Décidément, la mise en œuvre de l’accord-cadre de Dakar commence de plus en plus à ressembler à une véritable douche écossaise pour les Mauritaniens. En effet, chaque jour apporte son lot de désillusions ou de difficultés qui menace de faire écrouler tout l’édifice.
Pourtant, ce week-end, le train semblait enfin s’engager sur les rails avec la démission volontaire du président Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi, renversé le 6 août 2008 par une junte militaire dirigée par le général Mohamed Ould Abdel Aziz.
En signant le décret de nomination du Gouvernement d’Union Nationale (GUN) issu de l’accord de Dakar, l’ex-président mettait fin, d’un trait de plume, à la longue crise politique dans laquelle se débat le pays depuis plusieurs mois en permettant le retour à l’ordre constitutionnel comme le réclame depuis de longs mois toute la communauté internationale.
L’arrivée à Nouakchott du parrain de l’accord, le président sénégalais, maître Abdoulaye Wade, a permis de donner la dernière impulsion pour dépasser les dernières embûches. La démission du président renversé par le coup d’État, suivie de l’installation du président du Sénat, Bâ Mamadou dit M’Baré à la tête du pays n’a pris que quelques minutes.
La cérémonie a été négociée de pied ferme par toutes les parties. Le moindre détail, jusque l’ordre de préséance, en a été réglé au préalable. Mais une fois formé, le gouvernement d’union nationale a buté sur la convocation du collège électoral le 18 juillet comme stipulé dans les accords. Mais 24 heures plus tard, le Conseil constitutionnel confirma la date et commença à recevoir les nouvelles candidatures.
En Plus des quatre premiers candidats qui étaient déjà en course pour le scrutin du 6 juin annulé à la dernière minute, il faut ajouter Ahmed Ould Daddah, le leader du RFD (Rassemblement de Forces Démocratiques), principal parti de l’opposition, Jemil Ould Mansour, chef du parti Tawassoul (Islamiste), Messoud Ould Boulkheir, actuel président de l’Assemblée nationale et dont la candidature est soutenues par les principaux partis constituant le FNDD (Front pour la Défense de la Démocratie : coalition hétéroclite formée de partis, de syndicats et d’ONG opposés au coup d’État), Ely Ould Mohamed Vall, tombeur d’Ould Taya et qui s’était retiré en 2007 après avoir organisé des élections libres et démocratiques, et enfin Mohamed Saleck Ould Heyine, cousin d’Ould Taya et inamovible administrateur directeur-général de la SNIM, la plus grande entreprise publique du pays pendant vingt ans. Ces neufs candidats essayeront, en moins de vingt jours, de remporter le suffrage des électeurs.
Évidemment, le général Mohamed Ould Abdel Aziz part avec une longueur d’avance, ayant déjà sillonné tout le pays et bénéficiant de soutiens non négligeables, mais d’ici quinze jours, beaucoup de choses peuvent encore se passer. Pour le moment, le GUN doit s’atteler à mettre sur pied une Ceni (Commission électorale nationale indépendante) conforme aux accords de Dakar, mais aussi celui de la révision complémentaire des listes électorales et l’organisation matérielle d’un scrutin offrant un minimum de garanties de transparence et d’équité.
C’est assurément le plus grands défis, à telle enseigne que certains observateurs assimilent déjà la feuille de route du Gun aux douze travaux d’Hercule à réaliser à une allure soutenue.
Y arrivera-t-il ? Seul l’avenir nous le dira.
Moussa Samba Sy
du “Quotidien de Nouakchott”
Source: liberté-algérie
Pourtant, ce week-end, le train semblait enfin s’engager sur les rails avec la démission volontaire du président Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi, renversé le 6 août 2008 par une junte militaire dirigée par le général Mohamed Ould Abdel Aziz.
En signant le décret de nomination du Gouvernement d’Union Nationale (GUN) issu de l’accord de Dakar, l’ex-président mettait fin, d’un trait de plume, à la longue crise politique dans laquelle se débat le pays depuis plusieurs mois en permettant le retour à l’ordre constitutionnel comme le réclame depuis de longs mois toute la communauté internationale.
L’arrivée à Nouakchott du parrain de l’accord, le président sénégalais, maître Abdoulaye Wade, a permis de donner la dernière impulsion pour dépasser les dernières embûches. La démission du président renversé par le coup d’État, suivie de l’installation du président du Sénat, Bâ Mamadou dit M’Baré à la tête du pays n’a pris que quelques minutes.
La cérémonie a été négociée de pied ferme par toutes les parties. Le moindre détail, jusque l’ordre de préséance, en a été réglé au préalable. Mais une fois formé, le gouvernement d’union nationale a buté sur la convocation du collège électoral le 18 juillet comme stipulé dans les accords. Mais 24 heures plus tard, le Conseil constitutionnel confirma la date et commença à recevoir les nouvelles candidatures.
En Plus des quatre premiers candidats qui étaient déjà en course pour le scrutin du 6 juin annulé à la dernière minute, il faut ajouter Ahmed Ould Daddah, le leader du RFD (Rassemblement de Forces Démocratiques), principal parti de l’opposition, Jemil Ould Mansour, chef du parti Tawassoul (Islamiste), Messoud Ould Boulkheir, actuel président de l’Assemblée nationale et dont la candidature est soutenues par les principaux partis constituant le FNDD (Front pour la Défense de la Démocratie : coalition hétéroclite formée de partis, de syndicats et d’ONG opposés au coup d’État), Ely Ould Mohamed Vall, tombeur d’Ould Taya et qui s’était retiré en 2007 après avoir organisé des élections libres et démocratiques, et enfin Mohamed Saleck Ould Heyine, cousin d’Ould Taya et inamovible administrateur directeur-général de la SNIM, la plus grande entreprise publique du pays pendant vingt ans. Ces neufs candidats essayeront, en moins de vingt jours, de remporter le suffrage des électeurs.
Évidemment, le général Mohamed Ould Abdel Aziz part avec une longueur d’avance, ayant déjà sillonné tout le pays et bénéficiant de soutiens non négligeables, mais d’ici quinze jours, beaucoup de choses peuvent encore se passer. Pour le moment, le GUN doit s’atteler à mettre sur pied une Ceni (Commission électorale nationale indépendante) conforme aux accords de Dakar, mais aussi celui de la révision complémentaire des listes électorales et l’organisation matérielle d’un scrutin offrant un minimum de garanties de transparence et d’équité.
C’est assurément le plus grands défis, à telle enseigne que certains observateurs assimilent déjà la feuille de route du Gun aux douze travaux d’Hercule à réaliser à une allure soutenue.
Y arrivera-t-il ? Seul l’avenir nous le dira.
Moussa Samba Sy
du “Quotidien de Nouakchott”
Source: liberté-algérie