Hier nous faisions état d’une réunion houleuse au cours de laquelle le président de la Communauté urbaine de Nouakchott avait, avec son franc parler habituel qui pour certains frise parfois l’irrévérence, dit tout ce qu’il pensait de l’Administration de l’ADU et du Ministère de l’Urbanisme et de l’Habitat. Motif du courroux du premier citoyen de la capital : «il a été convoqué à une réunion le jour même de sa tenue et sans qu’il sache l’ordre du jour pour se préparer en conséquence.» De plus il semble que le maire avait demandé, Quatre jours avant la réunion, au directeur technique de l’ADU une situation de l’enlèvement et de l’enfouissement des ordures ménagères de la ville de Nouakchott. Ould Hamza qui il faut le préciser, assure la présidence du Conseil d’Administration de l’ADU, dira avant de quitter la réunion qu’il n’acceptait pas, le peu de respect qu’ont certains fonctionnaires, pour les élus locaux que sont les maires.
Il faut souligner que l’enlèvement des ordures est l’une des missions essentielles des communes mais pour résoudre le problème particulier de Nouakchott, la Mauritanie avait jugé utile de faire appel à une société étrangère Dragui-transport en l’occurrence pour l’enlèvement et l’enfouissement de celles-ci. L’ADU n’intervient dans le processus que parce que la CUN lui a délégué ce pouvoir par une convention pour laquelle d’ailleurs l’ADU reçoit une subvention annuelle de 100 millions d’ouguiyas de l’Etat. Evidemment la mairie tient à garder un droit de regard sur tout ce qui se fait parce que le citoyen qui lui a confié un mandat ne demandera des comptes ni au Ministère de l’Intérieur, ni au Ministère de l’Urbanisme et encore moins à l’ADU.
Toujours est il que la réunion présidée par le Premier Ministre et à laquelle assistaient le ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme Ismael Ould Boddé Ould Cheikh Sidiya, le ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation Mohamed Ould Boilil et le tout nouveau directeur général de l’ADU et quelques autres hauts fonctionnaires, a du finir en queue de poisson.
On pensait l’incident clos, mais troublante coïncidence, le lendemain, le ministère de l’Intérieur envoie une mission d’inspection des finances à la Communauté Urbaine de Nouakchott. A la CUN on estime que le contrôle est une chose normale et que tout le monde devrait être contrôlé mais quand cela survient 24 heures après un clash avec l’administration on ne peut s’empêcher de penser que cela a surtout pour objectif « de punir la Mairie coupable de crime de lèse majesté en tenant tête à l’Administration.» Jusqu’à présent et malgré toutes les vicissitudes qu’elle a vécue, la Communauté urbaine n’a quasiment jamais été contrôlée pourquoi le serait-elle aujourd’hui alors qu’elle affiche une santé de fer et que le solde de son compte auprès du trésor dépasse le milliard et demi d’ouguiya, s’interroge-t-on auprès de la CUN.
Il faut dire qu’une frange importante de l’Administration mauritanienne est encore réfractaire à la décentralisation à laquelle elle continue de s’opposer par tous les moyens en l’accusant de tous les maux. Pour cette Administration là, le meilleur des mondes c’est celui où, une Administration régalienne régente tout et par laquelle tout passe.
Nous avons contacté le Président de la Communauté urbaine de Nouakchott pour avoir sa version des faits et il nous a déclaré qu’il n’avait aucun contentieux avec le Ministère de l’Urbanisme et de l’Habitat avec lequel il travaille en étroite collaboration et en parfaite symbiose. « Il est vrai que je ne suis pas content du comportement du Directeur technique de l’ADU qui à mon avis, a eu une attitude inapproprié à mon égard. » « Je tiens aussi à souligner, puisque vous m’en offrez l’occasion, que le Premier Ministre Moulaye Ould Mohamed Laghdaf est un homme moderniste et sérieux et qui s’est toujours montré compréhensif pour les thèses que nous défendons.Vous savez la CUN ne reçoit aucune subvention de l’Etat et pourtant c’est à elle que l’on demande des comptes et que l’on rend responsable de tout ce qui ne va pas alors que ses prérogatives sont diluées entre les communes et les administrations qui le plus souvent n’en font qu’à leurs têtes. » Coté ADU et Ministères de l’Intérieur et de l’Urbanisme, malgré nos efforts, nous n’avons pas eu d’interlocuteur présent à la réunion.
Alors même si de part et d’autre on veut jouer à l’apaisement, il est certain que cette passe d’arme ne peut être passée pour perte et profit et à moins de prendre à bras le corps le problème afin de définir les prérogatives des uns et des autres il y aura immanquablement d’autres clashs entre des élus décidés à jouir de toutes leurs prérogatives et une Administration recroquevillées sur ses privilèges.
Bouna Cherif
http://www.quotidien-nouakchott.com/
Il faut souligner que l’enlèvement des ordures est l’une des missions essentielles des communes mais pour résoudre le problème particulier de Nouakchott, la Mauritanie avait jugé utile de faire appel à une société étrangère Dragui-transport en l’occurrence pour l’enlèvement et l’enfouissement de celles-ci. L’ADU n’intervient dans le processus que parce que la CUN lui a délégué ce pouvoir par une convention pour laquelle d’ailleurs l’ADU reçoit une subvention annuelle de 100 millions d’ouguiyas de l’Etat. Evidemment la mairie tient à garder un droit de regard sur tout ce qui se fait parce que le citoyen qui lui a confié un mandat ne demandera des comptes ni au Ministère de l’Intérieur, ni au Ministère de l’Urbanisme et encore moins à l’ADU.
Toujours est il que la réunion présidée par le Premier Ministre et à laquelle assistaient le ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme Ismael Ould Boddé Ould Cheikh Sidiya, le ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation Mohamed Ould Boilil et le tout nouveau directeur général de l’ADU et quelques autres hauts fonctionnaires, a du finir en queue de poisson.
On pensait l’incident clos, mais troublante coïncidence, le lendemain, le ministère de l’Intérieur envoie une mission d’inspection des finances à la Communauté Urbaine de Nouakchott. A la CUN on estime que le contrôle est une chose normale et que tout le monde devrait être contrôlé mais quand cela survient 24 heures après un clash avec l’administration on ne peut s’empêcher de penser que cela a surtout pour objectif « de punir la Mairie coupable de crime de lèse majesté en tenant tête à l’Administration.» Jusqu’à présent et malgré toutes les vicissitudes qu’elle a vécue, la Communauté urbaine n’a quasiment jamais été contrôlée pourquoi le serait-elle aujourd’hui alors qu’elle affiche une santé de fer et que le solde de son compte auprès du trésor dépasse le milliard et demi d’ouguiya, s’interroge-t-on auprès de la CUN.
Il faut dire qu’une frange importante de l’Administration mauritanienne est encore réfractaire à la décentralisation à laquelle elle continue de s’opposer par tous les moyens en l’accusant de tous les maux. Pour cette Administration là, le meilleur des mondes c’est celui où, une Administration régalienne régente tout et par laquelle tout passe.
Nous avons contacté le Président de la Communauté urbaine de Nouakchott pour avoir sa version des faits et il nous a déclaré qu’il n’avait aucun contentieux avec le Ministère de l’Urbanisme et de l’Habitat avec lequel il travaille en étroite collaboration et en parfaite symbiose. « Il est vrai que je ne suis pas content du comportement du Directeur technique de l’ADU qui à mon avis, a eu une attitude inapproprié à mon égard. » « Je tiens aussi à souligner, puisque vous m’en offrez l’occasion, que le Premier Ministre Moulaye Ould Mohamed Laghdaf est un homme moderniste et sérieux et qui s’est toujours montré compréhensif pour les thèses que nous défendons.Vous savez la CUN ne reçoit aucune subvention de l’Etat et pourtant c’est à elle que l’on demande des comptes et que l’on rend responsable de tout ce qui ne va pas alors que ses prérogatives sont diluées entre les communes et les administrations qui le plus souvent n’en font qu’à leurs têtes. » Coté ADU et Ministères de l’Intérieur et de l’Urbanisme, malgré nos efforts, nous n’avons pas eu d’interlocuteur présent à la réunion.
Alors même si de part et d’autre on veut jouer à l’apaisement, il est certain que cette passe d’arme ne peut être passée pour perte et profit et à moins de prendre à bras le corps le problème afin de définir les prérogatives des uns et des autres il y aura immanquablement d’autres clashs entre des élus décidés à jouir de toutes leurs prérogatives et une Administration recroquevillées sur ses privilèges.
Bouna Cherif
http://www.quotidien-nouakchott.com/