
Photo cridem
Le sénateur islamiste (Tawassoul) d’Amourj, Jemal Ould Hmednah, a pris part, samedi dernier, au premier plan de la tribune officielle, à Néma, à l’accueil du président du HCE, Chef de l’Etat, le général Mohamed Ould Abdel Aziz.
Le sénateur d’Amourj apporte ainsi son soutien au Haut conseil d’Etat. Six mois après le 06 août, le coup d’Etat est, pour lui, devenu «mouvement de rectification.» Faut-il accueillir ou non le général Ould Abdel Aziz ? La tournée du président du Haut Conseil d’Etat à l’intérieur de la Mauritanie sème la confusion au sein du Front national pour la défense de la démocratie (FNDD).
A Boghé le Maire UFP, Ba Adama Moussa, après hésitations, a fini par faire faux bond. A Lixeiba, Kane Moustapha est allé tendre la main au général sur autorisation du président du parti Adil, Boidiel Ould Houmoid.
Monsieur Kane, ex ministre de Sidi Ould Cheikh Abdellahi, s’est ensuite rétracté en faisant une apparition surprise à la dernière conférence de presse du FNDD. Le député APP de Zoueirat, lui, n’avait pas attendu une visite du général pour fausser compagnie au Front anti-putsch. Il s’est converti à la rectification après trois mois de lutte. Si le rythme des conversions se poursuit, le FNDD finira, à, posteriori, par donner raison au président français Nicolas Sarkozy.
Au cours d’une conférence de presse récente à Niamey, Sarkozy, à propos de la situation politique en Mauritanie, avait dit «aucun parlementaire n’a protesté contre le coup d’Etat du 06 août 2008.» Cette déclaration du président français a suscité des réactions énergiques au sein du Front anti-putsch mauritanie.
Un des responsables de ce Front est allé jusqu’à insinuer que Sarkozy, à Niamey, au moment où il parlait de la Mauritanie, était en état d’ébriété. Finalement, ce qu’à dit Sarkozy est moins grave que ce que font certains élus et responsables du FNDD. Ne pas protester contre le putsch, c’est plus élégant que s’y opposer farouchement pour, après, se renier publiquement.
Khalilou Diagana
Source: lequotidiendenouakchott