
Paras nigériens
POLITIQUE - La présence des troupes de 13 anciennes colonies françaises, notamment d'armées qui ont récemment mené des coups d'Etat, est très critiquée...
Le choix de l’Inde l’an dernier n’avait pas fait autant de remous. Demain mercredi, le défilé du 14 juillet à Paris verra les troupes de treize anciennes colonies françaises (Cameroun, Burkina Faso, Tchad, Congo, Sénégal, Mali, Togo, République centrafricaine, Bénin, Mauritanie, Gabon, Niger, et Madagascar) conduire «en frères d'armes» la traditionnelle parade sur les Champs-Elysées. Seule la Côte d'Ivoire - dont les liens avec la France restent tendus - a décliné l'invitation à défiler, envoyant simplement son ministre de la Défense pour représenter le pays.
Nostalgie coloniale?
Une image voulue par Nicolas Sarkozy pour célébrer «le lien né de la contribution des troupes africaines à la défense et à la libération de la France». Problème: si de nombreux soldats venus des colonies d’alors ont versé leur sang pour défendre la patrie française et ses intérêts, cette invitation apparaît comme indigne pour plusieurs ONG.
Certaines considèrent d’un œil ironique cette célébration par la France de la fin de sa domination, d’autres y voient carrément l'expression d'une nostalgie coloniale. Ce mardi, Nicolas Sarkozy a tenu à préciser que c’était là «un contre-sens absolu»: «C'est bien mal me connaître de penser que je puisse être inspiré par un quelconque sentiment de nostalgie envers une période dont j'ai plus d'une fois souligné l'injustice et les erreurs.»
Présence de putschistes
Mais là où le bât blesse réellement, c’est la présence dans certaines armées invitées de putschistes et de miliciens. Ainsi, les militaires nigériens, qui ont orchestré un coup d'Etat en février dernier et n’ont toujours pas organisé les élections promises, défileront mercredi, et Salou Djibo, qui avait mené les putschistes, représentera son pays en tribune officielle.
Le PS a, pour sa part, estimé que le Président avait «gâché» l'occasion de la commémoration du cinquantenaire des indépendances africaines. Les socialistes mettent en cause l’«ambiguïté du choix d'un défilé militaire pour la commémoration, des doutes sur les armées qui vont défiler, le repli sur le pré carré traditionnel de la diplomatie française, l’absence de réelle ambition pour l'avenir de l'Afrique».
Répressions sanglantes
L’association Survie dénonce quant à elle la présence d’armées coupables d’enrôlement d’enfants soldats et de répressions sanglantes. L'Elysée botte en touche en affirmant que «ce n'est pas aux soldats d'aujourd'hui mais aux anciens combattant d'hier» que l’Etat veut rendre hommage.
En conséquence, comme chaque année, l'arrivée de Nicolas Sarkozy est prévue pour 10 h. Une parade aérienne composée de 79 avions dont ceux de la Patrouille de France ouvrira le défilé, suivie des treize détachements africains, puis des écoles militaires, des écoles du ministère de l'Intérieur (police, officiers de sapeurs-pompiers) ainsi que des unités des trois armées, de la gendarmerie et, pour la troisième, année des pompiers volontaires et professionnels.
Les Champs-Élysées verront ensuite défiler 241 chevaux des troupes montées puis les troupes motorisées. En clôture, 38 hélicoptères effectueront un ballet aérien, avant le largage de huit parachutistes place de la Concorde, peu avant midi.
B.D.
Le choix de l’Inde l’an dernier n’avait pas fait autant de remous. Demain mercredi, le défilé du 14 juillet à Paris verra les troupes de treize anciennes colonies françaises (Cameroun, Burkina Faso, Tchad, Congo, Sénégal, Mali, Togo, République centrafricaine, Bénin, Mauritanie, Gabon, Niger, et Madagascar) conduire «en frères d'armes» la traditionnelle parade sur les Champs-Elysées. Seule la Côte d'Ivoire - dont les liens avec la France restent tendus - a décliné l'invitation à défiler, envoyant simplement son ministre de la Défense pour représenter le pays.
Nostalgie coloniale?
Une image voulue par Nicolas Sarkozy pour célébrer «le lien né de la contribution des troupes africaines à la défense et à la libération de la France». Problème: si de nombreux soldats venus des colonies d’alors ont versé leur sang pour défendre la patrie française et ses intérêts, cette invitation apparaît comme indigne pour plusieurs ONG.
Certaines considèrent d’un œil ironique cette célébration par la France de la fin de sa domination, d’autres y voient carrément l'expression d'une nostalgie coloniale. Ce mardi, Nicolas Sarkozy a tenu à préciser que c’était là «un contre-sens absolu»: «C'est bien mal me connaître de penser que je puisse être inspiré par un quelconque sentiment de nostalgie envers une période dont j'ai plus d'une fois souligné l'injustice et les erreurs.»
Présence de putschistes
Mais là où le bât blesse réellement, c’est la présence dans certaines armées invitées de putschistes et de miliciens. Ainsi, les militaires nigériens, qui ont orchestré un coup d'Etat en février dernier et n’ont toujours pas organisé les élections promises, défileront mercredi, et Salou Djibo, qui avait mené les putschistes, représentera son pays en tribune officielle.
Le PS a, pour sa part, estimé que le Président avait «gâché» l'occasion de la commémoration du cinquantenaire des indépendances africaines. Les socialistes mettent en cause l’«ambiguïté du choix d'un défilé militaire pour la commémoration, des doutes sur les armées qui vont défiler, le repli sur le pré carré traditionnel de la diplomatie française, l’absence de réelle ambition pour l'avenir de l'Afrique».
Répressions sanglantes
L’association Survie dénonce quant à elle la présence d’armées coupables d’enrôlement d’enfants soldats et de répressions sanglantes. L'Elysée botte en touche en affirmant que «ce n'est pas aux soldats d'aujourd'hui mais aux anciens combattant d'hier» que l’Etat veut rendre hommage.
En conséquence, comme chaque année, l'arrivée de Nicolas Sarkozy est prévue pour 10 h. Une parade aérienne composée de 79 avions dont ceux de la Patrouille de France ouvrira le défilé, suivie des treize détachements africains, puis des écoles militaires, des écoles du ministère de l'Intérieur (police, officiers de sapeurs-pompiers) ainsi que des unités des trois armées, de la gendarmerie et, pour la troisième, année des pompiers volontaires et professionnels.
Les Champs-Élysées verront ensuite défiler 241 chevaux des troupes montées puis les troupes motorisées. En clôture, 38 hélicoptères effectueront un ballet aérien, avant le largage de huit parachutistes place de la Concorde, peu avant midi.
B.D.