Les réactions recueillies cette semaine en Tunisie semblent favorables à la décision prise par l'Union Africaine d'imposer des sanctions à la junte militaire au pouvoir en Mauritanie. Politiciens et analystes ont accueilli favorablement cette résolution, votée vendredi dernier par le Conseil de Paix et de Sécurité (CPS) de l'UA.
Un membre du Parlement tunisien déclare que la résolution a été bien pensée et qu'elle devrait obtenir l'effet désiré sur le Gouvernement par intérim.
La parlementaire Adel Chaouch a salué l'UA pour n'avoir ciblé que des responsables spécifiques en évitant d'arrêter la fourniture des aides à la population. "C'est une opportunité offerte à la communauté mondiale de reconsidérer son approche des régimes rebelles", dit-il, " particulièrement parce que dans de nombreux cas, nous voyons les nations payer le prix des erreurs commises par les dirigeants."
Dans sa parution du 8 février, Asharq al-Awsat, journal basé à Londres, rapporte que les sanctions ont été imposées directement sur soixante personnes : cinq membres du Haut-Conseil d'Etat, sept Ministres, treize hommes d'affaires, dix Parlementaires, cinq leaders de partis politiques et un certain nombre d'activistes qui ont soutenu le Coup d'Etat.
L'angolais Manuel Domingos Augusto, Président du CPS, a déclaré vendredi à Addis Abeba que la résolution comprend aussi un renforcement des interdictions de voyager en direction des membres civils et militaires du conseil dirigeant, ainsi que le gel de leurs avoirs.
Dans son communiqué officiel, le CPS a appelé les états-membres de l'UA à mettre en oeuvre cette résolution, demandant qu'ils contribuent aux efforts visant la restauration de l'ordre politique en Mauritanie. Le communiqué s'adresse également à l'administration militaire, et lui demande de "coopérer pleinement avec l'UA... afin de revenir au régime constitutionnel et pour résoudre promptement la crise politique dans le pays".
Ahmed Bemba Ould Baya, Président du Haut-Conseil d'Etat mauritanien au pouvoir, accuse l'UA de refuser de reconnaître les résultats obtenus par l'administration militaire. Ces réussites comprennent "l'organisation de forums généraux pour la démocratie, la mise en place d'élections dans les...six mois, et la réduction des prix en général", remarque-t-il.
"Nous pressons ainsi l'UA de se montrer objective et d'entrer dans un cycle de négociations, plutôt que dans des sanctions, négociations qui seront le moyens de résoudre toutes les questions, dont le retour à la voie démocratique", conclut Ould Baya.
Les analystes politiques en Tunisie voient de plus larges implications dans l'action de l'UA. Borhane Besais dit à Magharebia que la résolution traite d'un problème politique africain qui va bien au-delà du simple régime de Nouakchott. En tant que tel, il s'est senti encouragé par la volonté affichée de l'UA d'opter pour des résolutions contraignantes, mais il dit que la dernière décision "sera plus contraignante encore si elle peut être renforcée par d'autres organisations mondiales, comme le Conseil de Sécurité de l'ONU."
Sofiane Chourabi, journaliste, blâme la junte pour avoir "renversé le régime démocratique légitime", ajoutant qu'elle a "étouffé dans l'oeuf une nouvelle expérience qui aurait pu devenir un exemple à suivre pour les pays voisins".
Chourabi ajoute que les sanctions prises par toutes les parties constituent "le moins que l'on puisse faire afin que cette expérience ne devienne pas régressive, et pour mettre la pression sur les dirigeants révolutionnaires afin qu'ils respectent la légitimité politique et populaire de l'ancien régime".
La Mauritanie a été suspendue de la liste des membres de l'Union Africaine depuis le Coup d'Etat du 6 août. Le président mauritanien par intérim, le Général Muhammad Ould Abdel Aziz, a demandé le 30 janvier à l'UA de contrôler le déroulement des élections présidentielles proposées pour le mois de juin, mais l'organisation n'a pas encore fait connaître sa réponse.
Source: Magharebia
Un membre du Parlement tunisien déclare que la résolution a été bien pensée et qu'elle devrait obtenir l'effet désiré sur le Gouvernement par intérim.
La parlementaire Adel Chaouch a salué l'UA pour n'avoir ciblé que des responsables spécifiques en évitant d'arrêter la fourniture des aides à la population. "C'est une opportunité offerte à la communauté mondiale de reconsidérer son approche des régimes rebelles", dit-il, " particulièrement parce que dans de nombreux cas, nous voyons les nations payer le prix des erreurs commises par les dirigeants."
Dans sa parution du 8 février, Asharq al-Awsat, journal basé à Londres, rapporte que les sanctions ont été imposées directement sur soixante personnes : cinq membres du Haut-Conseil d'Etat, sept Ministres, treize hommes d'affaires, dix Parlementaires, cinq leaders de partis politiques et un certain nombre d'activistes qui ont soutenu le Coup d'Etat.
L'angolais Manuel Domingos Augusto, Président du CPS, a déclaré vendredi à Addis Abeba que la résolution comprend aussi un renforcement des interdictions de voyager en direction des membres civils et militaires du conseil dirigeant, ainsi que le gel de leurs avoirs.
Dans son communiqué officiel, le CPS a appelé les états-membres de l'UA à mettre en oeuvre cette résolution, demandant qu'ils contribuent aux efforts visant la restauration de l'ordre politique en Mauritanie. Le communiqué s'adresse également à l'administration militaire, et lui demande de "coopérer pleinement avec l'UA... afin de revenir au régime constitutionnel et pour résoudre promptement la crise politique dans le pays".
Ahmed Bemba Ould Baya, Président du Haut-Conseil d'Etat mauritanien au pouvoir, accuse l'UA de refuser de reconnaître les résultats obtenus par l'administration militaire. Ces réussites comprennent "l'organisation de forums généraux pour la démocratie, la mise en place d'élections dans les...six mois, et la réduction des prix en général", remarque-t-il.
"Nous pressons ainsi l'UA de se montrer objective et d'entrer dans un cycle de négociations, plutôt que dans des sanctions, négociations qui seront le moyens de résoudre toutes les questions, dont le retour à la voie démocratique", conclut Ould Baya.
Les analystes politiques en Tunisie voient de plus larges implications dans l'action de l'UA. Borhane Besais dit à Magharebia que la résolution traite d'un problème politique africain qui va bien au-delà du simple régime de Nouakchott. En tant que tel, il s'est senti encouragé par la volonté affichée de l'UA d'opter pour des résolutions contraignantes, mais il dit que la dernière décision "sera plus contraignante encore si elle peut être renforcée par d'autres organisations mondiales, comme le Conseil de Sécurité de l'ONU."
Sofiane Chourabi, journaliste, blâme la junte pour avoir "renversé le régime démocratique légitime", ajoutant qu'elle a "étouffé dans l'oeuf une nouvelle expérience qui aurait pu devenir un exemple à suivre pour les pays voisins".
Chourabi ajoute que les sanctions prises par toutes les parties constituent "le moins que l'on puisse faire afin que cette expérience ne devienne pas régressive, et pour mettre la pression sur les dirigeants révolutionnaires afin qu'ils respectent la légitimité politique et populaire de l'ancien régime".
La Mauritanie a été suspendue de la liste des membres de l'Union Africaine depuis le Coup d'Etat du 6 août. Le président mauritanien par intérim, le Général Muhammad Ould Abdel Aziz, a demandé le 30 janvier à l'UA de contrôler le déroulement des élections présidentielles proposées pour le mois de juin, mais l'organisation n'a pas encore fait connaître sa réponse.
Source: Magharebia