
Ma plume à la main ce lundi 4 septembre pour écrire mon édito, mon attention a été attirée par une petite silhouette qui avait fait irruption dans mon bureau. C’est la silhouette d’une fillette d’environ 9 ans. Elle, après un bonjour en français, dit être à la recherche d’un «Monsieur rouge, de taille moyenne», ce sont ses mots.
Cet homme aurait bu son bissap et avait promis de repasser pour la payer. Et deux heures après, elle n’avait rien vu venir et comme le «Monsieur rouge» était entré par là, la fillette dit être venue l’y chercher. Une mineure d’à peine 9 ans. Trompée par un adulte.
Cette innocente, fragile et faible silhouette ne pouvait rentrer chez elle sans le prix de son bissap. Elle vend pour sa tante qui contrôle sa marchandise à 1 ouguiya près.
Estomaqué par tant de cruauté, j’ai décidé de payer la note de l’indélicat adulte à l’attitude mesquine, sombre et non recommandable. Ainsi, m’adressant à la fillette, quelques questions me viennent en tête :
- Tu vas à l’école?
- Oui, mais notre école est toujours dans l’eau, c’est impraticable. En attendant, ma tante m’envoie vendre du bissap.
- Tu vis seule avec ta tante?
- Non. Je suis avec mes cousins qui sont ses enfants mais eux ne vendent pas, c’est moi qui vend…
Le pourquoi fait pleurer et le calvaire de cette fillette exploitée par sa tante est malheureusement une récurrence dans notre société qui perd de jour en jour ses repères. A l’image de cet homme qui, après avoir bu le bissap, a tendu à la fillette un billet de 2.000 UM et lui a proposé de le rejoindre dans sa chambre pour avoir plus… Honte et cruauté! Studieuse et douée, la petite silhouette est sous la protection d’Allah.
Elle arpente les rues et ruelles de la ville sans défense pour vendre du bissap d’une femme qui veille jalousement sur ses propres fils à elle; des fils qui ont droit à un enseignant à la maison. La petite nièce vendeuse de bissap, elle, est exclue des services de cet enseignant. Pour elle, c’est la corvée et l’insécurité.
Le cas de cette fillette fait pleurer et l’intégralité de son histoire peut pousser à la révolter contre la société. C’est émouvant. L’histoire de cette fillette est le condensé, aujourd’hui, de l’attitude des gouvernants et gouvernés de cette Mauritanie plus qu’ahurie et abêtie, et où la misère, le désappointement et l’insécurité sont le lot de la majorité du peuple. Le peuple…
Source : La Nouvelle Expression
via cridem
Cet homme aurait bu son bissap et avait promis de repasser pour la payer. Et deux heures après, elle n’avait rien vu venir et comme le «Monsieur rouge» était entré par là, la fillette dit être venue l’y chercher. Une mineure d’à peine 9 ans. Trompée par un adulte.
Cette innocente, fragile et faible silhouette ne pouvait rentrer chez elle sans le prix de son bissap. Elle vend pour sa tante qui contrôle sa marchandise à 1 ouguiya près.
Estomaqué par tant de cruauté, j’ai décidé de payer la note de l’indélicat adulte à l’attitude mesquine, sombre et non recommandable. Ainsi, m’adressant à la fillette, quelques questions me viennent en tête :
- Tu vas à l’école?
- Oui, mais notre école est toujours dans l’eau, c’est impraticable. En attendant, ma tante m’envoie vendre du bissap.
- Tu vis seule avec ta tante?
- Non. Je suis avec mes cousins qui sont ses enfants mais eux ne vendent pas, c’est moi qui vend…
Le pourquoi fait pleurer et le calvaire de cette fillette exploitée par sa tante est malheureusement une récurrence dans notre société qui perd de jour en jour ses repères. A l’image de cet homme qui, après avoir bu le bissap, a tendu à la fillette un billet de 2.000 UM et lui a proposé de le rejoindre dans sa chambre pour avoir plus… Honte et cruauté! Studieuse et douée, la petite silhouette est sous la protection d’Allah.
Elle arpente les rues et ruelles de la ville sans défense pour vendre du bissap d’une femme qui veille jalousement sur ses propres fils à elle; des fils qui ont droit à un enseignant à la maison. La petite nièce vendeuse de bissap, elle, est exclue des services de cet enseignant. Pour elle, c’est la corvée et l’insécurité.
Le cas de cette fillette fait pleurer et l’intégralité de son histoire peut pousser à la révolter contre la société. C’est émouvant. L’histoire de cette fillette est le condensé, aujourd’hui, de l’attitude des gouvernants et gouvernés de cette Mauritanie plus qu’ahurie et abêtie, et où la misère, le désappointement et l’insécurité sont le lot de la majorité du peuple. Le peuple…
Source : La Nouvelle Expression
via cridem