
Note d’information
I. Les faits
Lundi 13 décembre, à Nouakchott, capitale d’un pays dont les pratiques de l’esclavage relèvent du non-évènement, des militants abolitionnistes, pour avoir dénoncé un cas flagrant, s’exposent à une violente réaction des forces de l’ordre qui se solde par leur emprisonnement sans procès. La Mauritanie reste, ainsi, le seul pays au monde où la dénonciation de l’esclavage est sanctionnée en délit, bien plus grave que le crime d’exploiter des êtres humains, sur la foi de leur infériorité raciale. Brutalisés devant témoins, victimes de contusions multiples et plus tard torturés dans les cellules, les activistes sont retenus sous la contrainte, au Commissariat Arafat 1, quartier de Nouakchott. Sur les 16 détenus, seuls 9 ont été identifiés, tous battus, torturés et certains seraient gravement blessés:
1. Biram Ould Dah Ould Abeid, Président d'IRA-Mauritanie, membre de SOS Esclaves et du FLERE ;
2. Alioune Ould M’Bareck Fall membre d'IRA-Mauritanie ;
3. Balla Touré, Chargé des relations extérieures d'IRA-Mauritanie et Secrétaire Exécutif du FLERE ;
4. Djiby Sow, Président de Kawral e Yelitaré, l’une des organisations membre du FLERE ;
5. Malick Fall, Conseiller du Président d'IRA-Mauritanie ;
6. Mouloud Ould Bouby, membre de SOS Esclaves et d'IRA-Mauritanie.
7. Mohamed Ould Brahim membre d’IRA-Mauritanie
8. Dah Ould Bousshab membre d’IRA Mauritanie
9. Cheickh Youba Ould Abidine membre d’IRA-Mauritanie
II. Les motifs
Madame Oumelmouminine Mint Boubakar Vall, arabo-berbère de naissance, cadre à la Banque Centrale de Mauritanie (BCM), héberge et fait travailler deux filles de ménage dont elle a l’usufruit, en vertu de l’usage dans le système de caste où l’esclave, au titre des biens, se transmets par succession ou se loue à son possesseur. Interrogée en présence de Maître Fatimata Mbaye, Vice-présidente de la Fédération Internationale des Ligues des Droits de l’Homme (FIDH) et présidente de l’Association Mauritanienne des Droits de l’Homme (AMDH), Mint Boubakar Vall reconnait employer, sans rémunération, les mineures noires Salma Mint Ahmed Koïry, 9 ans et Oum El Ide Mint Salem Tayvour, 13 ans, manifestement d’ascendance servile . Plus tard, devant le Commissaire de police, membre du même groupe ethnique qu’elle, elle nie l’accusation d’esclavage mais pas le travail des mineurs, irréfutable en l’occurrence selon Fatimata Mbaye.
Les jeunes esclaves sont en garde-à-vue à la Brigade des mineurs, d’Arafat 1. Leur « propriétaire » Madame Mint Boubakar Vall est en liberté, à l’abri de la moindre poursuite judiciaire.
Conclusion
Depuis 1980, les diverses lois d’abolition de l’esclavage n’ont jamais connu un début de mise en œuvre. L’idéologie officielle du déni et la solidarité de corps entre les descendants de maîtres organisent le contournement de la norme par un réseau de connivence d’autant plus solide qu’il détient les pouvoirs économique, militaire et religieux. La domination s’exerce sur la base d’une préséance ethnique au terme de quoi le noir mauritanien subit une inégalité de statut, inscrite dans la réalité du rapport des forces davantage qu’en droit. Il en résulte, au service du groupe dominant et ciment de sa cohésion, une impunité tous azimuts qui protège, surtout, les tortionnaires de la police et des forces armées, pourtant auteurs, connus de crimes à caractère raciste.
Conscience et Résistance, CR
SOS-Esclaves Mauritanie
Association Mauritanienne des Droits de l’Homme, AMDH
Association des Femmes Chefs de Famille, AFCF
Association des Ressortissants Mauritaniens Pour l’Eradication de l’esclavage et ses Séquelles (ARMEPES-France )
Nouakchott, le 15 décembre 2010
source: Baba ould Jiddou
I. Les faits
Lundi 13 décembre, à Nouakchott, capitale d’un pays dont les pratiques de l’esclavage relèvent du non-évènement, des militants abolitionnistes, pour avoir dénoncé un cas flagrant, s’exposent à une violente réaction des forces de l’ordre qui se solde par leur emprisonnement sans procès. La Mauritanie reste, ainsi, le seul pays au monde où la dénonciation de l’esclavage est sanctionnée en délit, bien plus grave que le crime d’exploiter des êtres humains, sur la foi de leur infériorité raciale. Brutalisés devant témoins, victimes de contusions multiples et plus tard torturés dans les cellules, les activistes sont retenus sous la contrainte, au Commissariat Arafat 1, quartier de Nouakchott. Sur les 16 détenus, seuls 9 ont été identifiés, tous battus, torturés et certains seraient gravement blessés:
1. Biram Ould Dah Ould Abeid, Président d'IRA-Mauritanie, membre de SOS Esclaves et du FLERE ;
2. Alioune Ould M’Bareck Fall membre d'IRA-Mauritanie ;
3. Balla Touré, Chargé des relations extérieures d'IRA-Mauritanie et Secrétaire Exécutif du FLERE ;
4. Djiby Sow, Président de Kawral e Yelitaré, l’une des organisations membre du FLERE ;
5. Malick Fall, Conseiller du Président d'IRA-Mauritanie ;
6. Mouloud Ould Bouby, membre de SOS Esclaves et d'IRA-Mauritanie.
7. Mohamed Ould Brahim membre d’IRA-Mauritanie
8. Dah Ould Bousshab membre d’IRA Mauritanie
9. Cheickh Youba Ould Abidine membre d’IRA-Mauritanie
II. Les motifs
Madame Oumelmouminine Mint Boubakar Vall, arabo-berbère de naissance, cadre à la Banque Centrale de Mauritanie (BCM), héberge et fait travailler deux filles de ménage dont elle a l’usufruit, en vertu de l’usage dans le système de caste où l’esclave, au titre des biens, se transmets par succession ou se loue à son possesseur. Interrogée en présence de Maître Fatimata Mbaye, Vice-présidente de la Fédération Internationale des Ligues des Droits de l’Homme (FIDH) et présidente de l’Association Mauritanienne des Droits de l’Homme (AMDH), Mint Boubakar Vall reconnait employer, sans rémunération, les mineures noires Salma Mint Ahmed Koïry, 9 ans et Oum El Ide Mint Salem Tayvour, 13 ans, manifestement d’ascendance servile . Plus tard, devant le Commissaire de police, membre du même groupe ethnique qu’elle, elle nie l’accusation d’esclavage mais pas le travail des mineurs, irréfutable en l’occurrence selon Fatimata Mbaye.
Les jeunes esclaves sont en garde-à-vue à la Brigade des mineurs, d’Arafat 1. Leur « propriétaire » Madame Mint Boubakar Vall est en liberté, à l’abri de la moindre poursuite judiciaire.
Conclusion
Depuis 1980, les diverses lois d’abolition de l’esclavage n’ont jamais connu un début de mise en œuvre. L’idéologie officielle du déni et la solidarité de corps entre les descendants de maîtres organisent le contournement de la norme par un réseau de connivence d’autant plus solide qu’il détient les pouvoirs économique, militaire et religieux. La domination s’exerce sur la base d’une préséance ethnique au terme de quoi le noir mauritanien subit une inégalité de statut, inscrite dans la réalité du rapport des forces davantage qu’en droit. Il en résulte, au service du groupe dominant et ciment de sa cohésion, une impunité tous azimuts qui protège, surtout, les tortionnaires de la police et des forces armées, pourtant auteurs, connus de crimes à caractère raciste.
Conscience et Résistance, CR
SOS-Esclaves Mauritanie
Association Mauritanienne des Droits de l’Homme, AMDH
Association des Femmes Chefs de Famille, AFCF
Association des Ressortissants Mauritaniens Pour l’Eradication de l’esclavage et ses Séquelles (ARMEPES-France )
Nouakchott, le 15 décembre 2010
source: Baba ould Jiddou