
Ce Hors-série du Point consacré à la pensée noire présente les textes qui ont le plus influencé les communautés noires d’Afrique, des Amériques et des Caraïbes ces trois derniers siècles. Dès le départ, en titrant « Pensée noire », les rédacteurs de la revue ont pris le risque d’être accusé de racisme, d’autant que l’on ne trouve dans cette anthologie que des textes sur les Noirs écrits par des auteurs noirs.
Exclure le Blanc pour mieux exalter le Noir ? Tel n’est pas l’intention des rédacteurs de la revue. Les textes ont été regroupés en trois parties : d’abord les textes fondateurs, directement liés au problème de l’esclavage et son abolition ; le deuxième chapitre présente les textes qui, à partir de la fin du XXe siècle, vont illustrer la quête d’identité des Noirs, du courant Harlem Renaissance au « Tout-Monde » d’Edouard Glissant. Enfin, les essais et discours qui ont structuré les luttes contre le racisme, la ségrégation, le colonialisme et les inégalités en tout genre.
« Nous vivons un temps où, de plus en plus les jeunes générations s’installent dans le postracial, sans « se prendre la tête » avec ça, selon Souleymane Bachir Diagne. La pensée noire, ce sont aussi des visions du monde qui s’expriment en des récits graves comme les mythes, légers comme les contes. Ce qui se réfléchit dans la « pensée noire » n’est rien d’autre que la condition humaine.
Depuis la plus haute Antiquité, le regard du Blanc sur le Noir a toujours oscillé entre sentiment de supériorité, fascination et mépris. Romuald Fonkoua, professeur de littérature francophone à l’université de Strasbourg, revient sur l’histoire d’un préjugé tragique.
Au Moyen Âge, dans la pensée occidentale comme dans la pensée arabe, héritières des savoirs de l’Antiquité, le monde se subdivise en deux grands ensembles ; les pays connus et les pays inconnus. Parmi ses derniers, comparée à l’Asie qui est terre des merveilles, l’Afrique est terre de monstres. Elle est peuplée d’animaux aux noms mystérieux. Ses habitants sont des barbares.
La diversité du monde sera prise sous l’angle de la hiérarchie des couleurs et des mœurs. Elle emprunte plusieurs arguments. L’un, bien connu, repose sur la théorie des climats. La couleur différente des Noirs est due aux températures élevées des latitudes sous lesquelles ils vivent, comme le note Buffon (1707-1778) dans son Histoire générale et particulière. Le second argument relève de la biologie. Il reprend l’erreur du Grec Hérodote, dénoncée par Aristote à propos de la couleur du sperme des Nègres…
Le dernier argument, enfin, relève de la théologie. Il se fonde sur celui que saint Augustin (353-450) avait développé dans La Cité de Dieu. Le Noir descend de Cham, le fils maudit de Noé. Sa couleur est la punition pour la faute initiale commise. R. Fonkoua examine les différentes théories soutenues par Gobineau, Lévy-Bruhl, Cuvier Franz Josef Gall, Geoffroy Saint Hilaire, Virey, etc.
Le bateau négrier est une machine du système esclavagiste ; il faut briser toue forme de résistance afin de livrer dans la colonie des êtres soumis. L’expérience de la traite et de l’esclavage – sa longue durée, sa transcontinentalité, sa complexité, l’impact de ses héritages dans la pensée, la philosophie, le droit, l économie, la culture – en a fait une archive vivante et universelle où penser métaphores ,références, analogies et inspiration. La pensée noire s’en nourrit (Françoise Vergès). Quand Olaudah Equiano (1745-1797), publie, en 1789, Le Récit intéressant de la vie d’Olaudah Equiano, écrit par lui-même, il y a 44 ans et une longue expérience.
S’il est une figure fondatrice des peuples noirs, c’est celle de Toussant Louverture, premier dirigeant noir de Saint-Domingue où, comme le rappelle Aimé Césaire, « la négritude se mit debout pour la première fois et dit qu’elle croyait en son humanité. »
Negro spirituals et gospels sont les chants du peuple esclave. Les chants s’accompagnent d’une musique rythmée et percutante, qui influencera les blues et plus tard le jazz.
William Edward Burghardt Du bois (1868-1963) est le premier Noir à avoir obtenu un doctorat à Harvard. Le problème du XXe siècle est le problème de la ligne de partage des couleurs. Les blancs posent leurs normes comme universelles, les Noirs n’ont d’existence que dans et par la vision qu’ont d’eux les Blancs. L’idée d’un « moi » démocratique fait de multiplicité et de diversité est une conviction développée dans Les Ames du peuple noir, qui fait de Du Bois le père fondateur de la pensée noire américaine.
Pour Du Bois, Booker T. Washington pousse les Noirs à accepter une position de soumission et d’infériorité raciale. Son adversaire Marcus Garvey (1887-1940) crée une compagnie de navigation maritime, la Black Star Line, dans le but d’assurer le rapatriement des Noirs en Afrique. Ont été mises en exergue quelques vérités sur l’esclavage. Comment l’Afrique est-elle devenue la grande pourvoyeuse d’esclaves du reste du globe ? Quelles sont les spécificités de la « traite » organisée par les Européens ? Quel fut le rôle de l’Islam dans l’esclavage des Noirs ? Dix questions, dix réponses ont été formulée pour le comprendre.
Quand il débarque brisé du bateau négrier, comment se reconstruit l’esclave africain ? L’écrivain martiniquais Patrick Chamoiseau explique le rôle de la musique, de la danse et du conte. C’est avec le conteur que la communauté antillaise brisée va s’articuler en paroles. La damnation initiale portée sur la race noire à partir de la traite a pénétré les esprits de tous les Noirs.
Exister en tant que Noir impliquait d’abord pour les anciens esclaves de retrouver leurs racines africaines et la fierté d’être Africain. C’est un long processus que raconte l’historien sénégalais Mamadou Diouf. C’est à la Sorbonne que s’établit officiellement la jonction entre Noirs africains et américains. Quand Césaire dénonce la violence et le mensonge colonial, Senghor invite à un nouvel humanise et au dialogue des cultures. Il distingue raison « européenne » et « africaine », « raison-œil » et « raison-étreinte. Pour lui « l’art est explicatif, non descriptif. » Césaire s’empare de la langue du maître. Il la pétrit et la renouvelle pour dénoncer le colonialisme. La colonisation dégrade et corrompt, elle n’est jamais contact de civilisation. L’Occident doit accepter que le monde est divers et que cette diversité est richesse. (Discours su le colonialisme).
En Afrique, un vieillard qui meurt est une bibliothèque qui brûle, selon Amadou Hampâté Bâ. Cette formule est très contestable et très contestée. Au carrefour de trois chemins, l’Islam soufi, les lettres françaises et les traditions peule ou mandé, il témoigne de l’importance de l’ouverture. Dans son ouvrage : Nations nègres et culture (1954), Cheikh Anta Diop soutient la thèse selon laquelle l’impérialisme occidental a « blanchi » l’Egypte afin de mieux dominer les peuples colonisés.
A la veille des indépendances, ce livre est devenu l’étendard d’une révolution culturelle. Dans le discours de Stockholm en 1986, Wole Soyinka porte sa réflexion sur le pouvoir, l’Afrique étant un repaire de tyrans autant que le reste du monde. Il rappelle devant les Nobel les compromissions historiques des penseurs des Lumières. Il s’excusera d’ailleurs par la suite d’avoir rangé Montesquieu au nombre de ceux qui, tels Voltaire ou Hegel ont accepté le principe de l’esclavage.
Selon Edouard Glissant, la toute puissance de la civilisation occidentale a masqué la présence au monde d’autres cultures, africaine, amérindienne, et etc. « Je devine peut-être qu’il n’y aura plus de culture sans toutes les cultures, plus de civilisation qui puisse être métropole des autres, plus de poète pour ignorer le mouvement de l’histoire » écrit-il. En 1958, son premier roman obtient le prix Renaudot.
A partir de l’expérience caribéenne, Edouard Glissant décrit l’irréversible créolisation du monde. Dans l’espace géopolitique du « Tout-Monde » (Traité du Tout-Monde, Gallimard, 1997), les murs tombent et les Etats-nations sont caducs.
Il existe une philosophie africaine au sens grec du mot, qui ne peut être confondu avec l’ethnophilosophie, l’étude des représentations collectives traditionnelles. Tel est le postulat du philosophe béninois Paulin Hountondji qui essaie d’expliquer sa position.
La pensée africaine est aussi vieille que les peuples africains eux-mêmes, déclare-t-il. Et il continue : « A force de penser dans les langues européennes, nous avons fini par accepter comme allant de soi des propositions qui n’auraient aucun sens dans nos langues. » Il n’y a pas besoin d’écriture pour que se développe dans une société l’esprit philosophique au sens de Voltaire ou de Socrate, le non-conformisme social et idéologique.
A priori la philosophie africaine doit comprendre aussi la philosophie orale. La critique de l’ethnophilosophie aura ainsi libéré le projet d’une histoire de la philosophie africaine.
Proche des thèses existentialistes, Franz Fanon (1925-1961) veut comprendre les effets du racisme sur psychisme de l’homme noir. Il publie aux éditions Le Seuil en 1952 Peau noire, masques blancs .Il soutient que la « race » est une prison pour l’homme « noir » et qu’elle l’aliène radicalement, le transforme en chose.
Les Damnés de la terre connaissent, dès leur parution fin 1961, en pleine guerre d’Algérie, un immense succès. Interdit pat les autorités françaises, traduit en plusieurs langues. La réponse des armes est légitimes : la violence fait des colonisés des hommes libres. Dans l’histoire de la pensée noire, Fanon appartient à cette école qui lutte pour une démocratie postraciale.
Le discours du pasteur Martin Luther King (1929-1968) en partie improvisé est typique des sermons des églises baptistes noires, notamment par la répétition des formules « I am a dream » et « let freedom ring ». La foule approuvait par des « amen » vibrants.
Louis Farrakhan proclame la suprématie noire. Il accuse les Juifs de posséder des bateaux négriers.
Ce numéro de la revue Le Point a su bien montrer les différentes facettes des pensées noires.
par Amady Aly Dieng ,
dimanche 24 mai 2009
sud on line
Exclure le Blanc pour mieux exalter le Noir ? Tel n’est pas l’intention des rédacteurs de la revue. Les textes ont été regroupés en trois parties : d’abord les textes fondateurs, directement liés au problème de l’esclavage et son abolition ; le deuxième chapitre présente les textes qui, à partir de la fin du XXe siècle, vont illustrer la quête d’identité des Noirs, du courant Harlem Renaissance au « Tout-Monde » d’Edouard Glissant. Enfin, les essais et discours qui ont structuré les luttes contre le racisme, la ségrégation, le colonialisme et les inégalités en tout genre.
« Nous vivons un temps où, de plus en plus les jeunes générations s’installent dans le postracial, sans « se prendre la tête » avec ça, selon Souleymane Bachir Diagne. La pensée noire, ce sont aussi des visions du monde qui s’expriment en des récits graves comme les mythes, légers comme les contes. Ce qui se réfléchit dans la « pensée noire » n’est rien d’autre que la condition humaine.
Depuis la plus haute Antiquité, le regard du Blanc sur le Noir a toujours oscillé entre sentiment de supériorité, fascination et mépris. Romuald Fonkoua, professeur de littérature francophone à l’université de Strasbourg, revient sur l’histoire d’un préjugé tragique.
Au Moyen Âge, dans la pensée occidentale comme dans la pensée arabe, héritières des savoirs de l’Antiquité, le monde se subdivise en deux grands ensembles ; les pays connus et les pays inconnus. Parmi ses derniers, comparée à l’Asie qui est terre des merveilles, l’Afrique est terre de monstres. Elle est peuplée d’animaux aux noms mystérieux. Ses habitants sont des barbares.
La diversité du monde sera prise sous l’angle de la hiérarchie des couleurs et des mœurs. Elle emprunte plusieurs arguments. L’un, bien connu, repose sur la théorie des climats. La couleur différente des Noirs est due aux températures élevées des latitudes sous lesquelles ils vivent, comme le note Buffon (1707-1778) dans son Histoire générale et particulière. Le second argument relève de la biologie. Il reprend l’erreur du Grec Hérodote, dénoncée par Aristote à propos de la couleur du sperme des Nègres…
Le dernier argument, enfin, relève de la théologie. Il se fonde sur celui que saint Augustin (353-450) avait développé dans La Cité de Dieu. Le Noir descend de Cham, le fils maudit de Noé. Sa couleur est la punition pour la faute initiale commise. R. Fonkoua examine les différentes théories soutenues par Gobineau, Lévy-Bruhl, Cuvier Franz Josef Gall, Geoffroy Saint Hilaire, Virey, etc.
Le bateau négrier est une machine du système esclavagiste ; il faut briser toue forme de résistance afin de livrer dans la colonie des êtres soumis. L’expérience de la traite et de l’esclavage – sa longue durée, sa transcontinentalité, sa complexité, l’impact de ses héritages dans la pensée, la philosophie, le droit, l économie, la culture – en a fait une archive vivante et universelle où penser métaphores ,références, analogies et inspiration. La pensée noire s’en nourrit (Françoise Vergès). Quand Olaudah Equiano (1745-1797), publie, en 1789, Le Récit intéressant de la vie d’Olaudah Equiano, écrit par lui-même, il y a 44 ans et une longue expérience.
S’il est une figure fondatrice des peuples noirs, c’est celle de Toussant Louverture, premier dirigeant noir de Saint-Domingue où, comme le rappelle Aimé Césaire, « la négritude se mit debout pour la première fois et dit qu’elle croyait en son humanité. »
Negro spirituals et gospels sont les chants du peuple esclave. Les chants s’accompagnent d’une musique rythmée et percutante, qui influencera les blues et plus tard le jazz.
William Edward Burghardt Du bois (1868-1963) est le premier Noir à avoir obtenu un doctorat à Harvard. Le problème du XXe siècle est le problème de la ligne de partage des couleurs. Les blancs posent leurs normes comme universelles, les Noirs n’ont d’existence que dans et par la vision qu’ont d’eux les Blancs. L’idée d’un « moi » démocratique fait de multiplicité et de diversité est une conviction développée dans Les Ames du peuple noir, qui fait de Du Bois le père fondateur de la pensée noire américaine.
Pour Du Bois, Booker T. Washington pousse les Noirs à accepter une position de soumission et d’infériorité raciale. Son adversaire Marcus Garvey (1887-1940) crée une compagnie de navigation maritime, la Black Star Line, dans le but d’assurer le rapatriement des Noirs en Afrique. Ont été mises en exergue quelques vérités sur l’esclavage. Comment l’Afrique est-elle devenue la grande pourvoyeuse d’esclaves du reste du globe ? Quelles sont les spécificités de la « traite » organisée par les Européens ? Quel fut le rôle de l’Islam dans l’esclavage des Noirs ? Dix questions, dix réponses ont été formulée pour le comprendre.
Quand il débarque brisé du bateau négrier, comment se reconstruit l’esclave africain ? L’écrivain martiniquais Patrick Chamoiseau explique le rôle de la musique, de la danse et du conte. C’est avec le conteur que la communauté antillaise brisée va s’articuler en paroles. La damnation initiale portée sur la race noire à partir de la traite a pénétré les esprits de tous les Noirs.
Exister en tant que Noir impliquait d’abord pour les anciens esclaves de retrouver leurs racines africaines et la fierté d’être Africain. C’est un long processus que raconte l’historien sénégalais Mamadou Diouf. C’est à la Sorbonne que s’établit officiellement la jonction entre Noirs africains et américains. Quand Césaire dénonce la violence et le mensonge colonial, Senghor invite à un nouvel humanise et au dialogue des cultures. Il distingue raison « européenne » et « africaine », « raison-œil » et « raison-étreinte. Pour lui « l’art est explicatif, non descriptif. » Césaire s’empare de la langue du maître. Il la pétrit et la renouvelle pour dénoncer le colonialisme. La colonisation dégrade et corrompt, elle n’est jamais contact de civilisation. L’Occident doit accepter que le monde est divers et que cette diversité est richesse. (Discours su le colonialisme).
En Afrique, un vieillard qui meurt est une bibliothèque qui brûle, selon Amadou Hampâté Bâ. Cette formule est très contestable et très contestée. Au carrefour de trois chemins, l’Islam soufi, les lettres françaises et les traditions peule ou mandé, il témoigne de l’importance de l’ouverture. Dans son ouvrage : Nations nègres et culture (1954), Cheikh Anta Diop soutient la thèse selon laquelle l’impérialisme occidental a « blanchi » l’Egypte afin de mieux dominer les peuples colonisés.
A la veille des indépendances, ce livre est devenu l’étendard d’une révolution culturelle. Dans le discours de Stockholm en 1986, Wole Soyinka porte sa réflexion sur le pouvoir, l’Afrique étant un repaire de tyrans autant que le reste du monde. Il rappelle devant les Nobel les compromissions historiques des penseurs des Lumières. Il s’excusera d’ailleurs par la suite d’avoir rangé Montesquieu au nombre de ceux qui, tels Voltaire ou Hegel ont accepté le principe de l’esclavage.
Selon Edouard Glissant, la toute puissance de la civilisation occidentale a masqué la présence au monde d’autres cultures, africaine, amérindienne, et etc. « Je devine peut-être qu’il n’y aura plus de culture sans toutes les cultures, plus de civilisation qui puisse être métropole des autres, plus de poète pour ignorer le mouvement de l’histoire » écrit-il. En 1958, son premier roman obtient le prix Renaudot.
A partir de l’expérience caribéenne, Edouard Glissant décrit l’irréversible créolisation du monde. Dans l’espace géopolitique du « Tout-Monde » (Traité du Tout-Monde, Gallimard, 1997), les murs tombent et les Etats-nations sont caducs.
Il existe une philosophie africaine au sens grec du mot, qui ne peut être confondu avec l’ethnophilosophie, l’étude des représentations collectives traditionnelles. Tel est le postulat du philosophe béninois Paulin Hountondji qui essaie d’expliquer sa position.
La pensée africaine est aussi vieille que les peuples africains eux-mêmes, déclare-t-il. Et il continue : « A force de penser dans les langues européennes, nous avons fini par accepter comme allant de soi des propositions qui n’auraient aucun sens dans nos langues. » Il n’y a pas besoin d’écriture pour que se développe dans une société l’esprit philosophique au sens de Voltaire ou de Socrate, le non-conformisme social et idéologique.
A priori la philosophie africaine doit comprendre aussi la philosophie orale. La critique de l’ethnophilosophie aura ainsi libéré le projet d’une histoire de la philosophie africaine.
Proche des thèses existentialistes, Franz Fanon (1925-1961) veut comprendre les effets du racisme sur psychisme de l’homme noir. Il publie aux éditions Le Seuil en 1952 Peau noire, masques blancs .Il soutient que la « race » est une prison pour l’homme « noir » et qu’elle l’aliène radicalement, le transforme en chose.
Les Damnés de la terre connaissent, dès leur parution fin 1961, en pleine guerre d’Algérie, un immense succès. Interdit pat les autorités françaises, traduit en plusieurs langues. La réponse des armes est légitimes : la violence fait des colonisés des hommes libres. Dans l’histoire de la pensée noire, Fanon appartient à cette école qui lutte pour une démocratie postraciale.
Le discours du pasteur Martin Luther King (1929-1968) en partie improvisé est typique des sermons des églises baptistes noires, notamment par la répétition des formules « I am a dream » et « let freedom ring ». La foule approuvait par des « amen » vibrants.
Louis Farrakhan proclame la suprématie noire. Il accuse les Juifs de posséder des bateaux négriers.
Ce numéro de la revue Le Point a su bien montrer les différentes facettes des pensées noires.
par Amady Aly Dieng ,
dimanche 24 mai 2009
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