
Un criminel!
La Mauritanie fêtera bientôt ses 50 ans. Ce 28 novembre 2010 sera sans doute l’occasion de célébrer la nation construite contre vents et marrées. Mais la fête serait incomplète si en ce moment special, la Mauritanie n’acceptait pas enfin de s’interroger sur son passé récent. Le 28 novembre 1990 à Inal, 28 soldats négro-africains sont pendus.
Pendant des années, l’affaire fera partie des tabous des années de braise. Les rares témoignages comme le livre « l’enfer d’Inal » sont lus sous le manteau. Bref, la Mauritanie enfouissait ses démons à défaut de les affronter.
Mais comment faire l’impasse sur une tragédie aussi immense que celle de ces 509 officiers négro-africains tués de manière aussi froide et pour des raisons aussi inutiles qu’inexplicables ? Les veuves et les orphelins sont là, accompagnés de nombreuses victimes, pour nous rappeler que le 28 novembre devrait être autre chose qu’une simple célébration.
Baye Dia
Nous sommes persuadés que le président de la république qui a eu la sagesse de demander «pardon » au nom de la nation lors d’une prière historique à Kaédi aura la clairvoyance d’exhumer ce passé si proche pour permettre aux familles de faire le deuil. D’aucuns demandent de dépasser ces problèmes et de se tourner vers l’avenir. Ils ont mille fois raison. Mais comment les familles qui pleurent des êtres chers dont ils n’ont même pas retrouvé les tombes pourront dépasser le passé ?
Compte tenu des forces du refus et des extrémismes qui s’expriment dans l’ombre, il est tout à fait courageux de la part du gouvernement actuel de procéder à l’indemnisation des veuves et de poursuivre le programme de retour des réfugiés. Cela se fait rappelons-le au détriment de certains cercles qui pensent que la Mauritanie plurielle est impossible. C’est dans ce refus de considérer l’autre, son prochain, son coreligionnaire, que s’explique les dérives du passé et la vieille querelle entre nationalistes arabes et négro-africains.
Aux uns et aux autres, nous répéterons l’évidence : la Mauritanie se conjugue au pluriel. Mais ne nous contentons pas de chanter ce dicton et de nous autoglorifier de notre destin de trait d’union entre le Magghreb et l’Afrique de l’Ouest. Ce destin se mérite et n’est jamais acquis. A l’heure où la Tunisie multiplie les accords commerciaux avec l’Afrique et où le Maroc tente depuis cinq ans de conclure un accord de libre –échange avec l’UEMOA, n’est-il pas paradoxal de voir la Mauritanie se priver volontairement de la CEDEAO ?
Il s’agit d’une amputation culturelle, géographique qui n’a plus sa raison d’être. De même nous serions indignés de voir la Mauritanie se retirer du Maghreb, nous le sommes de voir notre nation se priver d’un levier économique aussi puissant que celui de la CEDEAO. Tous les autres pays maghrébins ont négocié des portes de sortie pour éviter l’isolement.
Le Maroc dispose d’un statut avancé avec l’Union européenne doublé d’un accord d’association avec l’Union Européenne. Il en est de même pour la Tunisie et l’Algérie. La Libye est prête au mariage avec l’Italie. La Mauritanie qui a fini par rejoindre le groupe 5+5 ne devrait pas faire l’erreur de ces voisins en croyant que son avenir est au nord.
Ainsi que le répètent tous les cabinets de think thank et tous les gourous des sphères politiques, le 21e siècle se jouera en Afrique. Avec le nombrilisme qui caractérise tout mauritanien, j’ajouterai qu’il se jouerait quelque part entre Chinguetti et Rosso.
Mauritanies1
via cridem
Pendant des années, l’affaire fera partie des tabous des années de braise. Les rares témoignages comme le livre « l’enfer d’Inal » sont lus sous le manteau. Bref, la Mauritanie enfouissait ses démons à défaut de les affronter.
Mais comment faire l’impasse sur une tragédie aussi immense que celle de ces 509 officiers négro-africains tués de manière aussi froide et pour des raisons aussi inutiles qu’inexplicables ? Les veuves et les orphelins sont là, accompagnés de nombreuses victimes, pour nous rappeler que le 28 novembre devrait être autre chose qu’une simple célébration.
Baye Dia
Nous sommes persuadés que le président de la république qui a eu la sagesse de demander «pardon » au nom de la nation lors d’une prière historique à Kaédi aura la clairvoyance d’exhumer ce passé si proche pour permettre aux familles de faire le deuil. D’aucuns demandent de dépasser ces problèmes et de se tourner vers l’avenir. Ils ont mille fois raison. Mais comment les familles qui pleurent des êtres chers dont ils n’ont même pas retrouvé les tombes pourront dépasser le passé ?
Compte tenu des forces du refus et des extrémismes qui s’expriment dans l’ombre, il est tout à fait courageux de la part du gouvernement actuel de procéder à l’indemnisation des veuves et de poursuivre le programme de retour des réfugiés. Cela se fait rappelons-le au détriment de certains cercles qui pensent que la Mauritanie plurielle est impossible. C’est dans ce refus de considérer l’autre, son prochain, son coreligionnaire, que s’explique les dérives du passé et la vieille querelle entre nationalistes arabes et négro-africains.
Aux uns et aux autres, nous répéterons l’évidence : la Mauritanie se conjugue au pluriel. Mais ne nous contentons pas de chanter ce dicton et de nous autoglorifier de notre destin de trait d’union entre le Magghreb et l’Afrique de l’Ouest. Ce destin se mérite et n’est jamais acquis. A l’heure où la Tunisie multiplie les accords commerciaux avec l’Afrique et où le Maroc tente depuis cinq ans de conclure un accord de libre –échange avec l’UEMOA, n’est-il pas paradoxal de voir la Mauritanie se priver volontairement de la CEDEAO ?
Il s’agit d’une amputation culturelle, géographique qui n’a plus sa raison d’être. De même nous serions indignés de voir la Mauritanie se retirer du Maghreb, nous le sommes de voir notre nation se priver d’un levier économique aussi puissant que celui de la CEDEAO. Tous les autres pays maghrébins ont négocié des portes de sortie pour éviter l’isolement.
Le Maroc dispose d’un statut avancé avec l’Union européenne doublé d’un accord d’association avec l’Union Européenne. Il en est de même pour la Tunisie et l’Algérie. La Libye est prête au mariage avec l’Italie. La Mauritanie qui a fini par rejoindre le groupe 5+5 ne devrait pas faire l’erreur de ces voisins en croyant que son avenir est au nord.
Ainsi que le répètent tous les cabinets de think thank et tous les gourous des sphères politiques, le 21e siècle se jouera en Afrique. Avec le nombrilisme qui caractérise tout mauritanien, j’ajouterai qu’il se jouerait quelque part entre Chinguetti et Rosso.
Mauritanies1
via cridem