
Au dernier sommet de l’Union africaine qui s’est tenu du 30 au 31 janvier 2011 et qui a vu le très controversé président de la Guinée équatoriale, Teodoro Obiang Nguema succéder au Malawite Bingu wa Mutharika à la tête de l’Organisation panafricaine pour un mandat d’un an, un panel de cinq chefs d’Etat africains a été choisi par le Conseil de paix et de sécurité de l’organisation en vue de trouver une solution pour une sortie de crise en Côte d’Ivoire.
Ces « indésirables » choisis, sujets à caution, sont dans l’ordre d’importance par rapport aux calamités qu’ils représentent dans chacun de leurs pays : Idriss Déby du Tchad, Blaise Compaoré du Burkina Faso, Mohamed Ould Abdel Aziz de Mauritanie qu’accompagnent des gens relativement propres et acceptables que sont Jakaya Kikwete de la Tanzanie et Jacob Zuma d’Afrique du sud.
Que dire du nouveau président en exercice de l’Organisation qui chapote ce panel, Theodoro Obiang Nguema ? Il est tout sauf une bonne référence sur le continent. Le récent rapport de Human Rights Watch le présente comme « un dictateur déterminé à rester au pouvoir et à garder l’argent du pétrole. Son gouvernement est l’un des plus corrompus et des plus répressifs du monde ». Pour tout dire, le moment de l’élection d’un tel personnage à la tête de l’UA n’est pas propice. Pour ce qui est des membres composant le panel, jetons un coup d’œil succinct sur la personnalité des trois qui, de notre point de vue, ne méritent pas d’être là.
Idriss Déby Itno : Tout le monde sait comment il est arrivé au pouvoir en 1990 après en avoir chassé Habré. Depuis lors, il s’est maintenu par la force et avec le soutien de la France. En 2000 déjà, on estimait à 25.000 le nombre de Tchadiens tués par le régime Idriss. La découverte et l’exploitation d’un important gisement de pétrole renforcent son envie de s’éterniser au pouvoir. Il n’hésite pas à faire disparaître des opposants à son régime. En mai 2004, il a procédé à la modification unilatérale de la constitution en faisant sauter le verrou de la limitation du mandat présidentiel comme c’est devenu la mode.
Blaise Compaoré : Un dictateur qui s’efforce de présenter une allure angélique. Il n’a rien d’un démocrate. Il est d’ailleurs l’un de ceux qui ont « vendu » l’Afrique à la France. Et ce n’est pas pour rien qu’il a été désigné facilitateur au Togo, en Côte d’ivoire, puis en Guinée. Après la mort de Houphouët-Boigny et Eyadèma, c’est sur lui que la France aurait jeté son dévolu pour garder allumée la Flamme qui lui permet de veiller sur le rayonnement de la métropole dans la sous-région francophone. En tant que médiateur ou facilitateur dans la résolution des crises, rappelons que curieusement, ce monsieur s’apprête à modifier la constitution dans son propre pays pour créer ses propres problèmes. Il n’hésitera pas à le faire dans les mois à venir pour s’éterniser au pouvoir et la France ne trouvera rien à dire. Tout en étant moins destructeur de vie de ses compatriotes, il garde sur sa conscience la disparition du célèbre journaliste Norbert Zongo et pourquoi pas de cet espoir de tout un continent, son ami et compagnon de lutte Thomas Sankara.
Ould Abdel Aziz : L’une des dernières calamités du continent africain. Tout comme les deux précédents, il est arrivé au pouvoir par un coup d’Etat, renversant un président issu des urnes. La communauté internationale, notamment l’UA, l’UE et la France l’ont aidé à légitimer son coup par un simulacre d’élection contestée par toute l’opposition mauritanienne.
Jakaya Kikwete et Jacob Zouma : Voilà les moindres maux dans ce qu’il est convenu d’appeler un panel de cinq chefs d’Etat depuis le dernier sommet de l’UA. L’un et l’autre sont arrivés au pouvoir par des voies régulières et ne souffrent jusqu’à preuve du contraire de légitimité populaire. En Tanzanie comme en Afrique du Sud aujourd’hui, c’est la démocratie qui rythme la vie quotidienne.
Après donc l’échec des médiations de la CEDEAO et de l’UA, ce groupe de chefs d’Etat cooptés va tenter d’obtenir la solution miracle pour la Côte d’Ivoire. Y parviendra-t-il ? N’y parviendra-t-il pas ? Tout le monde attend de voir. Dans tous les cas, les cinq mandataires ont un mois pour soumettre leur résultat-miracle à l’appréciation des Africains et du monde. Mais déjà, beaucoup considèrent que si l’on ne parvient pas à faire fléchir Laurent Gbagbo, ce sera un message négatif en direction des pays qui organisent des élections cette année. C’est entre autres, l’avis d’un journal du Burkina. C’est d’ailleurs un point de vue que nous partageons pour la simple raison que nous considérons qu’il faudra que désormais l’on apprenne aux Africains à respecter les textes et les institutions qu’ils se sont donnés.
En droit, dit-on, la fraude corrompt tout. Le seul terrain sur lequel, pour notre part, nous considérons Laurent Gbagbo comme ne bénéficiant d’aucune circonstance atténuante, c’est celui qui lui a permis de donner la priorité à la force au mépris du droit, du respect des textes. Quelles que puissent être les raisons cachées et les non dits dans cette crise entre Ouattara et Gbagbo, nous pensons que ce dernier devra payer le prix fort de ses propres turpitudes, de son penchant pour la force et l’esbroufe. Et cela devra lui servir de leçon. Que voulons-nous dire par là ? C’est à la CEI , organe chargé de l’organisation et de la publication des résultats, qu’il revenait le devoir de publier les résultats dans un délai donné. Pourquoi les partisans de Gbagbo, avaient-ils empêché que la CEI publiât les résultats ?
Ils devraient la laisser faire son travail dans le délai légal, quitte au Conseil constitutionnel, dirigé par l’ami de Gbagbo, Paul Yao Ndré, d’examiner la ou les plaintes déposées par La Majorité Présidentielle (LMP), conformément aux procédures en vigueur. Il ne devrait pas s’agir de ce sale spectacle déshonorant qu’on a pris la très sale habitude de servir au monde (course avec des urnes sous les bras au Togo ou arrachage des fiches de résultats et les déchirer en CI). Et c’est là où, en utilisant la procédure en vigueur, calmement, le Conseil constitutionnel devait se donner tout le temps nécessaire et dans le délai légal d’une semaine, après examen minutieux des dossiers, de prendre les décisions idoines, dignes de vrais intellectuels et de l’élite africaine. Une telle attitude aurait eu le mérite de convaincre en lieu et place de ce vile enfantillage qui avait consisté à prendre une décision à la va-vite en l’espace de quelques heures, pour en même temps procéder à l’investiture de Laurent Gbagbo.
Ces comédies, ces cinémas dignes des nègres qui refusent de se civiliser doivent cesser en Afrique ! Et c’est pour ces raisons que nous venons d’évoquer que tout comme l’ONUCI, la CEDEAO , l’UE, la France , les USA, etc, nous disons que Laurent Gbagbo doit céder le pouvoir à son adversaire et laisser la Côte d’Ivoire et les Ivoiriens retrouver la paix et toute la quiétude dont ils ont besoin pour vivre. Quant à ceux qui, les yeux fermés, s’égosillent à hurler avec les loups en défendant une cause perdue et une hypothétique victoire de Gbagbo au nom d’un soutien à sa politique anti-française que nous soutenons également avec fermeté et peut-être même plus farouchement qu’eux à notre manière, nous disons qu’ils gagneraient à revenir sur terre. Cinq ans, ce n’est rien et Gbagbo peut revenir. L’Afrique et son élite doivent imposer aux foutriquets de chefs d’Etat de respecter les textes et les lois de la République.
Alain SIMOUBA
Togosite
Ces « indésirables » choisis, sujets à caution, sont dans l’ordre d’importance par rapport aux calamités qu’ils représentent dans chacun de leurs pays : Idriss Déby du Tchad, Blaise Compaoré du Burkina Faso, Mohamed Ould Abdel Aziz de Mauritanie qu’accompagnent des gens relativement propres et acceptables que sont Jakaya Kikwete de la Tanzanie et Jacob Zuma d’Afrique du sud.
Que dire du nouveau président en exercice de l’Organisation qui chapote ce panel, Theodoro Obiang Nguema ? Il est tout sauf une bonne référence sur le continent. Le récent rapport de Human Rights Watch le présente comme « un dictateur déterminé à rester au pouvoir et à garder l’argent du pétrole. Son gouvernement est l’un des plus corrompus et des plus répressifs du monde ». Pour tout dire, le moment de l’élection d’un tel personnage à la tête de l’UA n’est pas propice. Pour ce qui est des membres composant le panel, jetons un coup d’œil succinct sur la personnalité des trois qui, de notre point de vue, ne méritent pas d’être là.
Idriss Déby Itno : Tout le monde sait comment il est arrivé au pouvoir en 1990 après en avoir chassé Habré. Depuis lors, il s’est maintenu par la force et avec le soutien de la France. En 2000 déjà, on estimait à 25.000 le nombre de Tchadiens tués par le régime Idriss. La découverte et l’exploitation d’un important gisement de pétrole renforcent son envie de s’éterniser au pouvoir. Il n’hésite pas à faire disparaître des opposants à son régime. En mai 2004, il a procédé à la modification unilatérale de la constitution en faisant sauter le verrou de la limitation du mandat présidentiel comme c’est devenu la mode.
Blaise Compaoré : Un dictateur qui s’efforce de présenter une allure angélique. Il n’a rien d’un démocrate. Il est d’ailleurs l’un de ceux qui ont « vendu » l’Afrique à la France. Et ce n’est pas pour rien qu’il a été désigné facilitateur au Togo, en Côte d’ivoire, puis en Guinée. Après la mort de Houphouët-Boigny et Eyadèma, c’est sur lui que la France aurait jeté son dévolu pour garder allumée la Flamme qui lui permet de veiller sur le rayonnement de la métropole dans la sous-région francophone. En tant que médiateur ou facilitateur dans la résolution des crises, rappelons que curieusement, ce monsieur s’apprête à modifier la constitution dans son propre pays pour créer ses propres problèmes. Il n’hésitera pas à le faire dans les mois à venir pour s’éterniser au pouvoir et la France ne trouvera rien à dire. Tout en étant moins destructeur de vie de ses compatriotes, il garde sur sa conscience la disparition du célèbre journaliste Norbert Zongo et pourquoi pas de cet espoir de tout un continent, son ami et compagnon de lutte Thomas Sankara.
Ould Abdel Aziz : L’une des dernières calamités du continent africain. Tout comme les deux précédents, il est arrivé au pouvoir par un coup d’Etat, renversant un président issu des urnes. La communauté internationale, notamment l’UA, l’UE et la France l’ont aidé à légitimer son coup par un simulacre d’élection contestée par toute l’opposition mauritanienne.
Jakaya Kikwete et Jacob Zouma : Voilà les moindres maux dans ce qu’il est convenu d’appeler un panel de cinq chefs d’Etat depuis le dernier sommet de l’UA. L’un et l’autre sont arrivés au pouvoir par des voies régulières et ne souffrent jusqu’à preuve du contraire de légitimité populaire. En Tanzanie comme en Afrique du Sud aujourd’hui, c’est la démocratie qui rythme la vie quotidienne.
Après donc l’échec des médiations de la CEDEAO et de l’UA, ce groupe de chefs d’Etat cooptés va tenter d’obtenir la solution miracle pour la Côte d’Ivoire. Y parviendra-t-il ? N’y parviendra-t-il pas ? Tout le monde attend de voir. Dans tous les cas, les cinq mandataires ont un mois pour soumettre leur résultat-miracle à l’appréciation des Africains et du monde. Mais déjà, beaucoup considèrent que si l’on ne parvient pas à faire fléchir Laurent Gbagbo, ce sera un message négatif en direction des pays qui organisent des élections cette année. C’est entre autres, l’avis d’un journal du Burkina. C’est d’ailleurs un point de vue que nous partageons pour la simple raison que nous considérons qu’il faudra que désormais l’on apprenne aux Africains à respecter les textes et les institutions qu’ils se sont donnés.
En droit, dit-on, la fraude corrompt tout. Le seul terrain sur lequel, pour notre part, nous considérons Laurent Gbagbo comme ne bénéficiant d’aucune circonstance atténuante, c’est celui qui lui a permis de donner la priorité à la force au mépris du droit, du respect des textes. Quelles que puissent être les raisons cachées et les non dits dans cette crise entre Ouattara et Gbagbo, nous pensons que ce dernier devra payer le prix fort de ses propres turpitudes, de son penchant pour la force et l’esbroufe. Et cela devra lui servir de leçon. Que voulons-nous dire par là ? C’est à la CEI , organe chargé de l’organisation et de la publication des résultats, qu’il revenait le devoir de publier les résultats dans un délai donné. Pourquoi les partisans de Gbagbo, avaient-ils empêché que la CEI publiât les résultats ?
Ils devraient la laisser faire son travail dans le délai légal, quitte au Conseil constitutionnel, dirigé par l’ami de Gbagbo, Paul Yao Ndré, d’examiner la ou les plaintes déposées par La Majorité Présidentielle (LMP), conformément aux procédures en vigueur. Il ne devrait pas s’agir de ce sale spectacle déshonorant qu’on a pris la très sale habitude de servir au monde (course avec des urnes sous les bras au Togo ou arrachage des fiches de résultats et les déchirer en CI). Et c’est là où, en utilisant la procédure en vigueur, calmement, le Conseil constitutionnel devait se donner tout le temps nécessaire et dans le délai légal d’une semaine, après examen minutieux des dossiers, de prendre les décisions idoines, dignes de vrais intellectuels et de l’élite africaine. Une telle attitude aurait eu le mérite de convaincre en lieu et place de ce vile enfantillage qui avait consisté à prendre une décision à la va-vite en l’espace de quelques heures, pour en même temps procéder à l’investiture de Laurent Gbagbo.
Ces comédies, ces cinémas dignes des nègres qui refusent de se civiliser doivent cesser en Afrique ! Et c’est pour ces raisons que nous venons d’évoquer que tout comme l’ONUCI, la CEDEAO , l’UE, la France , les USA, etc, nous disons que Laurent Gbagbo doit céder le pouvoir à son adversaire et laisser la Côte d’Ivoire et les Ivoiriens retrouver la paix et toute la quiétude dont ils ont besoin pour vivre. Quant à ceux qui, les yeux fermés, s’égosillent à hurler avec les loups en défendant une cause perdue et une hypothétique victoire de Gbagbo au nom d’un soutien à sa politique anti-française que nous soutenons également avec fermeté et peut-être même plus farouchement qu’eux à notre manière, nous disons qu’ils gagneraient à revenir sur terre. Cinq ans, ce n’est rien et Gbagbo peut revenir. L’Afrique et son élite doivent imposer aux foutriquets de chefs d’Etat de respecter les textes et les lois de la République.
Alain SIMOUBA
Togosite