
« Personne n’est né esclave. On a fait de nous des esclaves.» Et Tiken Jah Fakoly tente d'émanciper l'Afrique avec sa musique et ses mots. (Photo Rue Frontenac, Montréal)
Le reggae fut la porte d’entrée de Tiken Jah Fakoly dans le monde musical. L’Africain a depuis peaufiné son art, ce que l’on perçoit pleinement en écoutant les compositions d’African Revolution.
Si le reggae demeure un élément essentiel de la palette sonore du natif de la Côte d’Ivoire, African Revolution fait la part belle aux métissages, aux textures et à une foule d’instruments organiques de souche.
« Ça fait une dizaine d’albums que j’ai mis sur le marché en près de 15 ans de carrière, dit-il. Je ne voulais pas m’installer dans une monotonie de reggae classique. Pour essayer de trouver une autre sonorité, j’ai décidé de donner le pouvoir aux instruments traditionnels africains. Je les avais utilisés dans d’autres albums, mais pas sur tous les titres. Ici, ils sont omniprésents.
« Avec ce disque, je peux dire qu’on a trouvé le son original du reggae africain. Évidemment, on ne pourra pas faire mieux que le pays de Bob Marley, mais en tant qu’Africains, on peut apporter notre contribution à l’évolution positive du reggae. On peut donner une identité africaine à notre reggae. »
La francophonie universelle
Pour ce nouvel effort, Tiken Jah a collaboré avec une demi-douzaine d’auteurs ou compositeurs, notamment la Française Jeanne Cherhal, qui signe le texte de Je ne veux pas ton pouvoir.
« Moi, j’écris mes textes au départ dans ce que j’appelle le français ivoirien. Mais pour qu’un plus large public ait accès au message, j’ai l’habitude de faire appel à des auteurs. Des auteurs que j’appelle mes traducteurs (sourire), parce qu’ils "traduisent" un peu ce que je dis. »
Africain Revolution est disponible sous l’étiquette Universal, méga joueur d’une industrie du disque malmenée depuis des années. N’empêche, le disque de Tiken Jah va ainsi disposer d’une visibilité qui pourra franchir toutes les barrières, atteindre tous les publics.
« Le combat que je suis en train de mener pour l’Afrique, c’est un combat qui a besoin de beaucoup de personnes pour arriver à… je ne dirai pas à gagner ce combat, mais pour faire ce combat. Le seul public reggae ne suffisait pas. Le seul public francophone ne suffisait pas. C’est pour ça que je chante aussi en anglais cette fois-ci.
« J’ai besoin d’informer beaucoup de personnes. Les Africains connaissent l’histoire de tous les peuples, mais tous les peuples ne connaissent pas la vraie histoire de l’Afrique. Pour beaucoup de personnes, l’histoire des Noirs se limite à l’esclavage. Moi, je dis non. Avant l’esclavage et la colonisation, avant que les missionnaires et que les explorateurs viennent, il y avait toute une civilisation en place. Nous avions tout. Et, un matin, la civilisation occidentale est venue perturber cette civilisation qui était en marche.
« Personne n’est né esclave. On a fait de nous des esclaves. L’Afrique est dans un processus normal de démocratisation. Quand on sort de 400 ans d’esclavage et de colonisation, on est quand même un peu traumatisés. Ça fait seulement 50 ans qu’on a commencé à voir l’indépendance des états africains. Ce n’est rien à côté des États-Unis ou du Canada. On a seulement besoin d’encore un peu de temps. »
Par Philippe Rezzonico
Source: RUE FRONTENAC
Si le reggae demeure un élément essentiel de la palette sonore du natif de la Côte d’Ivoire, African Revolution fait la part belle aux métissages, aux textures et à une foule d’instruments organiques de souche.
« Ça fait une dizaine d’albums que j’ai mis sur le marché en près de 15 ans de carrière, dit-il. Je ne voulais pas m’installer dans une monotonie de reggae classique. Pour essayer de trouver une autre sonorité, j’ai décidé de donner le pouvoir aux instruments traditionnels africains. Je les avais utilisés dans d’autres albums, mais pas sur tous les titres. Ici, ils sont omniprésents.
« Avec ce disque, je peux dire qu’on a trouvé le son original du reggae africain. Évidemment, on ne pourra pas faire mieux que le pays de Bob Marley, mais en tant qu’Africains, on peut apporter notre contribution à l’évolution positive du reggae. On peut donner une identité africaine à notre reggae. »
La francophonie universelle
Pour ce nouvel effort, Tiken Jah a collaboré avec une demi-douzaine d’auteurs ou compositeurs, notamment la Française Jeanne Cherhal, qui signe le texte de Je ne veux pas ton pouvoir.
« Moi, j’écris mes textes au départ dans ce que j’appelle le français ivoirien. Mais pour qu’un plus large public ait accès au message, j’ai l’habitude de faire appel à des auteurs. Des auteurs que j’appelle mes traducteurs (sourire), parce qu’ils "traduisent" un peu ce que je dis. »
Africain Revolution est disponible sous l’étiquette Universal, méga joueur d’une industrie du disque malmenée depuis des années. N’empêche, le disque de Tiken Jah va ainsi disposer d’une visibilité qui pourra franchir toutes les barrières, atteindre tous les publics.
« Le combat que je suis en train de mener pour l’Afrique, c’est un combat qui a besoin de beaucoup de personnes pour arriver à… je ne dirai pas à gagner ce combat, mais pour faire ce combat. Le seul public reggae ne suffisait pas. Le seul public francophone ne suffisait pas. C’est pour ça que je chante aussi en anglais cette fois-ci.
« J’ai besoin d’informer beaucoup de personnes. Les Africains connaissent l’histoire de tous les peuples, mais tous les peuples ne connaissent pas la vraie histoire de l’Afrique. Pour beaucoup de personnes, l’histoire des Noirs se limite à l’esclavage. Moi, je dis non. Avant l’esclavage et la colonisation, avant que les missionnaires et que les explorateurs viennent, il y avait toute une civilisation en place. Nous avions tout. Et, un matin, la civilisation occidentale est venue perturber cette civilisation qui était en marche.
« Personne n’est né esclave. On a fait de nous des esclaves. L’Afrique est dans un processus normal de démocratisation. Quand on sort de 400 ans d’esclavage et de colonisation, on est quand même un peu traumatisés. Ça fait seulement 50 ans qu’on a commencé à voir l’indépendance des états africains. Ce n’est rien à côté des États-Unis ou du Canada. On a seulement besoin d’encore un peu de temps. »
Par Philippe Rezzonico
Source: RUE FRONTENAC