Le président Sidi Ould Cheikh Abdallahi, premier chef d'Etat démocratiquement élu en Mauritanie, fait face depuis deux semaines à sa première grave crise politique depuis son élection en mars 2007, marquée par une fronde au sein de sa propre majorité parlementaire.
Ce pays pauvre, déjà frappé de plein fouet par le choc pétrolier et la crise alimentaire mondiale, est sans gouvernement depuis le 3 juillet. La formation de la nouvelle équipe, annoncée pour jeudi, a été retardée par des problèmes de dernière minute.
Démocratiquement élu en 2007 après une transition exemplaire (2005-2007) d'une junte arrivée au pouvoir à la faveur d'un coup d'Etat militaire, le président a vu les choses se compliquer après la fin de la première année de son mandat de cinq ans.
La fronde couvait lors du premier gouvernement "technocratique" de Zeine Ould Zeidane, son allié au second tour des élections présidentielles, démis en mai 2008.
Les parlementaires demandaient sans cesse le départ du chef du gouvernement et la constitution d'une équipe "politique" qui reflèterait la majorité au Parlement.
La nomination de Yahya Ould Ahmed Waghf qui lui a succédé devait, aux yeux du président, constituer une réponse adéquate à cette demande de changement de la majorité.
Mais l'ouverture du gouvernement à deux partis de l'opposition et le retour aux affaires de caciques de l'ancien régime de Maaouiya Ould Taya, renversé par la junte en 2005, a été la goutte d'eau qui a fait déborder le vase.
Les deux partis en question sont l'Union des forces du Progrès (UFP, centre gauche, 9 députés) et le parti islamiste de Jemil Ould Mansour (5 députés, reconnu en 2007) interdit sous la junte et durant le règne de Ould Taya (1984-2005).
Un groupe de députés mécontents de la majorité présidentielle, appuyée par l'opposition, a alors déposé une motion de censure le 30 juin. Mais avant même le vote du texte, le chef de l'Etat a accepté la démission du Premier ministre et de son gouvernement le 3 juillet.
La démission du gouvernement a été saluée par les députés frondeurs comme "un pas sur la bonne voie".
Le chef du gouvernement a immédiatement été reconduit dans ses fonctions et a entamé des consultations très délicates pour former une nouvelle équipe, sans ouverture à l'opposition cette fois.
"Elle (la composition du gouvernement) sera annoncée au retour du président de Paris (la semaine prochaine), où il s'est rendu samedi pour la conférence au sommet des pays limitrophes de la Méditerranée", a indiqué à l'AFP un proche du Premier ministre.
Il a minimisé la gravité des problèmes qui se posent encore et qui se limiteraient, selon lui, à des "questions de détails".
Mais ces graves tensions ont encore été exacerbées vendredi avec l'annonce par des sénateurs de la majorité présidentielle du dépôt d'une demande d'une commission d'enquête parlementaire visant la fondation de l'épouse du président, accusée de détournements de fonds publics.
Selon eux, le président du Sénat Ba Mbaré refuse de programmer cette demande d'enquête au vote de la séance plénière.
__________
AFP
(M) avomm
Ce pays pauvre, déjà frappé de plein fouet par le choc pétrolier et la crise alimentaire mondiale, est sans gouvernement depuis le 3 juillet. La formation de la nouvelle équipe, annoncée pour jeudi, a été retardée par des problèmes de dernière minute.
Démocratiquement élu en 2007 après une transition exemplaire (2005-2007) d'une junte arrivée au pouvoir à la faveur d'un coup d'Etat militaire, le président a vu les choses se compliquer après la fin de la première année de son mandat de cinq ans.
La fronde couvait lors du premier gouvernement "technocratique" de Zeine Ould Zeidane, son allié au second tour des élections présidentielles, démis en mai 2008.
Les parlementaires demandaient sans cesse le départ du chef du gouvernement et la constitution d'une équipe "politique" qui reflèterait la majorité au Parlement.
La nomination de Yahya Ould Ahmed Waghf qui lui a succédé devait, aux yeux du président, constituer une réponse adéquate à cette demande de changement de la majorité.
Mais l'ouverture du gouvernement à deux partis de l'opposition et le retour aux affaires de caciques de l'ancien régime de Maaouiya Ould Taya, renversé par la junte en 2005, a été la goutte d'eau qui a fait déborder le vase.
Les deux partis en question sont l'Union des forces du Progrès (UFP, centre gauche, 9 députés) et le parti islamiste de Jemil Ould Mansour (5 députés, reconnu en 2007) interdit sous la junte et durant le règne de Ould Taya (1984-2005).
Un groupe de députés mécontents de la majorité présidentielle, appuyée par l'opposition, a alors déposé une motion de censure le 30 juin. Mais avant même le vote du texte, le chef de l'Etat a accepté la démission du Premier ministre et de son gouvernement le 3 juillet.
La démission du gouvernement a été saluée par les députés frondeurs comme "un pas sur la bonne voie".
Le chef du gouvernement a immédiatement été reconduit dans ses fonctions et a entamé des consultations très délicates pour former une nouvelle équipe, sans ouverture à l'opposition cette fois.
"Elle (la composition du gouvernement) sera annoncée au retour du président de Paris (la semaine prochaine), où il s'est rendu samedi pour la conférence au sommet des pays limitrophes de la Méditerranée", a indiqué à l'AFP un proche du Premier ministre.
Il a minimisé la gravité des problèmes qui se posent encore et qui se limiteraient, selon lui, à des "questions de détails".
Mais ces graves tensions ont encore été exacerbées vendredi avec l'annonce par des sénateurs de la majorité présidentielle du dépôt d'une demande d'une commission d'enquête parlementaire visant la fondation de l'épouse du président, accusée de détournements de fonds publics.
Selon eux, le président du Sénat Ba Mbaré refuse de programmer cette demande d'enquête au vote de la séance plénière.
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AFP
(M) avomm