![Exclusif : Rencontre avec les européens ayant visité Biram Abeid - [Reportage Photos] Exclusif : Rencontre avec les européens ayant visité Biram Abeid - [Reportage Photos]](https://www.avomm.com/photo/art/default/2570653-3626006.jpg?v=1293196295)
Marco Pannella : […] Il y’a des drames qui se résolvent positivement, mais si on fait l’autruche, si on ne veut pas les voir en face, alors c’est dangereux, c’est pour cela que je suis heureux d’être ici, au sujet de l’épisode – je l’appelle ainsi – Biram ;
Je suis très reconnaissant au pouvoir, aux institutions qui nous ont permis, à notre délégation radicale avec le sénateur Marco Perduca, et notre collègue député Mattéo Mecacci, qui rentre directement de Minsk, Biélorussie, où il supervisait les élections pour l’OCDE…
Cridem : Donc Signore Pannella, vous êtes venu en Mauritanie, est-ce à l' invitation des autorités ?
M. Pannella : Non, nous avons demandé – et obtenu – un visa, mais je présume qu’on nous connait, et je dois dire que contre les craintes, contre les réflexes que les états ont, lorsqu’on parle de droits humains, d’esclavage, ce n’est pas le cas ici, on a été reçu hier [mercredi 22 décembre] par la Ministre des Affaires Etrangères, et nous avons eu un dialogue très franc, et positif je crois […]
Nous avons joint en notre nom le Ministre de la Justice, au Caire, pour qu’il nous autorise à voir, et à visiter Biram, qui est notre camarade, et notre ami ; Et qui ne correspond pas, je doit me permettre de le dire à l’image avec laquelle on a matraqué un peu l’opinion publique mauritanienne : Biram violent, agressif…
Il peut y avoir eu un accident, un incident, c’est la justice qui doit se prononcer…
Nous avons attendu de voir le commissaire d’Arafat, c’est d’ailleurs le Général, Directeur de la Sûreté qui nous en a fourni la possibilité, il faut donc aider le public, donc le peuple avant d’émettre des jugements sur des histoires qui doivent d’abord être éclaircies.
Cridem : Vous avez donc pu rencontrer M. Biram Abeid ?
M. Pannella : Oui, justement, nous avons même demandé au Directeur, et à l’Inspecteur Général de prendre des photos de Biram avec nous, pour prouver que Biram, dont la blessure à la tête est presque résorbée, et la douleur au genou encore persistante – mais les autorités nous ont promis de lui faire passer une radio…
C’est donc pour cela que nous voulions prendre des photos, pour tranquilliser l’opinion publique, tout le monde sur son état de santé…
Et aussi pour qu’on sache, en plus que le gouvernement avait estimé ce dialogue comme positif !
Mais cela arrive, vous savez que les bureaucraties, parfois, ne soient pas les premières à comprendre, à interpréter aussi les politiques des gouvernements !
Cridem : Quelle est pour vous la prochaine étape ?
M. Pannella : Nous sommes absolument avec la position de l’Etat [mauritanien, Ndlr] : l’esclavage est un héritage du passé, en contradiction avec l’évolution des droits humains dans le monde entier, et il n’y a aucune raison pour que le seul état qui tolère cela soit cet Etat, qui a démontré, ces dernières décennies, à faire des choix courageux vis-à-vis du Maghreb et du reste de l’Afrique […]
Mais après il y’a les conséquences…
Il y’a une loi, contre l’esclavage…
Malgré les déclarations, les cas d’esclavages manifestes, l’Onu indique que pas un cas d’esclavage n’a encore été jugé…
Une chose pourrait être faite pour comprendre si cela existe : rendre l’instruction obligatoire à partir de 5-6 ans, et intervenir si au bout de deux ans on ne voit pas les enfants…
Je souhaite que, comme on a reconnu d’autres militants de droits humains, on reconnaisse également Biram Abeid pour son rôle, que son image corresponde enfin à son histoire, à son identité.
Il ne faut pas que la raison d’Etat remplace le sens de l’Etat, comme écho d’un passé qui est lointain.
Propos recueillis par Ahmed Baba Ould Hamoud pour Cridem
Je suis très reconnaissant au pouvoir, aux institutions qui nous ont permis, à notre délégation radicale avec le sénateur Marco Perduca, et notre collègue député Mattéo Mecacci, qui rentre directement de Minsk, Biélorussie, où il supervisait les élections pour l’OCDE…
Cridem : Donc Signore Pannella, vous êtes venu en Mauritanie, est-ce à l' invitation des autorités ?
M. Pannella : Non, nous avons demandé – et obtenu – un visa, mais je présume qu’on nous connait, et je dois dire que contre les craintes, contre les réflexes que les états ont, lorsqu’on parle de droits humains, d’esclavage, ce n’est pas le cas ici, on a été reçu hier [mercredi 22 décembre] par la Ministre des Affaires Etrangères, et nous avons eu un dialogue très franc, et positif je crois […]
Nous avons joint en notre nom le Ministre de la Justice, au Caire, pour qu’il nous autorise à voir, et à visiter Biram, qui est notre camarade, et notre ami ; Et qui ne correspond pas, je doit me permettre de le dire à l’image avec laquelle on a matraqué un peu l’opinion publique mauritanienne : Biram violent, agressif…
Il peut y avoir eu un accident, un incident, c’est la justice qui doit se prononcer…
Nous avons attendu de voir le commissaire d’Arafat, c’est d’ailleurs le Général, Directeur de la Sûreté qui nous en a fourni la possibilité, il faut donc aider le public, donc le peuple avant d’émettre des jugements sur des histoires qui doivent d’abord être éclaircies.
Cridem : Vous avez donc pu rencontrer M. Biram Abeid ?
M. Pannella : Oui, justement, nous avons même demandé au Directeur, et à l’Inspecteur Général de prendre des photos de Biram avec nous, pour prouver que Biram, dont la blessure à la tête est presque résorbée, et la douleur au genou encore persistante – mais les autorités nous ont promis de lui faire passer une radio…
C’est donc pour cela que nous voulions prendre des photos, pour tranquilliser l’opinion publique, tout le monde sur son état de santé…
Et aussi pour qu’on sache, en plus que le gouvernement avait estimé ce dialogue comme positif !
Mais cela arrive, vous savez que les bureaucraties, parfois, ne soient pas les premières à comprendre, à interpréter aussi les politiques des gouvernements !
Cridem : Quelle est pour vous la prochaine étape ?
M. Pannella : Nous sommes absolument avec la position de l’Etat [mauritanien, Ndlr] : l’esclavage est un héritage du passé, en contradiction avec l’évolution des droits humains dans le monde entier, et il n’y a aucune raison pour que le seul état qui tolère cela soit cet Etat, qui a démontré, ces dernières décennies, à faire des choix courageux vis-à-vis du Maghreb et du reste de l’Afrique […]
Mais après il y’a les conséquences…
Il y’a une loi, contre l’esclavage…
Malgré les déclarations, les cas d’esclavages manifestes, l’Onu indique que pas un cas d’esclavage n’a encore été jugé…
Une chose pourrait être faite pour comprendre si cela existe : rendre l’instruction obligatoire à partir de 5-6 ans, et intervenir si au bout de deux ans on ne voit pas les enfants…
Je souhaite que, comme on a reconnu d’autres militants de droits humains, on reconnaisse également Biram Abeid pour son rôle, que son image corresponde enfin à son histoire, à son identité.
Il ne faut pas que la raison d’Etat remplace le sens de l’Etat, comme écho d’un passé qui est lointain.
Propos recueillis par Ahmed Baba Ould Hamoud pour Cridem
![Exclusif : Rencontre avec les européens ayant visité Biram Abeid - [Reportage Photos] Exclusif : Rencontre avec les européens ayant visité Biram Abeid - [Reportage Photos]](https://www.avomm.com/photo/art/default/2570653-3626007.jpg?v=1293196319)
![Exclusif : Rencontre avec les européens ayant visité Biram Abeid - [Reportage Photos] Exclusif : Rencontre avec les européens ayant visité Biram Abeid - [Reportage Photos]](https://www.avomm.com/photo/art/default/2570653-3626009.jpg?v=1293196347)