
Depuis quelques jours les salons de Nouakchott bruissent d’un différend qui opposerait Naha Mint Mouknas à Coumba Ba, respectivement, ministre des Affaires étrangères et de la coopération et ministre déléguée auprès du Premier ministre, chargée des affaires africaines.
Objet du litige, les compétences de l’une et de l’autre et surtout les limites des ces compétences.
A leurs décharges toutes les deux, l’architecture issue du décret du 30 Mars créant le ministère délégué auprès du PM chargé des affaires africaines est plus qu’ambiguë. Il en découle automatiquement que le secrétariat d’Etat délégué auprès du ministre des affaires étrangères chargé du Maghreb Arabe n’existe plus. Mais alors pourquoi rattacher le nouveau département au premier ministère plutôt qu’aux affaires étrangères ? Cela eut été plus logique et plus conforme à la solution choisie par des pays comme la France, le Sénégal et l’Algérie pour ne citer que ceux là. Toujours est-il que depuis sa nomination, Coumba Ba avait pris ses quartiers dans l’immeuble du gouvernement et elle commença à recruter ses collaborateurs. Et tout de suite elle fut sollicitée par le gouvernement. C’est ainsi que le 15 mai, elle remit à Abuja (Nigéria), un message de condoléances du Président Mohamed Ould Abdel Aziz à Goodluck JONATHAN, président du Nigeria, auquel elle transmit également les félicitations de son homologue mauritanien à l'occasion de son accession à la Magistrature suprême de son pays.
Elle en profita pour présenter les condoléances du Président de la République à la veuve du Président Yaradwa.
Mais elle eut aussi des entretiens politiques avec M. Odien AJUMOGOBIA, ministre nigérian des affaires étrangères. Selon l’AMI, les entretiens qui ont eu lieu à cette occasion ont porté sur le renforcement de la coopération entre les deux pays. Il a été aussi question de la réouverture de l'ambassade du Nigeria à Nouakchott. La ministre aurait saisi cette occasion pour poser les problèmes liés à la réciprocité de visas pour nos ressortissants se rendant au Nigeria.
En somme tout le travail d’une ministre chargée des affaires africaines. Vers le 20 Mai, elle a représenté à Yaoundé, le président Mohamed Ould Abdel Aziz aux festivités commémoratives du 50ème anniversaire de l'indépendance du Cameroun. Pour bien la renforcer dans son rôle, Le Conseil des Ministres du Jeudi 6 Mai 2010 nomma les membres de son cabinet mais surtout nomma directeur de la Coopération Bilatérale M. Bass Abal Abbass, précédemment Directeur Afrique au Ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération. Et directeur des Organisations Régionales M.Hamdi Ould Hakky, précédemment Directeur Adjoint Afrique au Ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération. Ainsi toute la direction Afrique au ministère des affaires étrangère lui fut cédée. Et, l’organigramme du MAEC donne à la direction Afrique : la charge de connaître et de traiter de l'ensemble des questions relatives aux relations de la Mauritanie avec les États de l'Afrique au Sud du Sahara (.. ) Cette direction Afrique «conduit et anime les études et analyses nécessaires à la préparation de l'action diplomatique et à sa mise en œuvre sur le plan bilatéral avec chacun des États relevant de son aire de compétence ainsi qu'avec les organisations et institutions qui s'y rattachent. » On ne peut, être plus clair ! Comme la direction Afrique a été transférée du MAEC au secrétariat d’Etat chargé des affaires africaines, les prérogatives citées plus haut, reviennent à ce secrétariat.
Mais le 25 mai, fête de l’Union Africaine, Naha Mint Mouknass brûla la politesse à Coumba Ba et sortit un communiqué pour commémorer l’évènement.
Il s’en suivit semble –t-il un froid entre les deux dames toutes deux jalouses de leur prérogatives. L’arbitrage du premier ministre était nécessaire pour les départager. Celui-ci tergiversa longtemps avant de saisir le président qui trancha en amenant Naha avec lui à la réunion de Cen sad mais surtout en l’envoyant représenter la Mauritanie au sommet de l’UA aux cotés du Premier ministre. Dans la foulée Naha coprésida la 10ème session de la grande commission mixte de coopération mauritano- sénégalaise avec son homologue sénégalais Me Madické Niang. Il n’en fallait pas plus pour provoquer l’explosion de colère de Coumba qui ne se serait pas gênée pour l’exprimer devant le PM. Depuis, elle boude son bureau et resta chez elle en attendant le remaniement inéluctable qui viendra corriger ce quiproquo.
Mais le plus grave est que administrativement, le cabinet du premier ministre montre toutes ses limites. Aussi incroyable que cela puisse paraître dans le conseil des ministres du 6 Mai tous les postes qui ont été pourvus l’ont été sur la base d’un organigramme qui jusqu’au moment où nous écrivons ces lignes est inexistant. Alors par quel tour de passe-passe juridique a-t-on pu procéder à ces nominations ? Fallait –il seulement céder à la pression de Coumba Ba qui voulait rapidement jouir de la plénitude de ses prérogatives ? Seul docteur Moulaye Ould Mohamed Laghdaf ou son conseiller et directeur du BOM peuvent répondre à cette épineuse question.
Bouna cherif
Source: quotidiennouakchott
Objet du litige, les compétences de l’une et de l’autre et surtout les limites des ces compétences.
A leurs décharges toutes les deux, l’architecture issue du décret du 30 Mars créant le ministère délégué auprès du PM chargé des affaires africaines est plus qu’ambiguë. Il en découle automatiquement que le secrétariat d’Etat délégué auprès du ministre des affaires étrangères chargé du Maghreb Arabe n’existe plus. Mais alors pourquoi rattacher le nouveau département au premier ministère plutôt qu’aux affaires étrangères ? Cela eut été plus logique et plus conforme à la solution choisie par des pays comme la France, le Sénégal et l’Algérie pour ne citer que ceux là. Toujours est-il que depuis sa nomination, Coumba Ba avait pris ses quartiers dans l’immeuble du gouvernement et elle commença à recruter ses collaborateurs. Et tout de suite elle fut sollicitée par le gouvernement. C’est ainsi que le 15 mai, elle remit à Abuja (Nigéria), un message de condoléances du Président Mohamed Ould Abdel Aziz à Goodluck JONATHAN, président du Nigeria, auquel elle transmit également les félicitations de son homologue mauritanien à l'occasion de son accession à la Magistrature suprême de son pays.
Elle en profita pour présenter les condoléances du Président de la République à la veuve du Président Yaradwa.
Mais elle eut aussi des entretiens politiques avec M. Odien AJUMOGOBIA, ministre nigérian des affaires étrangères. Selon l’AMI, les entretiens qui ont eu lieu à cette occasion ont porté sur le renforcement de la coopération entre les deux pays. Il a été aussi question de la réouverture de l'ambassade du Nigeria à Nouakchott. La ministre aurait saisi cette occasion pour poser les problèmes liés à la réciprocité de visas pour nos ressortissants se rendant au Nigeria.
En somme tout le travail d’une ministre chargée des affaires africaines. Vers le 20 Mai, elle a représenté à Yaoundé, le président Mohamed Ould Abdel Aziz aux festivités commémoratives du 50ème anniversaire de l'indépendance du Cameroun. Pour bien la renforcer dans son rôle, Le Conseil des Ministres du Jeudi 6 Mai 2010 nomma les membres de son cabinet mais surtout nomma directeur de la Coopération Bilatérale M. Bass Abal Abbass, précédemment Directeur Afrique au Ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération. Et directeur des Organisations Régionales M.Hamdi Ould Hakky, précédemment Directeur Adjoint Afrique au Ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération. Ainsi toute la direction Afrique au ministère des affaires étrangère lui fut cédée. Et, l’organigramme du MAEC donne à la direction Afrique : la charge de connaître et de traiter de l'ensemble des questions relatives aux relations de la Mauritanie avec les États de l'Afrique au Sud du Sahara (.. ) Cette direction Afrique «conduit et anime les études et analyses nécessaires à la préparation de l'action diplomatique et à sa mise en œuvre sur le plan bilatéral avec chacun des États relevant de son aire de compétence ainsi qu'avec les organisations et institutions qui s'y rattachent. » On ne peut, être plus clair ! Comme la direction Afrique a été transférée du MAEC au secrétariat d’Etat chargé des affaires africaines, les prérogatives citées plus haut, reviennent à ce secrétariat.
Mais le 25 mai, fête de l’Union Africaine, Naha Mint Mouknass brûla la politesse à Coumba Ba et sortit un communiqué pour commémorer l’évènement.
Il s’en suivit semble –t-il un froid entre les deux dames toutes deux jalouses de leur prérogatives. L’arbitrage du premier ministre était nécessaire pour les départager. Celui-ci tergiversa longtemps avant de saisir le président qui trancha en amenant Naha avec lui à la réunion de Cen sad mais surtout en l’envoyant représenter la Mauritanie au sommet de l’UA aux cotés du Premier ministre. Dans la foulée Naha coprésida la 10ème session de la grande commission mixte de coopération mauritano- sénégalaise avec son homologue sénégalais Me Madické Niang. Il n’en fallait pas plus pour provoquer l’explosion de colère de Coumba qui ne se serait pas gênée pour l’exprimer devant le PM. Depuis, elle boude son bureau et resta chez elle en attendant le remaniement inéluctable qui viendra corriger ce quiproquo.
Mais le plus grave est que administrativement, le cabinet du premier ministre montre toutes ses limites. Aussi incroyable que cela puisse paraître dans le conseil des ministres du 6 Mai tous les postes qui ont été pourvus l’ont été sur la base d’un organigramme qui jusqu’au moment où nous écrivons ces lignes est inexistant. Alors par quel tour de passe-passe juridique a-t-on pu procéder à ces nominations ? Fallait –il seulement céder à la pression de Coumba Ba qui voulait rapidement jouir de la plénitude de ses prérogatives ? Seul docteur Moulaye Ould Mohamed Laghdaf ou son conseiller et directeur du BOM peuvent répondre à cette épineuse question.
Bouna cherif
Source: quotidiennouakchott