
Abou Sy, président du COVIRE
Lors d’une assemblée générale tenue, le 18 septembre, au siège du collectif des orphelins et victimes de la répression des militaires négro mauritaniens entre 1990 et 1991, le collectif des rescapés militaires (COREMI) membre du COVIRE, a tenu à dénoncer avec force, ce que trois membres qui nous ont rendu visite au Calame, le dimanche 19 septembre, ont qualifié de « gestion opaque du dossier du passif humanitaire par le bureau du COVIRE. »
Pour étayer leur argumentaire, les membres de COREMI évoquent, en vrac, les manquements aux engagements pris par le président de la commission de gestion de ce dossier. Pour les plaignants, la cinquantaine de participants à l’assemblée générale, après avoir salué à sa juste mesure la décision du président de la République de reconnaître la faute commise par l’Etat puis d’indemniser les ayants droit victimes militaires, déplorent la non exécution des autres volets du dossier, à savoir : pensions pour les rescapés, emplois, prise en charge des enfants des victimes etc. En effet, selon nos interlocuteurs, 53 veuves attendent toujours leurs indemnisations. « Les veuves ont en charge des familles entières, continuent à frapper à toutes les portes pour faire valoir leur droit ; personne ne veut les écouter et les responsables de COVIRE chargés de gérer le dossier des indemnisations avec la présidence de la République, ne font rien pour trouver une solution définitive leur permettant d’entrer en possession de leur droit ; elles ont fini par se transformer en mendiantes », déclare l’un des membres de COREMI.
Pourtant, poursuivent nos interlocuteurs, le colonel Dia Adama leur avait fixé une date pour leur payement, le jour J mais les veuves n’ont rien vu venir. Et notre interlocuteur de rappeler : lors de sa mission d’identification dans la vallée, le colonel avait laissé entendre qu’en cas de difficultés dans l’exécution des engagements, « je reviendrai vers vous », ce qui n’est pas encore fait alors que des veuves battent chaque jour le pavé pour se faire entendre, regrette l’un de nos interlocuteurs.
S’agissant des rescapés militaires, la situation est plus que « critique», « notre horizon est totalement bouché », déclare l’un des membres du collectif avant d’ajouter : « non seulement ils n’ont pas bénéficié, comme promis de pensions, ou d’emplois, pire certains ont même déjà pris le chemin de la clochardisation.»
Pendant ce temps, expliquent les trois rescapés, les tortionnaires se promènent dans l’impunité totale à Nouakchott où certains dirigent les plus importantes charges de l’Etat dans la sécurité, à l’étranger dans nos chancelleries, comme attachés militaires. D’autres se sont convertis en politiques et siègent au parlement.
Face à ce qu’ils ont appelé le « mépris « de la direction de COVIRE, COREMI entend aller jusqu’au bout. Selon nos visiteurs, le collectif qui annonce d’autres révélations, n’exclut pas d’organiser une marche de protestation pour se faire entendre au sommet de l’Etat. « Nous ne voulons plus d’intermédiaires écran avec le président de la République.»
Rappelons enfin que 278 ayant droits des victimes ont été indemnisés en 5 vagues ; ils ont reçu des sommes d’argent mais aussi des terrains. Pour cela, l’Etat aurait dégagé une enveloppe d’un montant de plus d’un milliard et demi. Les 53 identifiés restant attendent toujours. Une situation « incompréhensible » que dénonce COREMI et semble donner raison à ceux disaient hier que la mesure prise par le chef de l’Etat au lendemain de sa prière de l’absent à Kaédi, n’était en fait qu’une « décision à caractère électoraliste.»
Réagissant aux accusations de COREMI, le président de COVIRE, Sy Abou, joint par le Calame, réfute ce qu’il a appelé « de simples allégations de certains individus tapis dans l’ombre.» Pour lui, tout est transparent au COVIRE et si « ces individus sont de bonne foi, ils doivent participer à nos réunions et exposer leur problème, on en discute au lieu de l’étaler sur la voie publique et par des voies détournées ». Et le président de COVIRE d’affirmer que le payement des veuves en question est actuellement l’objet d’une vérification minutieuse de la part de la commission, cela afin d’éviter des contestations, pas plus. Relativement aux rescapés, Sy Abou nous a déclaré qu’une commission planche dessus et qu’une fois l’identification terminée, les intéressés seront informés. Pour sa part, Abou Sidibé, secrétaire général de COVIRE ajoute que « le dossier du passif humanitaire ne connait pas de problème, mais qu’il est instrumentalisé par certains dissidents.» Ce rescapé lieutenant de la gendarmerie reconnait cependant qu’ « il y a eu un retard dans le traitement des dossiers et ’exécution des engagements pris », ce qu’ajoute-t-il « les dissidents n’ont pas manqué d’exploiter aujourd’hui »
A noter que COVIRE rassemble 6 autres organisations : COREMI, Collectif des veuves, collectif des orphelins, REVE, CRAPOCIT et les policiers radiers de leur corps.
DL
Source: le calame
Pour étayer leur argumentaire, les membres de COREMI évoquent, en vrac, les manquements aux engagements pris par le président de la commission de gestion de ce dossier. Pour les plaignants, la cinquantaine de participants à l’assemblée générale, après avoir salué à sa juste mesure la décision du président de la République de reconnaître la faute commise par l’Etat puis d’indemniser les ayants droit victimes militaires, déplorent la non exécution des autres volets du dossier, à savoir : pensions pour les rescapés, emplois, prise en charge des enfants des victimes etc. En effet, selon nos interlocuteurs, 53 veuves attendent toujours leurs indemnisations. « Les veuves ont en charge des familles entières, continuent à frapper à toutes les portes pour faire valoir leur droit ; personne ne veut les écouter et les responsables de COVIRE chargés de gérer le dossier des indemnisations avec la présidence de la République, ne font rien pour trouver une solution définitive leur permettant d’entrer en possession de leur droit ; elles ont fini par se transformer en mendiantes », déclare l’un des membres de COREMI.
Pourtant, poursuivent nos interlocuteurs, le colonel Dia Adama leur avait fixé une date pour leur payement, le jour J mais les veuves n’ont rien vu venir. Et notre interlocuteur de rappeler : lors de sa mission d’identification dans la vallée, le colonel avait laissé entendre qu’en cas de difficultés dans l’exécution des engagements, « je reviendrai vers vous », ce qui n’est pas encore fait alors que des veuves battent chaque jour le pavé pour se faire entendre, regrette l’un de nos interlocuteurs.
S’agissant des rescapés militaires, la situation est plus que « critique», « notre horizon est totalement bouché », déclare l’un des membres du collectif avant d’ajouter : « non seulement ils n’ont pas bénéficié, comme promis de pensions, ou d’emplois, pire certains ont même déjà pris le chemin de la clochardisation.»
Pendant ce temps, expliquent les trois rescapés, les tortionnaires se promènent dans l’impunité totale à Nouakchott où certains dirigent les plus importantes charges de l’Etat dans la sécurité, à l’étranger dans nos chancelleries, comme attachés militaires. D’autres se sont convertis en politiques et siègent au parlement.
Face à ce qu’ils ont appelé le « mépris « de la direction de COVIRE, COREMI entend aller jusqu’au bout. Selon nos visiteurs, le collectif qui annonce d’autres révélations, n’exclut pas d’organiser une marche de protestation pour se faire entendre au sommet de l’Etat. « Nous ne voulons plus d’intermédiaires écran avec le président de la République.»
Rappelons enfin que 278 ayant droits des victimes ont été indemnisés en 5 vagues ; ils ont reçu des sommes d’argent mais aussi des terrains. Pour cela, l’Etat aurait dégagé une enveloppe d’un montant de plus d’un milliard et demi. Les 53 identifiés restant attendent toujours. Une situation « incompréhensible » que dénonce COREMI et semble donner raison à ceux disaient hier que la mesure prise par le chef de l’Etat au lendemain de sa prière de l’absent à Kaédi, n’était en fait qu’une « décision à caractère électoraliste.»
Réagissant aux accusations de COREMI, le président de COVIRE, Sy Abou, joint par le Calame, réfute ce qu’il a appelé « de simples allégations de certains individus tapis dans l’ombre.» Pour lui, tout est transparent au COVIRE et si « ces individus sont de bonne foi, ils doivent participer à nos réunions et exposer leur problème, on en discute au lieu de l’étaler sur la voie publique et par des voies détournées ». Et le président de COVIRE d’affirmer que le payement des veuves en question est actuellement l’objet d’une vérification minutieuse de la part de la commission, cela afin d’éviter des contestations, pas plus. Relativement aux rescapés, Sy Abou nous a déclaré qu’une commission planche dessus et qu’une fois l’identification terminée, les intéressés seront informés. Pour sa part, Abou Sidibé, secrétaire général de COVIRE ajoute que « le dossier du passif humanitaire ne connait pas de problème, mais qu’il est instrumentalisé par certains dissidents.» Ce rescapé lieutenant de la gendarmerie reconnait cependant qu’ « il y a eu un retard dans le traitement des dossiers et ’exécution des engagements pris », ce qu’ajoute-t-il « les dissidents n’ont pas manqué d’exploiter aujourd’hui »
A noter que COVIRE rassemble 6 autres organisations : COREMI, Collectif des veuves, collectif des orphelins, REVE, CRAPOCIT et les policiers radiers de leur corps.
DL
Source: le calame