
M Kane Hamidou Baba, président du MPR
La question des droits de l’homme dans notre pays continue d’occuper une place centrale dans l’arène politique et dans nos médias. Les droits de l’homme, que ce soit dans notre pays et partout ailleurs, méritent, sans aucun doute, qu’on leur accorde une attention toute particulière et surtout qu’on les préserve de leurs violeurs. La Mauritanie, c’est une lapalissade, a subi des violations importantes dans ce domaine durant plusieurs décennies et de ce fait, doit apporter aujourd’hui la démonstration qu’elle veut tourner cette page sombre de son histoire, pas si lointaine que ça. De fait, si elle veut consolider sa volonté de s’ancrer dans une démocratie totale et durable, elle ne peut se contenter d’améliorations à dose homéopathique en la matière. Cette réalité étant constatée, nous devons tout de même être objectifs et lucides si on veut mener ensemble intelligemment la lutte pour imposer le respect total des droits de l’homme dans notre pays. En effet et à mon modeste avis, la situation des droits de l’homme en RIM est bien meilleure aujourd’hui que celle qui prévalait au milieu des années 80 quand la RIM a perdu quelques uns de ses plus valeureux fils qui, pour certains, ont péri dans des geôles tristement célèbres, pour d’autres, ont été exécutés sans jugement préalable. Un journal entier serait insuffisant si on devait citer l’ensemble des violations des droits de l’homme dans notre pays que des organisations aussi crédibles que Amnesty International, Reporters Sans Frontières, la Fédération Internationale des Droits de l’Homme, et d’autres ONG ont dénoncées durant une bonne partie des années 80 et 90. Ceci étant, dans les derniers rapports de ces organisations et d’autres que j’ai lus, force est de constater que les attaques contre la Mauritanie en la matière sont beaucoup moins virulentes, si elles existent, que ceux des années cauchemardesques que notre pays a vécues. Je participe régulièrement à des forums internationaux sur la question et je peux vous certifier que les progrès réalisés par notre pays dans ce domaine sont reconnus de tous. Cependant, il faut reconnaître que notre pays est encore stigmatisé quand on parle du phénomène de l’esclavage et il ne fait aucun doute que sur ce domaine des progrès doivent être accomplis. De la même manière, sur le plan du respect des droits humains, il est incontestable qu’il reste encore du chemin à parcourir. Sur ces questions relatives aux droits de l’homme, les partis politiques de notre pays ont des positions différentes et chacun d’entre eux assume les siennes. Pour ce qui est du MPR, nous défendons et défendrons toujours les valeurs démocratiques qui sont indispensables si on veut laisser à nos enfants et petits enfants un pays où ils seront fiers de leur appartenance à la nation mauritanienne. Je vous avoue que le récent article du journal Le Rénovateur, signé de la plume de M. Camara, sur la question m’a laissé un peu perplexe pour deux raisons principales. La première est assez accusatrice vis-à-vis du MPR que le journaliste qualifie de complaisant envers les principes démocratiques et de respect des droits de l’homme. Je peux dire ici que ce journaliste ignore profondément les bases sur lesquelles le MPR a été fondé. Sans m’étaler sur la question, je peux lui garantir que le MPR et sa direction ne transigeront pas sur cette question. Reconnaître que, sous l’ère Aziz, la RIM a fait des progrès en la matière relève d’un minimum de bon sens et d’objectivité. C’est ce que nous disons au MPR. Mais nous ajoutons également que la question n’est pas définitivement résolue et qu’il y a encore du boulot à abattre dans le domaine. La deuxième raison pour laquelle je trouve que mon confrère n’est pas très objectif est liée à son analyse parcellaire de la question. En effet, le journaliste a donné son avis sur certains points qui, selon lui, nous ramènent en arrière. Il est libre d’avoir une opinion, mais le professionnalisme aurait voulu également qu’il citât les quelques avancées que le pays connaît sur la question depuis l’avènement au pouvoir du président Aziz. Ainsi son article aurait été moins partisan et aurait servi la cause. Il a le droit de critiquer ce qui ne va pas, mais il a le devoir de saluer ce qui va. Le MPR, en défendant les valeurs démocratiques, en défend forcément ses fers de lance qui sont nombreux. Le président Aziz, qu’on soit de son bord politique ou pas, nous devons le reconnaître, fait partie de ceux là. Il a pris un certain nombre de mesures concrètes qui nous font penser qu’il est sur la bonne voie et, par conséquent, nous le soutenons pour son combat de défense des libertés publiques en RIM. Ce qui vaut pour le président Aziz vaut également pour les nombreux militants des droits de l’homme qui se sont battus pendant des années et se battent encore aujourd’hui, au prix de leur vie parfois, pour participer à la construction de ce vaste chantier des droits de l’homme. Le MPR salue tous ces défenseurs des droits de l’homme en RIM. Si le président Aziz en est un, et objectivement nous pensons qu’il est pour une Mauritanie où les droits de l’homme sont respectés, nous avons l’honnêteté de le souligner et de le soutenir dans cet objectif. Je pense également que, en la matière, la Mauritanie, comme d’autres pays de la sous région et du continent en général, a encore des progrès à faire. C’est une évidence. L’actualité récente de plusieurs pays africains et moyen-orientaux nous rappelle que les peuples de ces pays ont une soif terrible de démocratie et de respect des droits de l’homme. Un des principes fondamentaux des droits de l’homme est la liberté d’expression. Cette liberté doit servir à faire des analyses objectives et dépassionnées pour nourrir le débat. Mis à part ça, le MPR accepte la critique car c’est un parti démocratique, et ses dirigeants sont toujours ouverts au dialogue, pour autant que les conditions de celui-ci permettent de poser les vrais problèmes et de leur trouver des solutions qui vont dans le sens de l’intégration nationale.
Cordialement,
Cheikh Tidiane DIOUWARA
Délégué Général du MPR (Europe-Amérique)
Président du Forum des étrangers de Lausanne, www.forumetrangers.ch
Membre du comité de la LICRA Suisse, www.licra.ch
Email : tdiouwara@yahoo.fr
Tél : + 41 79 709 90 77
Cordialement,
Cheikh Tidiane DIOUWARA
Délégué Général du MPR (Europe-Amérique)
Président du Forum des étrangers de Lausanne, www.forumetrangers.ch
Membre du comité de la LICRA Suisse, www.licra.ch
Email : tdiouwara@yahoo.fr
Tél : + 41 79 709 90 77