 mars dernier. Les autorités ont obtempéré et nous avons suspendu la grève. Les trois femmes présumées esclavagistes qui faisaient travailler les trois filles mineures ont été interpellées.
Il s’agit de Fatimetou Mint Cheikh Seyidi qui détenait la mineure Youma Mint Oumar, de Salke Mint Hammed qui detenait Houeje Mint Mohamed Lemine et de Mettou Mint Abdenoun qui détenait la mineure Salke Mint Ahmed Ould Zaed. Nous allons donc quitter le commissariat et laisser nos avocats suivre l’enquête. Nous sommes prêts à mener d’autres formes de combats si nous constatons que le pouvoir, comme d’habitude, tente de réorienter cette enquête vers l’impunité. »
Boubacar Ould Messoud : « Nos avocats vont suivre le dossier… »
« Nous avons fait cette grève pour amener l’Etat à appliquer la loi incriminant l’esclavage et la loi portant protection pénale des mineurs. Si les procédures s’engagent de nouveau clairement, nous sommes prêts à rompre la grève et à rentrer chez nous. Et, c’est ce qui a été décidé ce matin du 25 mars vers deux heures. Une délégation présidée par le président de la CNDH est venue nous voir et elle a affirmé que la police va reprendre toutes les procédures et chercher la fille dont la fuite avait été organisée. Nous sommes d’accord et nous allons partir dès que toutes les dispositions seront mises en branle. Nous avocats vont suivre l’affaire. »
Hammoud Ould Nebagha : « nous encourageons l’Etat et les défenseurs des droits de l’Homme… »
« La CNDH a été informée, seulement hier de cette grève de la faim. La commission a tenu une réunion extraordinaire. Sa première décision a été d’envoyer une délégation pour rendre visite aux militants en grève de faim à la brigade des mineurs. Cette délégation était composée de Oumar Ould Abdellahi Ould Mokhtar, Fatimetou Mint Haouba et moi-même. Nous étions préoccupés par l’Etat de santé des défenseurs des droits de l’Homme. Nous les avons rencontrés et nous avons fait des investigations pour comprendre ce qui s’est passé.
Nous avons aussitôt engagé une médiation entre les grévistes de la faim et les autorités. Ces autorités ont montré une coopération exemplaire et les défenseurs des droits de l’Homme ont été très ouverts à la discussion. C’est un exemple de recherche de solutions à suivre. Ces défenseurs des droits de l’homme réclament l’application d’une loi qui existe. L’Etat a accepté et a mandaté un haut responsable du ministère de la justice pour représenter les ministères concernés avec le témoignage et la présence du président de la CNDH dans les négociations.
Ces négociations, fort heureusement, ont abouti à l’arrêt de la grève de la faim et l’enquête a repris ce matin. Nous sommes satisfaits et nous encourageons l’Etat et les défenseurs des droits de l’Homme a œuvrer toujours dans ce sens. Nous sommes restés ici jusqu'à l’arrivée de toutes les personnes qui avaient été libérées par la police. Maintenant, l’enquête va suivre son cours. »
Khalilou Diagana
Pour Cridem


