
Vendredi 16 juillet, à Riadh, quartier périphérique de Nouakchott, suite à une altercation, un policier ouvre le feu sur Ramdane Ould Mohamed. Il est atteint à la tête et s’effondre. Après deux jours de coma, Ramdane, âgé de 21 ans, succombe à sa blessure.
Vendredi, à l’hôpital national, un parent de la victime, cité par le Rénovateur Quotidien s’exclame : « si on pouvait voir le Président de la République, on allait le faire pour lui dire de prendre des mesures fermes au sujet des bavures policières. Sinon, ça risque de ternir l’image de son pouvoir. Pourquoi, les gens ont vomi Mâaouiya, c’est à cause de la Police. Une, deux, les policiers giflent les gens. Ils frappent. Ils bastonnent. Ils maltraitent. Ils ont la gâchette facile et se comportent de manière irresponsable. Dans les marchés, ils ridiculisent les femmes, renversent leurs bagages. Ils ne sont là pour personne ni pour l’Etat. Ils sont là juste pour leurs poches. »
« Pour gagner l’élection présidentielles en Mauritanie, il faut battre campagne sur la reforme de la police » a dit un jour un homme politique mauritanien.
Le policier qui a abattu Ramdane était-il de service ? Etait-il en légitime défense ? Quatre jours après la mort du jeune homme, personne n’a répondu à ces questions. Plus grave, en dehors des journalistes, personne n’a posé ces questions. La Mauritanie pullule de partis politiques, d’ONG, de regroupements…qui prétendent défendre les droits de l’homme. Le premier, le plus fondamental de ces droits, c’est celui à la vie. Dans des circonstances suspectes, un jeune homme de 21 ans a été brutalement, cruellement arraché à sa famille.
Aucune ONG, aucun parti politique, aucune personnalité de la société civile ou du monde politique n’a demandé des explications à la police. Le scandale de la mort brutal d’un jeune de 21 s’ajoute à un autre scandale : le scandale chronique du silence face aux manquements à la dignité humaine, face au nom respect du droit à la vie. « La bonne ou mauvaise santé démocratique d’une Nation se mesure à la manière dont ses policiers appliquent le code de procédures pénale » avait dit un homme politique européen.
En Mauritanie, le code de procédures pénale, n’a jamais été le livre de chevet des agents de police. Leur code à eux, c’est la brutalité ambiante qui les pousse à porter la main, parfois à ouvrir le feux, sur des citoyens. Pour des broutilles, pour des hommes d’affaires, pour des causes lointaines…des partis politiques mauritaniens ont battu le pavé. Pour Ramdane, ils gardent un silence honteux qui couvre de suspicion toutes leurs revendications pour plus de liberté, plus de respect de la dignité humaine.
Brahim Ould Youssouf
Source : La Nouvelle Expression
Vendredi, à l’hôpital national, un parent de la victime, cité par le Rénovateur Quotidien s’exclame : « si on pouvait voir le Président de la République, on allait le faire pour lui dire de prendre des mesures fermes au sujet des bavures policières. Sinon, ça risque de ternir l’image de son pouvoir. Pourquoi, les gens ont vomi Mâaouiya, c’est à cause de la Police. Une, deux, les policiers giflent les gens. Ils frappent. Ils bastonnent. Ils maltraitent. Ils ont la gâchette facile et se comportent de manière irresponsable. Dans les marchés, ils ridiculisent les femmes, renversent leurs bagages. Ils ne sont là pour personne ni pour l’Etat. Ils sont là juste pour leurs poches. »
« Pour gagner l’élection présidentielles en Mauritanie, il faut battre campagne sur la reforme de la police » a dit un jour un homme politique mauritanien.
Le policier qui a abattu Ramdane était-il de service ? Etait-il en légitime défense ? Quatre jours après la mort du jeune homme, personne n’a répondu à ces questions. Plus grave, en dehors des journalistes, personne n’a posé ces questions. La Mauritanie pullule de partis politiques, d’ONG, de regroupements…qui prétendent défendre les droits de l’homme. Le premier, le plus fondamental de ces droits, c’est celui à la vie. Dans des circonstances suspectes, un jeune homme de 21 ans a été brutalement, cruellement arraché à sa famille.
Aucune ONG, aucun parti politique, aucune personnalité de la société civile ou du monde politique n’a demandé des explications à la police. Le scandale de la mort brutal d’un jeune de 21 s’ajoute à un autre scandale : le scandale chronique du silence face aux manquements à la dignité humaine, face au nom respect du droit à la vie. « La bonne ou mauvaise santé démocratique d’une Nation se mesure à la manière dont ses policiers appliquent le code de procédures pénale » avait dit un homme politique européen.
En Mauritanie, le code de procédures pénale, n’a jamais été le livre de chevet des agents de police. Leur code à eux, c’est la brutalité ambiante qui les pousse à porter la main, parfois à ouvrir le feux, sur des citoyens. Pour des broutilles, pour des hommes d’affaires, pour des causes lointaines…des partis politiques mauritaniens ont battu le pavé. Pour Ramdane, ils gardent un silence honteux qui couvre de suspicion toutes leurs revendications pour plus de liberté, plus de respect de la dignité humaine.
Brahim Ould Youssouf
Source : La Nouvelle Expression