Lutte contre l’excision : Mamadou Seck plaide une coordination transfrontalière

Une conférence interparlementaire sur les mutilations génitales féminines s’est ouverte avant-hier à Dakar. Réunissant une cinquantaine de représentants d’institutions électives africaines, cette rencontre a servi de cadre au président de l’Assemblée nationale Mamadou Seck pour inviter les Etats voisins du Sénégal à mener des actions concertées contre l’excision.

Le président de l’Assemblée nationale, Mamadou Seck, a appelé hier le Sénégal et ses voisins, le Mali, la Guinée, la Mauritanie, la Guinée Bissau à renforcer la coordination transfrontalière pour permettre aux Etats d’atteindre l’abandon de l’excision d’ici 2015. La coordination doit impliquer tous les acteurs concernés par la lutte contre l’excision, selon le président de l’Assemblée nationale qui a ouvert hier une conférence interparlementaire sur le thème : harmoniser les instruments légaux contre les mutilations génitales féminines : partager les succès - consolider les acquis- poursuivre les avancées !

Mamadou Seck a encouragé les pays qui n’ont pas encore légiféré sur la lutte contre l’excision à se joindre au Sénégal pour le respect des engagements nationaux et internationaux. Il a également suggéré les acteurs à faire preuve de pédagogie dans la sensibilisation contre la pratique. Une démarche méthodique est nécessaire vu la sensibilité du problème », a insisté le président de l’Assemblée nationale qui a renouvelé l’engagement du parlement à soutenir la lutte contre les mutilations génitales féminines à travers les institutions concernées par la pratique. Il a aussi réitéré l’engagement du Parlement à faire le plaidoyer pour un meilleur accès des enfants à l’école, la promotion de la santé des femmes, la protection des enfants contre toute forme de violence.

Plusieurs parlementaires africains participent à la rencontre. Les représentants des Ong qui ont pris la parole à l’ouverture des travaux ont appelé à l’institution d’une résolution spécifique des Nations-Unies sur les mutilations génitales féminines. « Une résolution n’est pas en contradiction avec les activités sur le terrain », a déclaré la vice-présidente du Sénat italien, Emma Bonino. « Il faut pousser pour réussir l’éradication du phénomène. A un problème complexe, il faut une stratégie complexe. Parfois, il faut pousser sur le terrain, parfois il faut mener la bataille sur le plan économique. Il faut également mener le combat sur le plan politique pour pousser les autorités », a ajouté la vice-présidente du Sénat italien. Pour Mme Ndeye Khady Diop, ministre de la Famille, de la Sécurité alimentaire, de l’Entreprenariat féminin, la Microfinance et de la Petite enfance, « la rencontre est une opportunité pour accélérer la marche vers l’éradication des mutilations génitales féminines ». Le ministre d’Etat a émis l’espoir que les objectifs poursuivis à travers la rencontre seront à la hauteur des attentes.


Babacar DIONE


Source: le soleil