Liste de liens

Le bureau exécutif de l'AVOMM

"L'important n'est pas ce qu'on fait de nous, mais ce que nous faisons nous-mêmes de ce qu'on a fait de nous." Jean-Paul Sartre

"L'Association d'aides aux veuves et aux orphelins de mauritanie (AVOMM) qui nous rassemble, a été créée le 25/12/95 à PARIS par d'ex-militaires mauritaniens ayant fui la terreur, l'oppression, la barbarie du colonel Mawiya o/ sid'ahmed Taya ......
Ces rescapés des geôles de ould Taya, et de l'arbitraire, décidèrent, pour ne jamais oublier ce qui leur est arrivé, pour garder aussi la mémoire des centaines de martyrs, de venir en aide aux veuves, aux orphelins mais aussi d'engager le combat contre l'impunité décrétée par le pouvoir de Mauritanie."
E-mail : avommavomm@yahoo.fr

Bureau exécutif

*Ousmane SARR, président
*Demba Niang, secrétaire général
*Secrétaire général Adjt; Demba Fall
*Alousseyni SY, Chargé des relations extérieures
*Mme Rougui Dia, trésorière
*Chargé de l’organisation Mariame Diop
*adjoint Ngolo Diarra
*Mme Mireille Hamelin, chargée de la communication
*Chargé de mission Bathily Amadou Birama
Conseillers:
*Kane Harouna
*Hamdou Rabby SY










AVOMM

LE PRIX DE LA RECONNAISSANCE


LE PRIX DE LA RECONNAISSANCE
Monsieur le Ministre,

Mesdames, Messieurs,

Chers amis

Nous venons d’un pays qui vient de fêter le cinquantenaire de son indépendance. C’est la République Islamique de Mauritanie où domine encore et depuis des siècles l’esclavage par ascendance. La pratique relève d’une survivance de codes de préséance enracinés dans la mémoire dont s’imprègne la relation entre les hommes dans la société mauritanienne. Pour sa justification, elle se réfère à une interprétation détournée de la religion, ici l’islam dans cette représentation inégalitaire du monde pour qui, le Paradis de l'esclave se trouve sous les pieds de son propriétaire. ..

Malgré les obstacles sociaux et religieux une prise conscience s’est opérée à partir des années, 70 grâce à l’implication de l’élite alphabétisée parmi les H’ratins, c'est-à-dire les descendants d’esclaves affranchis au sein d’un mouvement dénommé EL Hor crée clandestinement le 5 mars 1978. L’action des fondateurs de ce mouvement d’avant -garde a abouti à la reconnaissance officielle de l’esclavage en Mauritanie par l’adoption de la loi 81-234 du 9 novembre 1981. C’est dans la continuité de ce combat qu’est née SOS Esclaves Mauritanie en février 1995. L’Association, plusieurs fois interdite et ses dirigeants réprimés, s’est donné pour objectifs de souligner et faire connaître les situations d’esclavage, afin de lutter contre leur survivance et contribuer ainsi, à casser le carcan de la domination. L’avènement d’une société moderne, apte à dépasser toutes les pratiques de discrimination, part la collecte et la publication d’informations objectives et précises sur toutes les violations des droits élémentaires, a été l’horizon de notre organisation. Les manifestations pacifiques et les recours en justice, quoi que sans effet sur les auteurs, en ont été les principaux ressorts. Hélas, comme le démontre la répression ce lundi 13 décembre 2010 d’un groupe de militants abolitionnistes sous la conduite de Biram Ould Abeid, la dénonciation d’un cas d’esclavage ébranle les fondements même de l’Etat, en ce sens qu’elle l’oblige à user de la force disproportionnée pour empêcher la publication de la vérité.

Monsieur le Ministre,

Mesdames, Messieurs

Chers amis,

Nous sommes encore à ce stade de notre lutte où nous devons empêcher, avec des moyens dérisoires, dans l’adversité totale et sans le secours d’un Droit pourtant explicite, que des êtres humains soient contraints, par la violence physique ou morale, à renoncer à toute dignité afin de survivre sous l’autorité de leurs semblables. Qu’il nous soit permis ici de saluer le soutien et l’assistance d’Anti-Slavery international, d’Amnesty international, de la FIDH, de la CIMADE, du CCEM et d’Agir Ensemble pour les Droits de l’Homme ,durant les moments d’épreuve lorsque nous étions l’objet d’invectives et de délation de la part de nos concitoyens.

Le combat de SOS Esclaves s’est concrétisé par la promulgation enfin d’une loi criminalisant l’Esclavage en 2007, presque cinquante années après l’indépendance de la Mauritanie, alors que les textes de norme interdisaient, théoriquement un tel crime sans pour autant l’expliciter, le nommer avec la volonté politique de l’éradiquer. Certes l’adoption de la Loi 2007-048 est une reconnaissance tacite de la réalité, par le sommet de l’Etat. Cependant, l’aveu certes éloquent en comparaison antérieure par le silence, reproduit une hypocrisie institutionnelle, un effet de miroir à l’intention des partenaires extérieurs. Les autorités devant incarner le droit, rechignent à l’appliquer, au prétexte, inavouable d’une solidarité de corps entre descendants de maîtres, ligués, en ultime ressort par l’esprit d’une résistance commune à l’insoutenable menace de l’égalité. C’est ainsi que dans les zones reculées, les commissariats ou postes de gendarmerie, auprès des autorités religieuses ou administratives, l’esclave en fuite ou plaignant ne trouve pas de refuge mais, plutôt, le regard de la suspicion, facteur d’une caution à la parole des maîtres. Il est regrettable que certaines autorités administratives et judiciaires cherchent sinon à blanchir les auteurs, du moins les couvrir du bouclier de l’impunité dont le scepticisme, la complaisance et parfois la fraude et le faux témoignage renforcent l’armure. A cause de l’intimidation des victimes par les représentants de l’autorité légitime, l’esclave, finalement, renonce, recule, se dédit et reprend sa place dans l’ordre traditionnel de la vie. Par peur d’un retour de bâton, il déserte l’antichambre du juge, de crainte de se faire accuser de vol ou de diffamation.

Par ailleurs, devant la corruption qui alimente le manque de volonté de la part des autorités administratives et judiciaires, le texte de 2007 ne prévoit pas de mesure d’accompagnement pour mettre fin à la dépendance économique de l’esclave au maître. Face à ces limites, SOS Esclaves tente de porter assistance aux victimes, par la création de projet d’insertion et d’activités génératrices de revenus.

Monsieur le Ministre,

Mesdames, Messieurs,

Chers amis,

Aujourd’hui, la France berceau des Droits de l’Homme nous honore par une distinction. Le symbole intervient comme une reconnaissance du combat de SOS Esclaves Mauritanie dont l’action incarne une représentation universaliste, laïque et tolérante de la vie exactement sur la voie de la tradition humaniste qui féconde votre pays pour l’accomplissement de la liberté dans le monde. Nous vous remercions de votre précieuse solidarité, le combat se poursuit.

Paris le 15 Décembre 2010

Boubacar Messoud

source: Baba ould Jiddou
Vendredi 17 Décembre 2010 - 09:11
Vendredi 17 Décembre 2010 - 09:12
INFOS AVOMM
Accueil | Envoyer à un ami | Version imprimable | Augmenter la taille du texte | Diminuer la taille du texte


Nouveau commentaire :


Dans la même rubrique :
1 2 3 4 5 » ... 602