Moulay la gaffe
L’annonce était attendue pour l’après fête de l’Aid El Fitr (la fête de Korité). Le chef du gouvernement, Moulaye Ould Mohamed Laghdaf, a levé le suspens en annonçant lundi 7 octobre, la tenue prochaine à Nouakchott, des journées nationales de concertation sur la démocratie.
Même si aucune date n’a encore été fixée, derrière ces assises nationales sur la démocratie se profile la rencontre de Bruxelles prévue le 15 octobre dans la capitale belge entre notre pays et l’Union européenne, (UE) sur la base de l’article 96 des accords de Cotonou liant les pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP) à l’Europe.
Des assises, dit-on au Premier Ministère, qui vont regrouper les représentants du gouvernement, de la classe politique et de la société civile.Mais la tâche s’annonce rude et difficile pour Moulaye Ould Mohamed Laghdaf. Jusqu’ici, c’est encore le flou qui prédomine dans la préparation de ces états généraux sur la démocratie.
Qui participe et qui ne participe pas ? La question mérite d’être posée ! Car, avant même qu’elles ne commencent, le doute s’est installé sur la tenue de ces journées. Le FNDD qui regroupe en son sein cinq partis farouchement opposés à la junte militaire et à son chef, n’ont pas fait mystère de leur rejet de la tenue de ces états généraux de la démocratie auxquels ils n’ont nullement l’intention de participer.
Pour ces formations politiques, aucune discussion n’est possible tant que Sidi Ould Cheikh Abdellahi, le président déchu, n’est pas libéré avec son Premier Ministre Yahya Ould Waghf puis réinstallés dans leurs fonctions respectives. Voilà comment s’entend, pour eux, le retour à la légalité constitutionnelle.
Quant au RFD de Ahmed Ould Daddah, le parti ne s’est pas encore définitivement prononcé sur sa participation ou non à ces assises. Cependant, le premier vice-président de la formation politique, le député Kane Hamidou Baba, a eu déjà à évoquer la question pour dire que son parti n’est pas favorable à ce genre de rencontre mais plutôt à un mécanisme de concertation et de suivi des décisions.
Pour lui, ces états généraux « donnent une impression de déjà vue, de déjà fait, de plat réchauffé ». Il ne pense pas qu’ils puissent être un cadre duquel sortira une solution à la crise politique. Une telle position constitue une divergence d’approche avec le gouvernement sur ce que doit être les états généraux de la démocratie puisque le parti ne défend pas le retour du président déchu encore moins sa reprise des affaires. Idem pour l’AJD/MR et le Mouvement Démocratie Directe.
Libération de sidi avant le conclave.
Dans ces conditions d’impréparation d’abord et de boycott des partis qui comptent sur l’échiquier politique national, qui prendra part alors aux états généraux de la démocratie au cours desquels seront définies les conditions d’organisation de l’élection présidentielle qui ramènera une vie constitutionnelle normale? Le doute n’est pas permis, ces assises vont réunir le Haut Conseil d’Etat, le gouvernement et leurs soutiens plus une pléthore d’associations et d’ONG sans grande envergure ? Si ça se passe ainsi, les états généraux de la démocratie pourraient se transformer en chambre d’enregistrement des désirs des généraux.
Dès lors, comment Moulaye Ould Mohamed Laghdaf peut-il arriver à convaincre cette communauté internationale de la tenue d’assises nationales sans aucune concertation avec les acteurs politiques et de la société civile crédibles pour définir ensemble le contenu des points à discuter, si l’on veut véritablement aboutir à des résultats probants sur les états généraux de la démocratie.
La vérité est qu’une feuille de route a été déjà concoctée par les parlementaires favorables au putsch. Les journées de concertation seront menées comme le souhaite le chef de la junte sur la base de cette feuille de route et c’est elle que les émissaires du gouvernement qui sillonnent l’Afrique, l’Europe et le Maghreb tentent d’imposer avec l’aval des seuls partisans du HCE qui auront à participer à ces états généraux de la démocratie.
Nul doute donc, que ces journées de réflexion ont été pensées par le HCE pour tenter de calmer le jeu et freiner l’ardeur de la communauté internationale qui n’entend pas se laisser amuser par les atermoiements d’une junte sourde jusque là à leur appel pressant en faveur de la libération du président déchu et de son premier Ministre, dont rien ne justifie l’incarcération, même si ils sont bien traités.
Moussa Diop
______________________________
Source: le quotidien de N. via Cridem
(M) avomm
Même si aucune date n’a encore été fixée, derrière ces assises nationales sur la démocratie se profile la rencontre de Bruxelles prévue le 15 octobre dans la capitale belge entre notre pays et l’Union européenne, (UE) sur la base de l’article 96 des accords de Cotonou liant les pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP) à l’Europe.
Des assises, dit-on au Premier Ministère, qui vont regrouper les représentants du gouvernement, de la classe politique et de la société civile.Mais la tâche s’annonce rude et difficile pour Moulaye Ould Mohamed Laghdaf. Jusqu’ici, c’est encore le flou qui prédomine dans la préparation de ces états généraux sur la démocratie.
Qui participe et qui ne participe pas ? La question mérite d’être posée ! Car, avant même qu’elles ne commencent, le doute s’est installé sur la tenue de ces journées. Le FNDD qui regroupe en son sein cinq partis farouchement opposés à la junte militaire et à son chef, n’ont pas fait mystère de leur rejet de la tenue de ces états généraux de la démocratie auxquels ils n’ont nullement l’intention de participer.
Pour ces formations politiques, aucune discussion n’est possible tant que Sidi Ould Cheikh Abdellahi, le président déchu, n’est pas libéré avec son Premier Ministre Yahya Ould Waghf puis réinstallés dans leurs fonctions respectives. Voilà comment s’entend, pour eux, le retour à la légalité constitutionnelle.
Quant au RFD de Ahmed Ould Daddah, le parti ne s’est pas encore définitivement prononcé sur sa participation ou non à ces assises. Cependant, le premier vice-président de la formation politique, le député Kane Hamidou Baba, a eu déjà à évoquer la question pour dire que son parti n’est pas favorable à ce genre de rencontre mais plutôt à un mécanisme de concertation et de suivi des décisions.
Pour lui, ces états généraux « donnent une impression de déjà vue, de déjà fait, de plat réchauffé ». Il ne pense pas qu’ils puissent être un cadre duquel sortira une solution à la crise politique. Une telle position constitue une divergence d’approche avec le gouvernement sur ce que doit être les états généraux de la démocratie puisque le parti ne défend pas le retour du président déchu encore moins sa reprise des affaires. Idem pour l’AJD/MR et le Mouvement Démocratie Directe.
Libération de sidi avant le conclave.
Dans ces conditions d’impréparation d’abord et de boycott des partis qui comptent sur l’échiquier politique national, qui prendra part alors aux états généraux de la démocratie au cours desquels seront définies les conditions d’organisation de l’élection présidentielle qui ramènera une vie constitutionnelle normale? Le doute n’est pas permis, ces assises vont réunir le Haut Conseil d’Etat, le gouvernement et leurs soutiens plus une pléthore d’associations et d’ONG sans grande envergure ? Si ça se passe ainsi, les états généraux de la démocratie pourraient se transformer en chambre d’enregistrement des désirs des généraux.
Dès lors, comment Moulaye Ould Mohamed Laghdaf peut-il arriver à convaincre cette communauté internationale de la tenue d’assises nationales sans aucune concertation avec les acteurs politiques et de la société civile crédibles pour définir ensemble le contenu des points à discuter, si l’on veut véritablement aboutir à des résultats probants sur les états généraux de la démocratie.
La vérité est qu’une feuille de route a été déjà concoctée par les parlementaires favorables au putsch. Les journées de concertation seront menées comme le souhaite le chef de la junte sur la base de cette feuille de route et c’est elle que les émissaires du gouvernement qui sillonnent l’Afrique, l’Europe et le Maghreb tentent d’imposer avec l’aval des seuls partisans du HCE qui auront à participer à ces états généraux de la démocratie.
Nul doute donc, que ces journées de réflexion ont été pensées par le HCE pour tenter de calmer le jeu et freiner l’ardeur de la communauté internationale qui n’entend pas se laisser amuser par les atermoiements d’une junte sourde jusque là à leur appel pressant en faveur de la libération du président déchu et de son premier Ministre, dont rien ne justifie l’incarcération, même si ils sont bien traités.
Moussa Diop
______________________________
Source: le quotidien de N. via Cridem
(M) avomm