
L’information est de Brahim Ould Mohamed Laghdaf, un ressortissant mauritanien travaillant en Côte d’Ivoire, qui a réussit à nous joindre mercredi 16 mars aux environs de 13h30.
A l’en croire, 1200 mauritaniens établis en Côte d’Ivoire ont envahi l’ambassade à Abidjan où ils s’entassent et vivent dans des conditions d’hygiène et de salubrité déplorables. Ils viennent d’Abobo, Anyama, Treichville, Cocody, Yopougon, Koumassi, Abengourou, Douékoué, Toulépleu….
« La situation est catastrophique ici à l’ambassade. Certains dorment à même le sol et d’autres sur le toit du bâtiment de l’ambassade, faute de place », nous explique t-il. Et l’ambassade que fait-elle ? Réponse : « que peut-elle pour 1200 personnes pour une ambassade faite pour gérer 50 personnes dans de telles situations ? Sincèrement ils n’ont aucune compétence pour régler ce problème ».
Cette situation dure depuis deux semaines maintenant. Du coup les conditions sanitaires sont devenues alarmantes ; d’autant que l’ambassade ne dispose que d’une seule toilette. « Nous redoutons une épidémie parce beaucoup d’entre nous ont les yeux rouges. Nous ne savons pas les raisons », explique t-il. A la question de savoir s’il y a des décès, notre interlocuteur parle de 3 ou 4 personnes. S’ils sont pris d’une peur panique, c’est que la situation sécuritaire se dégrade de jour en jour à Abidjan et à l’intérieur du pays.
Mercredi matin de violents combats ont éclaté dans la ville de Douékoué, dans le centre ouest de la Côte d'Ivoire, sur la route des principales plantations de cacao du pays. Des attaques qui auraient été repoussées par les forces fidèles au président sortant, selon des sources militaires pro-Gbagbo. La ville est sous le contrôle des partisans du président sortant Laurent Gbagbo depuis la fin de la guerre civile de 2002-2003 qui avait coupée le pays en deux.
Plus inquiétant encore les mauritaniens coincés dans ce pays en proie à une guerre civile, les forces rebelles ont menacé de pousser vers le sud pour forcer Laurent Gbagbo à quitter le pouvoir. Signalons qu’auparavant, il y a eu des combats dans d'autres villes de l'ouest du pays depuis la présidentielle, mais Douékoué est une localité stratégique, sur la route conduisant aux principales régions productrices de cacao. Des combats ont également opposé partisans de Gbagbo et de Ouattara à Abidjan, la capitale économique, et se sont même étendus ces derniers jours à des quartiers jusqu'alors épargnés.
Ce que veulent les mauritaniens piégés dans la fournaise ivoirienne, c’est l’intervention rapide des autorités mauritaniennes auxquelles ils lancent un appel pressant, pour les dégager de ce chaudron meurtrier. « Nos vies sont en danger ici, il faut que les autorités mauritaniennes agissent rapidement pour nous dégager d’ici ». Notre interlocuteur précise que l’ambassade n’ayant pas les moyens de nourrir tout ce monde, c’est la débrouille en leur sein.
« Parfois il y a des aides qui nous permettent d’égorger un ou deux moutons mais le reste du temps chacun s’arrange comme il peut. Quelqu’un d’entre nous avait 50.000 F CFA mais aujourd’hui il n’a plus rien », dit-il dépité.
Quelques évacuations
L’opération s’avère complexe et compliqué avec le climat de violence en Cote d’Ivoire. Déjà le 7 mars, ces Mauritaniens avaient manifesté leur mécontentement face au « mauvais traitement » dont ils estimaient être l’objet de la part de leur représentation en tentant de séquestrer leur diplomate. Malgré tout l’ambassade a pu évacuer quelques centaines d’entre eux par la route via Bamako. l’OIM et le HCR ont pris le relais.
Brahim Ould Mohamed Laghdaf a indiqué que deux convois devaient quitter dimanche et lundi prochain pour évacuer des mauritaniens par la route. Pour l’heure, les deux organisations procèdent aux enregistrements, puis la vaccination avant le départ. Seulement, pour notre interlocuteur, la situation urge car la violence embrase la Côte d’Ivoire. Notons que Brahim Ould Mohamed Laghdaf indique que les Mauritaniens résidents en Côte d’Ivoire sont au nombre de 135.000 selon un recensement effectué par l’ambassade de Mauritanie à Abidjan.
Moussa Diop
Source : Le Quotidien de Nouakchott
A l’en croire, 1200 mauritaniens établis en Côte d’Ivoire ont envahi l’ambassade à Abidjan où ils s’entassent et vivent dans des conditions d’hygiène et de salubrité déplorables. Ils viennent d’Abobo, Anyama, Treichville, Cocody, Yopougon, Koumassi, Abengourou, Douékoué, Toulépleu….
« La situation est catastrophique ici à l’ambassade. Certains dorment à même le sol et d’autres sur le toit du bâtiment de l’ambassade, faute de place », nous explique t-il. Et l’ambassade que fait-elle ? Réponse : « que peut-elle pour 1200 personnes pour une ambassade faite pour gérer 50 personnes dans de telles situations ? Sincèrement ils n’ont aucune compétence pour régler ce problème ».
Cette situation dure depuis deux semaines maintenant. Du coup les conditions sanitaires sont devenues alarmantes ; d’autant que l’ambassade ne dispose que d’une seule toilette. « Nous redoutons une épidémie parce beaucoup d’entre nous ont les yeux rouges. Nous ne savons pas les raisons », explique t-il. A la question de savoir s’il y a des décès, notre interlocuteur parle de 3 ou 4 personnes. S’ils sont pris d’une peur panique, c’est que la situation sécuritaire se dégrade de jour en jour à Abidjan et à l’intérieur du pays.
Mercredi matin de violents combats ont éclaté dans la ville de Douékoué, dans le centre ouest de la Côte d'Ivoire, sur la route des principales plantations de cacao du pays. Des attaques qui auraient été repoussées par les forces fidèles au président sortant, selon des sources militaires pro-Gbagbo. La ville est sous le contrôle des partisans du président sortant Laurent Gbagbo depuis la fin de la guerre civile de 2002-2003 qui avait coupée le pays en deux.
Plus inquiétant encore les mauritaniens coincés dans ce pays en proie à une guerre civile, les forces rebelles ont menacé de pousser vers le sud pour forcer Laurent Gbagbo à quitter le pouvoir. Signalons qu’auparavant, il y a eu des combats dans d'autres villes de l'ouest du pays depuis la présidentielle, mais Douékoué est une localité stratégique, sur la route conduisant aux principales régions productrices de cacao. Des combats ont également opposé partisans de Gbagbo et de Ouattara à Abidjan, la capitale économique, et se sont même étendus ces derniers jours à des quartiers jusqu'alors épargnés.
Ce que veulent les mauritaniens piégés dans la fournaise ivoirienne, c’est l’intervention rapide des autorités mauritaniennes auxquelles ils lancent un appel pressant, pour les dégager de ce chaudron meurtrier. « Nos vies sont en danger ici, il faut que les autorités mauritaniennes agissent rapidement pour nous dégager d’ici ». Notre interlocuteur précise que l’ambassade n’ayant pas les moyens de nourrir tout ce monde, c’est la débrouille en leur sein.
« Parfois il y a des aides qui nous permettent d’égorger un ou deux moutons mais le reste du temps chacun s’arrange comme il peut. Quelqu’un d’entre nous avait 50.000 F CFA mais aujourd’hui il n’a plus rien », dit-il dépité.
Quelques évacuations
L’opération s’avère complexe et compliqué avec le climat de violence en Cote d’Ivoire. Déjà le 7 mars, ces Mauritaniens avaient manifesté leur mécontentement face au « mauvais traitement » dont ils estimaient être l’objet de la part de leur représentation en tentant de séquestrer leur diplomate. Malgré tout l’ambassade a pu évacuer quelques centaines d’entre eux par la route via Bamako. l’OIM et le HCR ont pris le relais.
Brahim Ould Mohamed Laghdaf a indiqué que deux convois devaient quitter dimanche et lundi prochain pour évacuer des mauritaniens par la route. Pour l’heure, les deux organisations procèdent aux enregistrements, puis la vaccination avant le départ. Seulement, pour notre interlocuteur, la situation urge car la violence embrase la Côte d’Ivoire. Notons que Brahim Ould Mohamed Laghdaf indique que les Mauritaniens résidents en Côte d’Ivoire sont au nombre de 135.000 selon un recensement effectué par l’ambassade de Mauritanie à Abidjan.
Moussa Diop
Source : Le Quotidien de Nouakchott