
Le traducteur du Coran (livre saint de l’Islam) en Pulaar, Président du parti DEKAALEM/RDNM, Dr Mamadou Samba Diop dit Mourtoudo pense qu’il n’ y a pas eu de vacance de Pouvoir, mais confiscation du Pouvoir. Il interpelle les autorités du pays au respect de la Loi et aux principes de la Démocratie pour sortir la Mauritanie de la crise politique. Pour lui, l’élection présidentielle de juin 2009 ne règle rien du tout. Elle enfoncerait, au contraire, le pays dans des problèmes institutionnels terribles.
LT : Le Président de la République par intérim, Bâ Mamadou dit M’Baré, est-il légitime? Autrement dit, est-ce qu’il y a eu vacance de pouvoir?
Mourtoudo Diop : On dit que l’omission d’un principe mène toujours à l’erreur ; disons aussi au tâtonnement, à la confusion, surtout à une situation regrettable comme celle dans laquelle nous vivons actuellement. C’est un enjeu périlleux que nous ne maîtrisons nullement, qui risque de créer une imprévisible violence.
Le pays s’est installé dans un véritable désordre qui profite aux diviseurs, aux racistes, aux tribalistes, aux esclavagistes, aux exploiteurs au détriment de notre peuple. La première illégitimité macrocosmique, c’est la violation des accords de Cotonou qui interdit la prise du pouvoir politique par les armes.
L’existence du HCE est l’illégitimité des autres illégitimités qui contribuèrent à l’avènement de Bâ M’Baré comme Président de la République par intérim. Il n’y a pas de vacance de pouvoir, mais confiscation du pouvoir et tentative honteuse et burlesque de légitimation de ce pouvoir à travers des élections voulues et imposées par un militaire assoiffé de pouvoir.
Le Président Sidi, dont l’élection a été saluée par le monde entier n’a pas démissionné, n’est pas malade, il jouit de toutes ses facultés intellectuelles et morales, il s’accroche à son pouvoir reconnu jusqu’ici par la communauté internationale et la majeure partie de notre pays. Alors, peut-on dire honnêtement qu’il y a vacance de pouvoir, alors que ses tombeurs font tout pour s’approprier ce pouvoir qui n’est pas le leur? Non! Ceux qui l’affirment ont mal lu le droit.
LT: Comment expliquez-vous que les membres du Conseil Constitutionnel que nous croyions indépendants aient bien lu le droit en refusant de destituer Messaoud O/Boulokeïr, Président de l’Assemblée nationale, alors que maintenant, ils le lisent mal?
MD : A propos de la nomination de Bâ M’Baré Président du Sénat, comme Président de la République par intérim, nous disons que c’est une illégalité qui s’ajoute aux autres comme la non officialisation de nos langues, de l’amnistie des criminels en 1993, de la loi du domaine national qui est un vol des propriétés d’autrui.
Nous pouvons continuer à rappeler ces illégalités tans elles sont nombreuses : refus du partage des richesses nationales, du pouvoir, de l’éradication de l’esclavage, de la protection des corrompus et détourneurs des deniers publics et du refus de la solution de la question nationale, etc.
La Mauritanie fonctionne sur l’injustice et l’illégalité depuis son indépendance. Néanmoins, contrairement aux autres, nous disons que, le fait qu’un noir soit pour la première fois depuis un demi-siècle Président de la République, ne serait ce qu’une minute, que ce soit dans la légalité ou dans «l’illégalité légalisée», c’est un grand symbole pour la Mauritanie et l’humanité entière, symbole qui remet en cause les préjugés raciaux, brise les tabous.
C’est pourquoi, en dépit du contentieux politique qui existe entre la junte et moi, je félicite vivement Bâ M’Baré et lui demande d’assurer sa responsabilité avec audace et efficacité, avant le retour non lointain du Président Sidi. Je suis surpris de la négativité de la radio, de la télévision et des autres médiats qui ont banalisé cet évènement.
LT : Est-ce que l’élection Présidentielle de 06 juin 2009 constitue une sortie de crise?
MD : Pas celle-ci! Elle renforce la crise, creuse le fossé entre les différents protagonistes et incite à la violence aux conséquences imprévisibles qui s’aggravent avec la répression des parlementaires et celle qui s’est abattue sur les militants du FNDD devant le siège de l’ONU à Nouakchott.
Depuis lors, plusieurs jeunes manifestent sans autorisation dans les quartiers périphériques de la capitale ; les ingrédients d’une confrontation inéluctable s’accumulent de jour en jour et poussent le pays vers la dérive.
Nul ne peut dire actuellement où va la Mauritanie qui est confrontée à une instabilité provoquée par un entêtement indécrottable des militaires qui ont exploité, appauvri, divisé, ensanglanté, retardé ce pays.
Nous ne voyons pas pourquoi on doit organiser d’autres élections présidentielles alors que le Président démocratiquement élu n’a pas terminé son mandat? Ce n’est pas parce que des militaires le veulent que nous devons les accepter. Il faut renverser ce régime et inciter les fascistes à rejoindre leurs casernes et ne plus s’aventurer sur le terrain politique.
LT : Que propose Mourtoudo Diop pour la sortie de crise?
MD : J’ai été le premier à me placer au-dessus de la mêlée et rédiger une solution de sortie de crise publiée depuis le 13 août 2008 ; elle été améliorée et reprise par plusieurs organisations, y compris la communauté internationale.
Cette sortie de crise que les journaux Biladi, Assiraje et La Tribune ont publié ainsi que le site de Flamnet, se présente comme ceci :
1- Négociation directe entre Sidi et Aziz ;
2- Négociation entre le HCE et le FNDD et les formations politiques opposées au putsch ;
3- L’appui de la communauté internationale à ces négociations ;
4- La remise du pouvoir à Sidi, moyennant une amnistie des membres de la junte, du respect de tous leurs droits ;
5- S’ils le désirent, leur confier des fonctions diplomatiques ou des sociétés d’Etat ;
6- L’organisation d’une fête nationale pour la réconciliation des civils et des militaires.
Or, le calendrier unilatéral des militaires et leur volonté de s’accaparer coûte que coûte du pouvoir ne facilite pas l’application de ce schéma. Khadaffi a aggravé la crise. Wade, qui n’est pas neutre, tente de se substituer à lui. Les protagonistes campent sur leurs positions, bombent leurs torses et s’apprêtent à s’affronter.
Si, réellement, le général est patriote, intelligent, sage, il doit inviter tous ses adversaires à un dialogue franc, afin de trouver une solution consensuelle qui freine l’escalade à la violence.
Propos recueillis par Sy Mamadou
Source: la tribune VIA cridem
LT : Le Président de la République par intérim, Bâ Mamadou dit M’Baré, est-il légitime? Autrement dit, est-ce qu’il y a eu vacance de pouvoir?
Mourtoudo Diop : On dit que l’omission d’un principe mène toujours à l’erreur ; disons aussi au tâtonnement, à la confusion, surtout à une situation regrettable comme celle dans laquelle nous vivons actuellement. C’est un enjeu périlleux que nous ne maîtrisons nullement, qui risque de créer une imprévisible violence.
Le pays s’est installé dans un véritable désordre qui profite aux diviseurs, aux racistes, aux tribalistes, aux esclavagistes, aux exploiteurs au détriment de notre peuple. La première illégitimité macrocosmique, c’est la violation des accords de Cotonou qui interdit la prise du pouvoir politique par les armes.
L’existence du HCE est l’illégitimité des autres illégitimités qui contribuèrent à l’avènement de Bâ M’Baré comme Président de la République par intérim. Il n’y a pas de vacance de pouvoir, mais confiscation du pouvoir et tentative honteuse et burlesque de légitimation de ce pouvoir à travers des élections voulues et imposées par un militaire assoiffé de pouvoir.
Le Président Sidi, dont l’élection a été saluée par le monde entier n’a pas démissionné, n’est pas malade, il jouit de toutes ses facultés intellectuelles et morales, il s’accroche à son pouvoir reconnu jusqu’ici par la communauté internationale et la majeure partie de notre pays. Alors, peut-on dire honnêtement qu’il y a vacance de pouvoir, alors que ses tombeurs font tout pour s’approprier ce pouvoir qui n’est pas le leur? Non! Ceux qui l’affirment ont mal lu le droit.
LT: Comment expliquez-vous que les membres du Conseil Constitutionnel que nous croyions indépendants aient bien lu le droit en refusant de destituer Messaoud O/Boulokeïr, Président de l’Assemblée nationale, alors que maintenant, ils le lisent mal?
MD : A propos de la nomination de Bâ M’Baré Président du Sénat, comme Président de la République par intérim, nous disons que c’est une illégalité qui s’ajoute aux autres comme la non officialisation de nos langues, de l’amnistie des criminels en 1993, de la loi du domaine national qui est un vol des propriétés d’autrui.
Nous pouvons continuer à rappeler ces illégalités tans elles sont nombreuses : refus du partage des richesses nationales, du pouvoir, de l’éradication de l’esclavage, de la protection des corrompus et détourneurs des deniers publics et du refus de la solution de la question nationale, etc.
La Mauritanie fonctionne sur l’injustice et l’illégalité depuis son indépendance. Néanmoins, contrairement aux autres, nous disons que, le fait qu’un noir soit pour la première fois depuis un demi-siècle Président de la République, ne serait ce qu’une minute, que ce soit dans la légalité ou dans «l’illégalité légalisée», c’est un grand symbole pour la Mauritanie et l’humanité entière, symbole qui remet en cause les préjugés raciaux, brise les tabous.
C’est pourquoi, en dépit du contentieux politique qui existe entre la junte et moi, je félicite vivement Bâ M’Baré et lui demande d’assurer sa responsabilité avec audace et efficacité, avant le retour non lointain du Président Sidi. Je suis surpris de la négativité de la radio, de la télévision et des autres médiats qui ont banalisé cet évènement.
LT : Est-ce que l’élection Présidentielle de 06 juin 2009 constitue une sortie de crise?
MD : Pas celle-ci! Elle renforce la crise, creuse le fossé entre les différents protagonistes et incite à la violence aux conséquences imprévisibles qui s’aggravent avec la répression des parlementaires et celle qui s’est abattue sur les militants du FNDD devant le siège de l’ONU à Nouakchott.
Depuis lors, plusieurs jeunes manifestent sans autorisation dans les quartiers périphériques de la capitale ; les ingrédients d’une confrontation inéluctable s’accumulent de jour en jour et poussent le pays vers la dérive.
Nul ne peut dire actuellement où va la Mauritanie qui est confrontée à une instabilité provoquée par un entêtement indécrottable des militaires qui ont exploité, appauvri, divisé, ensanglanté, retardé ce pays.
Nous ne voyons pas pourquoi on doit organiser d’autres élections présidentielles alors que le Président démocratiquement élu n’a pas terminé son mandat? Ce n’est pas parce que des militaires le veulent que nous devons les accepter. Il faut renverser ce régime et inciter les fascistes à rejoindre leurs casernes et ne plus s’aventurer sur le terrain politique.
LT : Que propose Mourtoudo Diop pour la sortie de crise?
MD : J’ai été le premier à me placer au-dessus de la mêlée et rédiger une solution de sortie de crise publiée depuis le 13 août 2008 ; elle été améliorée et reprise par plusieurs organisations, y compris la communauté internationale.
Cette sortie de crise que les journaux Biladi, Assiraje et La Tribune ont publié ainsi que le site de Flamnet, se présente comme ceci :
1- Négociation directe entre Sidi et Aziz ;
2- Négociation entre le HCE et le FNDD et les formations politiques opposées au putsch ;
3- L’appui de la communauté internationale à ces négociations ;
4- La remise du pouvoir à Sidi, moyennant une amnistie des membres de la junte, du respect de tous leurs droits ;
5- S’ils le désirent, leur confier des fonctions diplomatiques ou des sociétés d’Etat ;
6- L’organisation d’une fête nationale pour la réconciliation des civils et des militaires.
Or, le calendrier unilatéral des militaires et leur volonté de s’accaparer coûte que coûte du pouvoir ne facilite pas l’application de ce schéma. Khadaffi a aggravé la crise. Wade, qui n’est pas neutre, tente de se substituer à lui. Les protagonistes campent sur leurs positions, bombent leurs torses et s’apprêtent à s’affronter.
Si, réellement, le général est patriote, intelligent, sage, il doit inviter tous ses adversaires à un dialogue franc, afin de trouver une solution consensuelle qui freine l’escalade à la violence.
Propos recueillis par Sy Mamadou
Source: la tribune VIA cridem