
Jeudi dernier, dans une salle refusant du monde à l’hôtel « Wissal », l’AJD/MR et la Coalition des Partis de la Majorité présidentielle dont la présidence tournante est assurée par Naha Mint Mouknass, leader de l’UDP et en même temps ministre des affaires étrangères et de la coopération, ont procédé à la signature d’un mémorandum d’entente politique qui consacre l’adhésion officielle du parti de Ibrahima Moctar Sarr à la coalition
C’est dans une salle archi comble qu’a eu lieu la cérémonie de signature en présence de Ibrahima Moctar Sarr président de l’AJD/MR, Ahmed Ould Mohamed Lemine président de l’UPR et Naha Mint Mouknass présidente de l’UDP, tous les trois installés à la tribune. A leur droite, une autre table accueillait Bâ Mamadou Bocar, négociateur en chef de l’Alliance pour la Justice et la Démocratie et Ali Ould Alada militant de l’UPR délégué par la CPM dans les pourparlers engagés entre les deux parties, et qui ont abouti au mémorandum d’entente.
Des points d’accord
Au programme de la cérémonie d’ouverture il y a eu d’abord la lecture du communiqué de presse de la CPM précisant que « conformément aux principes de la Coalition des partis de la Majorité fondés sur la promotion du dialogue politique entre l’ensemble des partis politiques ; considérant le document du parti AJD/MR, louant la rupture engagée par le gouvernement du Président de la République avec les pratiques néfastes du passé ; et suite à la lette de demande d’adhésion à la CPM adressée par le président de l’AJD/MR, et dans laquelle sont définis un certain nombre des points proposés à la discussion », une commission avait été constituée pour en discuter. Et le communiqué de préciser ces points, à savoir : « Les conclusion des états généraux sur la démocratie ; l’application de la loi portant criminalisation de l’esclavage ; la question des rapatriés du Sénégal ; la poursuite du traitement du passif humanitaire ; la question des langues nationales et leur place dans la grille des programmes des établissements de presse publiques ; la politique étrangère de la Mauritanie ; la question foncière ». Le communiqué indique avoir constaté la convergence des vues autour des différentes questions évoquées ainsi que leur conformité avec le programme électoral du président de la république, Mohamed Ould Abdel Aziz. Dès lors, les deux parties ont-ils convenu de consigner dans un document, les principaux points qui constituent la base du mémorandum d’entente politique. Le communiqué indique que « la signature de ce mémorandum consacre l’adhésion de l’AJD/MR à la CPM, et constitue sans doute un plus qualitatif de nature à renforcer le pôle de la Coalition des Partis de la Majorité ».
Signature et échanges de civilités
Ensuite l’on est passé à la signature du document d’entente politique sous les applaudissements de l’assistance. Du côté de l’AJD/MR c’est Bâ Mamadou Bocar vice président du parti qui a apposé sa signature au bas du document, et de l’autre Ali Ould Alada représentant la CPM. Après quoi, Naha Mint Mouknass présidente en exercice de la CPM, a prononcé un bref discours dans lequel elle a souhaité la bienvenue aux leaders et militants de l’AJD/MR venus aujourd’hui, dira t-elle, exprimer leur soutien au programme du président de la République, Mohamed Ould Abdel Aziz. Elle ajoutera en substance que « cette intégration contribuera sans nul doute au renforcement et à l’enracinement de la démocratie dans notre pays, à l’affermissement de l’égalité, de la justice et de la liberté au sein de l’ensemble de nos citoyens. « Au nom de la majorité soudée autour du projet de société défendu et mis en œuvre par son excellence, M. Mohamed Ould Abdel Aziz, je réitère notre attachement indéfectible aux valeurs de solidarité et d’entente fraternelle, à la consolidation de l’unité nationale et la vie en harmonie des différentes composantes de notre société, dans le respect total de sa diversité ethnique et culturelle. Aussi, le réitère notre disponibilité à tout dialogue franc, constructif et sincère, dont le but serait le renforcement de la cohésion de la Mauritanie nouvelle dont les chantiers de construction ne cessent d’être réalisés, à pas confiants, sous la conduite du président de la République ». Puis ce fût le tour du président de l’UPR de prendre la parole avant que le président de l’AJD/MR ne s’adresse à son tour à l’assistance. (Lire son discours en page 4 du journal).
L’accord résistera t-il aux réalités politiques nationales ? Certes que dans un communiqué diffusé le 5 janvier 2009, l'Alliance pour la Justice et la démocratie/Mouvement pour la Rénovation (AJD/MR) faisait état de sa satisfaction concernant les conclusions issues des états généraux de la démocratie dont l'objectif était d'amener les mauritaniens à trouver des solutions consensuelles autour des grands problèmes nationaux. Cette satisfaction, disait-elle, repose sur la reprise dans le rapport de synthèse - pour l'essentiel - des points figurant dans le mémorandum présenté pour la circonstance par l'AJD/ MR. Maintenant qu’elle a signé un mémorandum d’entente avec la CPM consacrant son adhésion dans la coalition de la majorité présidentielle, ce mémorandum ne risque t-il pas d’être mis à mal par les chauvins et nationalistes arabes qui ont pignon sur rue dans la nébuleuse UPR, principal parti de la Majorité présidentielle au sein de la CPM ? Ce parti obscurantiste, qui n’est en fait qu’un PRDS bis, est pris en otage par des groupes politiques d’un chauvinisme et d’un nationalisme ambiant au point de heurter des consciences en son sein, principalement sa composante négro-africaine même si elle n’en est pas la seule. Le président de la république aura-t-il les coudées franches pour respecter ce pacte d’entente ? Difficile pour l’heure de présager des résultats de cette entente politique. L’AJD/MR pour sa part a averti, si ces accords n’étaient pas respectés, elle n’hésitera pas à claquer la porte de la CPM.
Moussa Diop
Source : le Quotidien de Nouakchott - Le Dimanche 26 Décembre 2010
C’est dans une salle archi comble qu’a eu lieu la cérémonie de signature en présence de Ibrahima Moctar Sarr président de l’AJD/MR, Ahmed Ould Mohamed Lemine président de l’UPR et Naha Mint Mouknass présidente de l’UDP, tous les trois installés à la tribune. A leur droite, une autre table accueillait Bâ Mamadou Bocar, négociateur en chef de l’Alliance pour la Justice et la Démocratie et Ali Ould Alada militant de l’UPR délégué par la CPM dans les pourparlers engagés entre les deux parties, et qui ont abouti au mémorandum d’entente.
Des points d’accord
Au programme de la cérémonie d’ouverture il y a eu d’abord la lecture du communiqué de presse de la CPM précisant que « conformément aux principes de la Coalition des partis de la Majorité fondés sur la promotion du dialogue politique entre l’ensemble des partis politiques ; considérant le document du parti AJD/MR, louant la rupture engagée par le gouvernement du Président de la République avec les pratiques néfastes du passé ; et suite à la lette de demande d’adhésion à la CPM adressée par le président de l’AJD/MR, et dans laquelle sont définis un certain nombre des points proposés à la discussion », une commission avait été constituée pour en discuter. Et le communiqué de préciser ces points, à savoir : « Les conclusion des états généraux sur la démocratie ; l’application de la loi portant criminalisation de l’esclavage ; la question des rapatriés du Sénégal ; la poursuite du traitement du passif humanitaire ; la question des langues nationales et leur place dans la grille des programmes des établissements de presse publiques ; la politique étrangère de la Mauritanie ; la question foncière ». Le communiqué indique avoir constaté la convergence des vues autour des différentes questions évoquées ainsi que leur conformité avec le programme électoral du président de la république, Mohamed Ould Abdel Aziz. Dès lors, les deux parties ont-ils convenu de consigner dans un document, les principaux points qui constituent la base du mémorandum d’entente politique. Le communiqué indique que « la signature de ce mémorandum consacre l’adhésion de l’AJD/MR à la CPM, et constitue sans doute un plus qualitatif de nature à renforcer le pôle de la Coalition des Partis de la Majorité ».
Signature et échanges de civilités
Ensuite l’on est passé à la signature du document d’entente politique sous les applaudissements de l’assistance. Du côté de l’AJD/MR c’est Bâ Mamadou Bocar vice président du parti qui a apposé sa signature au bas du document, et de l’autre Ali Ould Alada représentant la CPM. Après quoi, Naha Mint Mouknass présidente en exercice de la CPM, a prononcé un bref discours dans lequel elle a souhaité la bienvenue aux leaders et militants de l’AJD/MR venus aujourd’hui, dira t-elle, exprimer leur soutien au programme du président de la République, Mohamed Ould Abdel Aziz. Elle ajoutera en substance que « cette intégration contribuera sans nul doute au renforcement et à l’enracinement de la démocratie dans notre pays, à l’affermissement de l’égalité, de la justice et de la liberté au sein de l’ensemble de nos citoyens. « Au nom de la majorité soudée autour du projet de société défendu et mis en œuvre par son excellence, M. Mohamed Ould Abdel Aziz, je réitère notre attachement indéfectible aux valeurs de solidarité et d’entente fraternelle, à la consolidation de l’unité nationale et la vie en harmonie des différentes composantes de notre société, dans le respect total de sa diversité ethnique et culturelle. Aussi, le réitère notre disponibilité à tout dialogue franc, constructif et sincère, dont le but serait le renforcement de la cohésion de la Mauritanie nouvelle dont les chantiers de construction ne cessent d’être réalisés, à pas confiants, sous la conduite du président de la République ». Puis ce fût le tour du président de l’UPR de prendre la parole avant que le président de l’AJD/MR ne s’adresse à son tour à l’assistance. (Lire son discours en page 4 du journal).
L’accord résistera t-il aux réalités politiques nationales ? Certes que dans un communiqué diffusé le 5 janvier 2009, l'Alliance pour la Justice et la démocratie/Mouvement pour la Rénovation (AJD/MR) faisait état de sa satisfaction concernant les conclusions issues des états généraux de la démocratie dont l'objectif était d'amener les mauritaniens à trouver des solutions consensuelles autour des grands problèmes nationaux. Cette satisfaction, disait-elle, repose sur la reprise dans le rapport de synthèse - pour l'essentiel - des points figurant dans le mémorandum présenté pour la circonstance par l'AJD/ MR. Maintenant qu’elle a signé un mémorandum d’entente avec la CPM consacrant son adhésion dans la coalition de la majorité présidentielle, ce mémorandum ne risque t-il pas d’être mis à mal par les chauvins et nationalistes arabes qui ont pignon sur rue dans la nébuleuse UPR, principal parti de la Majorité présidentielle au sein de la CPM ? Ce parti obscurantiste, qui n’est en fait qu’un PRDS bis, est pris en otage par des groupes politiques d’un chauvinisme et d’un nationalisme ambiant au point de heurter des consciences en son sein, principalement sa composante négro-africaine même si elle n’en est pas la seule. Le président de la république aura-t-il les coudées franches pour respecter ce pacte d’entente ? Difficile pour l’heure de présager des résultats de cette entente politique. L’AJD/MR pour sa part a averti, si ces accords n’étaient pas respectés, elle n’hésitera pas à claquer la porte de la CPM.
Moussa Diop
Source : le Quotidien de Nouakchott - Le Dimanche 26 Décembre 2010