Communiqué : Coordination des Associations et Collectifs des Réfugiés Mauritaniens au Sénégal et au Mali (CACRMSM)

Communiqué : la CACRMSM se démarque de la RADDHO

Selon le journal sénégalais « Lequotidien » du 28 juillet 2010 portant le numéro 2263, Monsieur Alioune Tine, le Président de La Rencontre Africaine de Défense des Droits de l’Homme profitant d’une rencontre avec le Président du Sénégal Maître Abdoulaye Wade aurait soulevé « le lancinant dossier des réfugiés mauritaniens en terre sénégalaise ». Toujours, selon le même journal : « le Président Wade a pris l’engagement de délivrer la carte nationale d’identité sénégalaise à tout réfugié mauritanien se trouvant sur le sol sénégalais. La décision a satisfait la RADDHO ».

Ceci oblige à quelques interrogations et à quelques explications. Tout d’abord, la CACRMSM, même si elle reconnaît que l’option pour la nationalité sénégalaise par tout réfugié mauritanien relève objectivement d’une décision individuelle, notre organisation, a opté pour la solution du rapatriement dans le respect de l’accord tripartite de novembre 2007 signé entre la Mauritanie, le Sénégal et le Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés.

Récemment notre organisation s’était engagée avec la communauté des réfugiés dans une déclaration publiée sur le site de l’AVOMM, dans laquelle elle rejette toute politique d’intégration au Sénégal qui ferait perdre au réfugié mauritanien sa citoyenneté mauritanienne qui lui a été spoliée lors de sa déportation par les autorités de son pays, en 1989. Nous ne reviendrons pas sur la controverse qui nous a opposés à des associations de réfugiés mauritaniens à Dakar, concernant la teneur de cette dite déclaration qui devait être une déclaration commune et qui finalement, après avoir été partagée et conçue, en moment donné ensemble, a abouti à la publication de deux déclarations séparées. Nous rappelons ici, qu’il était prévu qu’après la publication de ce qui aurait pu être une déclaration commune des réfugiés mauritaniens du Sénégal, celle-ci devait être adressée à certaines institutions accompagnée d’une lettre de demande d’Audience. Puisque l’entente, entre nous et mes camarades des autres associations, était rompue, je leur ai retourné les deux lettres de demande d’Audience dont on m’avait confiées la charge de faire parvenir aux intéressés.

Parmi ces deux lettres figurait celle devant être remise à la RADDHO. Selon les informations que j’ai obtenues, ce qui va devenir l’Organisation des Associations des Réfugiés Mauritaniens du Sénégal, après ma séparation avec mes camarades, sera reçue en Audience le mercredi 14 juin au siège de la RADDHO. Ce choix de la RADDHO se justifie certainement par la capacité de plaidoyer de cette ONG en matière de défense des droits de l’Homme. Si la promesse du Président Abdoulaye Wade « de délivrer la carte d’identité nationale à tout réfugié mauritanien sur le sol Sénégalais » le satisfait, une question nous vient forcément à l’esprit. Est-ce la satisfaction de Monsieur Tine, à la place des bénéficiaires de cette décision du Président Wade de délivrer la nationalité sénégalaise aux réfugiés mauritaniens, doit être comprise comme une réponse heureuse aux doléances des réfugiés mauritaniens qui auraient demandé à Monsieur Tine, lors de leur Audience, de solliciter de leur part, auprès du président du Sénégal, l’acquisition de cette dite nationalité ? Aussi, nous tenons à souligner que la Coordination des Associations et Collectifs des Réfugiés Mauritaniens au Sénégal et au Mali se démarque totalement de la démarche entreprise par la RADDHO, si bien entendu les propos rapportés par le journal sénégalais susmentionné s’avéraient.


Moustapha Touré
Dakar 28 juillet 2010



Source: M. Touré


avomm.com