
La question foncière constitue l’une des principales sources de conflits entre les populations mauritaniennes. Les foyers de tensions ne cessent de proliférer et les passions de se déchaîner. En raison, soit d’un mauvais règlement des différents fonciers, soit de l’incapacité des autorités à trancher les litiges.
A chaque fois, les mêmes scénarii se répètent. Des accrochages sanglants éclatent entre deux camps se disputant un lopin de terrain, objet de contentieux que l’administration avait mal arbitré. Mais les cas les plus graves sont ceux qui se produisent dans la vallée entre des propriétaires terriens traditionnels et de nouveaux maîtres totalement étrangers à une exploitation obtenue sous la bénédiction d’un hakem ou d’un wali.
Cette situation s’est aggravée depuis les événements de 1989 où les populations de la vallée ont été spoliées de leur héritage séculaire au profit d’hommes d’affaires qui convoitent les moindres espaces fertiles. L’autorité n’a aucun mal à se dresser contre la volonté farouche de paisibles citoyens attachés à leurs biens collectifs. La terre, dans la Vallée, est généralement un patrimoine ancestral commun à toute la lignée. Elle ne se vend ni ne se donne.
L’Etat a adopté au début des années 80 sa fameuse réforme foncière et domaniale sans tenir compte de la teneur traditionnelle des terres.
Les riverains ont été les principales victimes de cette «expropriation étatique » qui ne dit pas clairement son nom.
Forts de cette disposition juridique contraignante, les administrateurs locaux notamment les hakems et les walis, au lieu de trouver des solutions de compromis pour éviter de frustrer les anciens maîtres fonciers appliquent à outrance des instructions officielles préjudiciables à la bonne cohabitation entre les anciens et les nouveaux venus. Dans la plupart des litiges, c’est l’administration locale qui accorde des concessions à des particuliers sur un domaine traditionnel au grand mépris de la famille ou de la collectivité traditionnelle.
En dépit, des protestations et des plaintes exprimées par la partie expropriée, l’administration ne prête aucune attention à la correspondance qui lui est destinée. Mais, il suffit que les populations haussent le ton en guise de réprobation contre une injustice flagrante pour que des ordres formels s’abattent contre de pauvres civils sans défense considérés comme des agresseurs et des fauteurs de trouble.
Plus grave, les attributions opérées par l’autorité locale dépassent de loin les compétences d’un hakem ou d’un wali. L’astuce est connue : les bénéficiaires de la terre usurpée se constituent en coopératives fictives pour justifier l’attribution en question.
Les derniers incidents nés de cette incapacité de l’autorité locale à prévenir les déchirements inter-communautaire s ont eu lieu à Thialgne (Boghé) et à Bababé où la révolte des populations ont été sauvagement matée par des bidasses fous de rage. Ailleurs, on n’interdit pas à des citoyens de jouir de leurs patrimoines fonciers.
Pourquoi la vallée et généralement les riverains continuent d’être maltraités de la sorte ?
Cheikh Tidiane Dia
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Source: renovateur
(M) avomm
A chaque fois, les mêmes scénarii se répètent. Des accrochages sanglants éclatent entre deux camps se disputant un lopin de terrain, objet de contentieux que l’administration avait mal arbitré. Mais les cas les plus graves sont ceux qui se produisent dans la vallée entre des propriétaires terriens traditionnels et de nouveaux maîtres totalement étrangers à une exploitation obtenue sous la bénédiction d’un hakem ou d’un wali.
Cette situation s’est aggravée depuis les événements de 1989 où les populations de la vallée ont été spoliées de leur héritage séculaire au profit d’hommes d’affaires qui convoitent les moindres espaces fertiles. L’autorité n’a aucun mal à se dresser contre la volonté farouche de paisibles citoyens attachés à leurs biens collectifs. La terre, dans la Vallée, est généralement un patrimoine ancestral commun à toute la lignée. Elle ne se vend ni ne se donne.
L’Etat a adopté au début des années 80 sa fameuse réforme foncière et domaniale sans tenir compte de la teneur traditionnelle des terres.
Les riverains ont été les principales victimes de cette «expropriation étatique » qui ne dit pas clairement son nom.
Forts de cette disposition juridique contraignante, les administrateurs locaux notamment les hakems et les walis, au lieu de trouver des solutions de compromis pour éviter de frustrer les anciens maîtres fonciers appliquent à outrance des instructions officielles préjudiciables à la bonne cohabitation entre les anciens et les nouveaux venus. Dans la plupart des litiges, c’est l’administration locale qui accorde des concessions à des particuliers sur un domaine traditionnel au grand mépris de la famille ou de la collectivité traditionnelle.
En dépit, des protestations et des plaintes exprimées par la partie expropriée, l’administration ne prête aucune attention à la correspondance qui lui est destinée. Mais, il suffit que les populations haussent le ton en guise de réprobation contre une injustice flagrante pour que des ordres formels s’abattent contre de pauvres civils sans défense considérés comme des agresseurs et des fauteurs de trouble.
Plus grave, les attributions opérées par l’autorité locale dépassent de loin les compétences d’un hakem ou d’un wali. L’astuce est connue : les bénéficiaires de la terre usurpée se constituent en coopératives fictives pour justifier l’attribution en question.
Les derniers incidents nés de cette incapacité de l’autorité locale à prévenir les déchirements inter-communautaire s ont eu lieu à Thialgne (Boghé) et à Bababé où la révolte des populations ont été sauvagement matée par des bidasses fous de rage. Ailleurs, on n’interdit pas à des citoyens de jouir de leurs patrimoines fonciers.
Pourquoi la vallée et généralement les riverains continuent d’être maltraités de la sorte ?
Cheikh Tidiane Dia
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Source: renovateur
(M) avomm