
Les Mauritaniens vont célébrer, en fin de semaine, la fête de l’Aid El Fitr marquant la fin du mois de ramadan. La proximité de cette fête dont les préparatifs vont bon train avec la rentrée des classes crée un lourd stress aux chefs de famille, au moment où les commerçants, dans certains marchés visités, multiplient les astuces pour attirer la clientèle.
Dans différents marchés que nous avons visités (marché de la capitale, Sebkha, El Mina, Socim) certains commerçants déclarent ne voir toujours pas l’ombre, même de leurs clients habituels. Ce qui montre toujours, selon eux, que les affaires ne marchent pas encore fort.
Le visage visiblement bouleversé, Talel Sow, vendeur de tissus « thioub », affirme ne rien comprendre de ce changement d’attitude des mauritaniens. « Ces habits en thioub se vendaient comme de petits pains durant ces dernières années. À la veille de cette dernière Tabaski par exemple, je suis allé, en l’espace d’un mois, trois fois au Mali pour chercher des marchandises. Je ne peux même pas vous dire avec exactitude le nombre de tissus que j’ai vendus l’année dernière. Cette année, j’en suis à mon premier voyage et la marchandise ne bouge pas », déplore le commerçant qui remet tout entre les mains de Dieu.
Cette situation difficile, les commerçants du marché de la Sebkha ne sont pas les seuls à la vivre. Ils la partagent avec leurs voisins tailleurs. « La coïncidence entre la rentrée scolaire et les préparatifs de l’Aid El Fitr nous a vraiment porté préjudice. La rentrée des classes a bouleversé notre programme habituel. 75% de nos clients ne se sont pas présentés », déclare Bocar Sao, un tailleur qui espère « se rattraper à la prochaine fête de Tabaski ».
Tenaillés par les dépenses, les parents, et surtout certains chefs de famille, ne se cachent pas pour crier haut et fort leur désespoir. « Les prix des denrées et des marchandises ont connu des hausses considérables. Tout est cher ; la vie est trop difficile actuellement dans ce pays », martèle, sous le sceau de l’anonymat, un fonctionnaire accompagné de ses deux enfants.
Cet homme a d’ailleurs été surpris en train de marchander des chaussures pour enfants. « Ces chaussures, si l’on en croit cet homme, pourront être utilisées pour l’école et pour la fête de la fin du ramadan moubarak », considère-t-il encore. Les temps des gaspillages étant dépassés, certains parents, « pour ne pas s’endetter », ont demandé à leurs enfants de faire le choix dans leurs habillements pour la fête du ramadan et la rentrée des classes. « Il y a les frais d’inscription pour l’école, les dépenses du jour de l’Aid El Fitr, les fournitures scolaires, le loyer et les autres charges sociales. L’astuce consiste à hiérarchiser les priorités », déclare-t-il encore. Plus à l’aise, M. Sid’Ahmed, père d’une petite fille, n’accepte pas de faire l’exception ou la différence dans ce « calvaire ». Il soutient avoir ainsi déboursé la somme de 22.000 ouguiyas pour uniquement inscrire sa fille aux Cours élémentaires d’une école privée de la place. En plus, « j’ai acheté 3 robes, 2 paires de chaussures et une gourde, et remis la somme de 15.000 ouguiyas à sa maman. C’est trop cher » se plaint-il.
Moussa Diop
le quotdien de Nouakchott
Dans différents marchés que nous avons visités (marché de la capitale, Sebkha, El Mina, Socim) certains commerçants déclarent ne voir toujours pas l’ombre, même de leurs clients habituels. Ce qui montre toujours, selon eux, que les affaires ne marchent pas encore fort.
Le visage visiblement bouleversé, Talel Sow, vendeur de tissus « thioub », affirme ne rien comprendre de ce changement d’attitude des mauritaniens. « Ces habits en thioub se vendaient comme de petits pains durant ces dernières années. À la veille de cette dernière Tabaski par exemple, je suis allé, en l’espace d’un mois, trois fois au Mali pour chercher des marchandises. Je ne peux même pas vous dire avec exactitude le nombre de tissus que j’ai vendus l’année dernière. Cette année, j’en suis à mon premier voyage et la marchandise ne bouge pas », déplore le commerçant qui remet tout entre les mains de Dieu.
Cette situation difficile, les commerçants du marché de la Sebkha ne sont pas les seuls à la vivre. Ils la partagent avec leurs voisins tailleurs. « La coïncidence entre la rentrée scolaire et les préparatifs de l’Aid El Fitr nous a vraiment porté préjudice. La rentrée des classes a bouleversé notre programme habituel. 75% de nos clients ne se sont pas présentés », déclare Bocar Sao, un tailleur qui espère « se rattraper à la prochaine fête de Tabaski ».
Tenaillés par les dépenses, les parents, et surtout certains chefs de famille, ne se cachent pas pour crier haut et fort leur désespoir. « Les prix des denrées et des marchandises ont connu des hausses considérables. Tout est cher ; la vie est trop difficile actuellement dans ce pays », martèle, sous le sceau de l’anonymat, un fonctionnaire accompagné de ses deux enfants.
Cet homme a d’ailleurs été surpris en train de marchander des chaussures pour enfants. « Ces chaussures, si l’on en croit cet homme, pourront être utilisées pour l’école et pour la fête de la fin du ramadan moubarak », considère-t-il encore. Les temps des gaspillages étant dépassés, certains parents, « pour ne pas s’endetter », ont demandé à leurs enfants de faire le choix dans leurs habillements pour la fête du ramadan et la rentrée des classes. « Il y a les frais d’inscription pour l’école, les dépenses du jour de l’Aid El Fitr, les fournitures scolaires, le loyer et les autres charges sociales. L’astuce consiste à hiérarchiser les priorités », déclare-t-il encore. Plus à l’aise, M. Sid’Ahmed, père d’une petite fille, n’accepte pas de faire l’exception ou la différence dans ce « calvaire ». Il soutient avoir ainsi déboursé la somme de 22.000 ouguiyas pour uniquement inscrire sa fille aux Cours élémentaires d’une école privée de la place. En plus, « j’ai acheté 3 robes, 2 paires de chaussures et une gourde, et remis la somme de 15.000 ouguiyas à sa maman. C’est trop cher » se plaint-il.
Moussa Diop
le quotdien de Nouakchott