
Ils l’ont signifié dans un communiqué de presse où ils se départissent de la lecture «partisane» de leur président relativement à la situation du pays tout en désavouant son attitude. Curieusement, la majorité se montre plus conciliante.
Diagnostic dénotant d’une vision partisane et apocalyptique, allusion à une crise institutionnelle dépassée, nécessité d’un dialogue national apaisé et préservation de l’institution parlementaire des dépassements, c’est la réponse du berger à la bergère que la majorité parlementaire vient d’opposer à son président Messoud Ould Boulkheir dont la sortie fracassante à l’ouverture de la session parlementaire ordinaire.
Un discours réchauffé.
«J'ai ouvert notre dernière session parlementaire dans des conditions dominées par la tension découlant de la transformation institutionnelle de notre pays car elle s'était tenue juste après ce que l'opinion générale avait souhaité, à l'époque, être une sortie définitive de la plus grave crise politique que la Mauritanie ait jamais connue pendant les dernières années». «…Mon devoir religieux, patriotique, professionnel et moral me contraint à inviter tous, à partir de cette tribune, à davantage de responsabilité».
C’est le président de l’Assemblée nationale qui parle. Pourtant depuis quelques semaines, l’Opposition s’alternait pour réclamer le «coup d’Etat». Messoud Ould Boulkheir, lui-même, Ahmed Ould Daddah, qui se sont succédé à la tête de la COD n’avaient que ce mot à la bouche. Un extrêmisme politique qui tranche nettement avec les attentes de la majorité des citoyens paisibles et avec le couronnement du consensus politique de Dakar que le président de l’Assemblée invoque.
L’ouverture de la session parlementaire n’a donc pas dérogé à cette envolée politique qui a encore exacerbé ce sentiment que l’Assemblée est devenue un prétoire qui ne dit pas son nom.
Le discours du président de l’Assemblée, loin de rassembler, a encore donné de l’eau au moulin de la majorité politique dans la stigmatisation du président et à travers lui, une certaine opposition dont le but semble se confondre à « participer au gouvernement, comme sous Sidioca, et à récolter les dividendes en dépit de toute gestion «ruineuse» des affaires publiques comme le soutien le dernier mémorandum de la COD. Qui se préoccupe alors du Peuple, au nom de qui tous s’égosillent ?
Ce n’est certainement pas en propageant l’incertitude politique, au point d’en perdre ses propres ses repères démocratiques, appelant démesurément à perpétuer l’irréparable implosion, et quelle que soit la rancœur avec le Pouvoir en place que l’Opposition gagnerait à ce jeu sordide.
Une Opposition qu’on ménage souvent !
Il est certainement plus aisé de s’en prendre au Pouvoir, à son gouvernement et à ses choix pour la simple raison qu’il a entre les mains la gestion de la destinée du pays. L’exercice est même applaudi par l’Opposition quand on s’y met. Mais celle-ci peine à accepter qu’en temps qu’acteur politique, elle a un rôle, un statut particulier. Qu’elle n’est pas exempte de critiques et qu’elle a également des responsabilités à assumer envers le pays et les citoyens.
Et les phrases assassines proférées dans l’indifférence totale, malgré leur charge déstabilisatrice, ne passent pas inaperçues. Malgré le lexique utilisé pour expliquer des digressions révélatrices, l’état d’esprit et la propension à se tirer la couverture du «patriotisme », du sens de la justesse de la cause, ne trompent plus. Aucun homme politique ne se révélerait certainement sous sa véritable cape.
Ce n’est donc pas en revisitant sa terminologie pour dissuader les «thuriféraires du régime» que l’Opposition n’avait pas appelé au coup d’Etat qu’elle s’en dédouane en disant que ce n’était qu’un «appel à intensification de la lutte démocratique». Vaste programme…
Comment rétablir la confiance minée par les appels à l’instabilité.
Aujourd’hui plus que jamais et au-delà des discours égocentriques, se pose la lancinante question du rétablissement de la confiance entre les acteurs politiques. Le discours président de l’Assemblée nationale, loin de l’altruisme jusqu’ici manifesté dans sa gestion de la chambre basse, et la réponse plutôt rassérénée de la majorité confortent le sentiment que le blocage, en apparences, ne vient pas toujours de la majorité qui en a les moyens démocratiques. De quel dialogue l’Opposition entend-elle faire profiter le pays ?
Ce dialogue signifie-t-elle seulement qu’elle soit associée aux commandes économiques et politiques? Pourtant en dépit de ses «réserves » l’Opposition (dixit Messoud Ould Boulkheir) avait accepté «d'apaiser le climat en validant le bilan final d'un processus qui a failli faire voler en éclats l'union et la cohésion de notre peuple». Que s’est-il passé depuis pour qu’on remette en cause une telle logique ? Est-ce par «manque de réactivité positive» qu’il faille aujourd’hui exhorter à l’implosion et au reniement des valeurs défendues?
Comment vouloir se saisir de la perche, quand le mémorandum concocté par l’Opposition invite à une remise en cause, de fonds en comble, du processus démocratique obtenu avec l’aide de la Communauté internationale et que le président de l’Assemblée dit avoir accepté? Il semble clair que malgré les appels de la Sirène, rien n’est statique. Aujourd’hui, comme le souhaitait hier le chef de la délégation de l’Ue, c’est la majorité qui appelle au dialogue. Pourvu qu’il soit constructif
L’Opposition s’en saisira-t-elle, sans exiger d’en délimiter les contours, ni de participer au «partage du gâteau»? Ou préfèrera-t-elle s’engager dans cette logique de «pourrissement» espéré pour tirer son épingle du jeu ? Quel que soit le moyen…
JD
Déclaration.
Les Groupes Parlementaires de la Majorité après avoir attentivement suivi le discours très « militant » et très personnel du Président de l’Assemblée Nationale, M. Messaoud O/ Boulkheir, à l’occasion de l’ouverture de la 2ème session ordinaire 2010, tiennent à relever ce qui suit :
(i) le diagnostic que le Président de l’Assemblée Nationale fait de nos institutions et de notre pays dénote d’une vision partisane et apocalyptique, qui ne reflète guère l’état du pays tel qu’il est ressenti par l’opinion publique nationale et internationale et par une majorité écrasante de parlementaires eux-mêmes ;
(ii) Si nous respectons l’opinion personnelle du Président de l’Assemblée Nationale, il est de notre devoir de lui rappeler que la crise institutionnelle a été soldée depuis un certain 18 juillet 2009, même s’il reste loisible à tout un chacun de critiquer telle ou telle institution ;
(iii) la Majorité à l’Assemblée Nationale et l’Exécutif qu’elle soutient continuent à prôner la nécessité d’un dialogue national apaisé malgré la véhémence des propos de certains acteurs de l’opposition.
Enfin, les Groupes Parlementaires de la Majorité rappellent solennellement, à tous, la nécessité de préserver l’institution parlementaire de tout excès, afin que nos sessions continuent à se dérouler dans la tolérance, la sérénité et le débat démocratique.
Nouakchott, le 11 mai 2010
Le Quotidien de Nouakchott
source: cridem
Diagnostic dénotant d’une vision partisane et apocalyptique, allusion à une crise institutionnelle dépassée, nécessité d’un dialogue national apaisé et préservation de l’institution parlementaire des dépassements, c’est la réponse du berger à la bergère que la majorité parlementaire vient d’opposer à son président Messoud Ould Boulkheir dont la sortie fracassante à l’ouverture de la session parlementaire ordinaire.
Un discours réchauffé.
«J'ai ouvert notre dernière session parlementaire dans des conditions dominées par la tension découlant de la transformation institutionnelle de notre pays car elle s'était tenue juste après ce que l'opinion générale avait souhaité, à l'époque, être une sortie définitive de la plus grave crise politique que la Mauritanie ait jamais connue pendant les dernières années». «…Mon devoir religieux, patriotique, professionnel et moral me contraint à inviter tous, à partir de cette tribune, à davantage de responsabilité».
C’est le président de l’Assemblée nationale qui parle. Pourtant depuis quelques semaines, l’Opposition s’alternait pour réclamer le «coup d’Etat». Messoud Ould Boulkheir, lui-même, Ahmed Ould Daddah, qui se sont succédé à la tête de la COD n’avaient que ce mot à la bouche. Un extrêmisme politique qui tranche nettement avec les attentes de la majorité des citoyens paisibles et avec le couronnement du consensus politique de Dakar que le président de l’Assemblée invoque.
L’ouverture de la session parlementaire n’a donc pas dérogé à cette envolée politique qui a encore exacerbé ce sentiment que l’Assemblée est devenue un prétoire qui ne dit pas son nom.
Le discours du président de l’Assemblée, loin de rassembler, a encore donné de l’eau au moulin de la majorité politique dans la stigmatisation du président et à travers lui, une certaine opposition dont le but semble se confondre à « participer au gouvernement, comme sous Sidioca, et à récolter les dividendes en dépit de toute gestion «ruineuse» des affaires publiques comme le soutien le dernier mémorandum de la COD. Qui se préoccupe alors du Peuple, au nom de qui tous s’égosillent ?
Ce n’est certainement pas en propageant l’incertitude politique, au point d’en perdre ses propres ses repères démocratiques, appelant démesurément à perpétuer l’irréparable implosion, et quelle que soit la rancœur avec le Pouvoir en place que l’Opposition gagnerait à ce jeu sordide.
Une Opposition qu’on ménage souvent !
Il est certainement plus aisé de s’en prendre au Pouvoir, à son gouvernement et à ses choix pour la simple raison qu’il a entre les mains la gestion de la destinée du pays. L’exercice est même applaudi par l’Opposition quand on s’y met. Mais celle-ci peine à accepter qu’en temps qu’acteur politique, elle a un rôle, un statut particulier. Qu’elle n’est pas exempte de critiques et qu’elle a également des responsabilités à assumer envers le pays et les citoyens.
Et les phrases assassines proférées dans l’indifférence totale, malgré leur charge déstabilisatrice, ne passent pas inaperçues. Malgré le lexique utilisé pour expliquer des digressions révélatrices, l’état d’esprit et la propension à se tirer la couverture du «patriotisme », du sens de la justesse de la cause, ne trompent plus. Aucun homme politique ne se révélerait certainement sous sa véritable cape.
Ce n’est donc pas en revisitant sa terminologie pour dissuader les «thuriféraires du régime» que l’Opposition n’avait pas appelé au coup d’Etat qu’elle s’en dédouane en disant que ce n’était qu’un «appel à intensification de la lutte démocratique». Vaste programme…
Comment rétablir la confiance minée par les appels à l’instabilité.
Aujourd’hui plus que jamais et au-delà des discours égocentriques, se pose la lancinante question du rétablissement de la confiance entre les acteurs politiques. Le discours président de l’Assemblée nationale, loin de l’altruisme jusqu’ici manifesté dans sa gestion de la chambre basse, et la réponse plutôt rassérénée de la majorité confortent le sentiment que le blocage, en apparences, ne vient pas toujours de la majorité qui en a les moyens démocratiques. De quel dialogue l’Opposition entend-elle faire profiter le pays ?
Ce dialogue signifie-t-elle seulement qu’elle soit associée aux commandes économiques et politiques? Pourtant en dépit de ses «réserves » l’Opposition (dixit Messoud Ould Boulkheir) avait accepté «d'apaiser le climat en validant le bilan final d'un processus qui a failli faire voler en éclats l'union et la cohésion de notre peuple». Que s’est-il passé depuis pour qu’on remette en cause une telle logique ? Est-ce par «manque de réactivité positive» qu’il faille aujourd’hui exhorter à l’implosion et au reniement des valeurs défendues?
Comment vouloir se saisir de la perche, quand le mémorandum concocté par l’Opposition invite à une remise en cause, de fonds en comble, du processus démocratique obtenu avec l’aide de la Communauté internationale et que le président de l’Assemblée dit avoir accepté? Il semble clair que malgré les appels de la Sirène, rien n’est statique. Aujourd’hui, comme le souhaitait hier le chef de la délégation de l’Ue, c’est la majorité qui appelle au dialogue. Pourvu qu’il soit constructif
L’Opposition s’en saisira-t-elle, sans exiger d’en délimiter les contours, ni de participer au «partage du gâteau»? Ou préfèrera-t-elle s’engager dans cette logique de «pourrissement» espéré pour tirer son épingle du jeu ? Quel que soit le moyen…
JD
Déclaration.
Les Groupes Parlementaires de la Majorité après avoir attentivement suivi le discours très « militant » et très personnel du Président de l’Assemblée Nationale, M. Messaoud O/ Boulkheir, à l’occasion de l’ouverture de la 2ème session ordinaire 2010, tiennent à relever ce qui suit :
(i) le diagnostic que le Président de l’Assemblée Nationale fait de nos institutions et de notre pays dénote d’une vision partisane et apocalyptique, qui ne reflète guère l’état du pays tel qu’il est ressenti par l’opinion publique nationale et internationale et par une majorité écrasante de parlementaires eux-mêmes ;
(ii) Si nous respectons l’opinion personnelle du Président de l’Assemblée Nationale, il est de notre devoir de lui rappeler que la crise institutionnelle a été soldée depuis un certain 18 juillet 2009, même s’il reste loisible à tout un chacun de critiquer telle ou telle institution ;
(iii) la Majorité à l’Assemblée Nationale et l’Exécutif qu’elle soutient continuent à prôner la nécessité d’un dialogue national apaisé malgré la véhémence des propos de certains acteurs de l’opposition.
Enfin, les Groupes Parlementaires de la Majorité rappellent solennellement, à tous, la nécessité de préserver l’institution parlementaire de tout excès, afin que nos sessions continuent à se dérouler dans la tolérance, la sérénité et le débat démocratique.
Nouakchott, le 11 mai 2010
Le Quotidien de Nouakchott
source: cridem