
Le second tour qui se profile en Côte d’Ivoire opposera donc, en principe, Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara. Avec une inconnue: le comportement des électeurs du troisième homme du scrutin, Henri Konan Bédié. L’ancien président a obtenu lors du premier tour, dimanche 31 octobre 2010, près de 25% des suffrages. Laurent Gbagbo a pour sa part recueilli près de 38% des votes contre 32% pour Alassane Ouattara.
Au vu des résultats provisoires du premier tour livrés par la Commission électorale indépendante, le second tour entre Laurent Gbagbo, 65 ans, et Alassane Ouattara, 68 ans, s’annonce très ouvert. Mais une hypothèque non négligeable doit d’abord être levée : celle des contestations. Car si Henri Konan Bédié est éliminé, son parti, le PDCI, dénonce « une volonté manifeste de tripatouillage des résultats » et exige « le recomptage des bulletins de vote ». Idem pour Albert Toikeusse Mabri, arrivé quatrième - certes très loin derrière HKB - mais qui, lui aussi, conteste les résultats annoncés par la CEI.
Premier enseignement : la carte électorale conserve son ossature traditionnelle. Les bastions d’Alassane Ouattara sont bien chez les Dioulas, au nord de la Côte d’Ivoire (Odienné, Séguéla, Korhogo), où le candidat du RDR affole les compteurs avec des résultats dignes par endroit d’un plébiscite. Ceux d’Henri Konan Bédié demeurent chez les Baoulés, au centre-nord (Yamoussoukro, Daoukro), mais aussi au sud-ouest, dans la région du Bas-Sassandra (San Pedro, Soubré). Ceux de Laurent Gbagbo sont dans l’ouest et le centre-sud (Man, Daloa, Gagnoa), notamment chez les Bétés, ainsi que dans le centre-est, en pays Attié. Avec toutefois des surprises. La conquête par Laurent Gbagbo du pays Agni, dans le Moyen-Comoé et le Sud-Comoé, au sud-est du pays (Abengourou, Aboisso), à la frontière du Ghana. Ou la prise par Alassane Ouattara de la Vallée du Bandama (Bouaké, Katiola), au centre nord - dans les deux cas au détriment du PDCI.
Premier enseignement : la carte électorale conserve son ossature traditionnelle. Les bastions d’Alassane Ouattara sont bien chez les Dioulas, au nord de la Côte d’Ivoire (Odienné, Séguéla, Korhogo), où le candidat du RDR affole les compteurs avec des résultats dignes par endroit d’un plébiscite. Ceux d’Henri Konan Bédié demeurent chez les Baoulés, au centre-nord (Yamoussoukro, Daoukro), mais aussi au sud-ouest, dans la région du Bas-Sassandra (San Pedro, Soubré). Ceux de Laurent Gbagbo sont dans l’ouest et le centre-sud (Man, Daloa, Gagnoa), notamment chez les Bétés, ainsi que dans le centre-est, en pays Attié. Avec toutefois des surprises. La conquête par Laurent Gbagbo du pays Agni, dans le Moyen-Comoé et le Sud-Comoé, au sud-est du pays (Abengourou, Aboisso), à la frontière du Ghana. Ou la prise par Alassane Ouattara de la Vallée du Bandama (Bouaké, Katiola), au centre nord - dans les deux cas au détriment du PDCI.
Second enseignement : la suprématie des deux finalistes dans les villes. Et notamment celle de Laurent Gbagbo dans le district d’Abidjan (un tiers de l’électorat ivoirien), où son gros score à Yopougon, et sa forte résistance à Abobo, fief du RDR d’Alassane Ouattara, sont à noter. De son côté, Alassane Ouattara ravit Treichville à HKB, Henri Konan Bédié. Des trois candidats, HKB était le plus âgé, 76 ans. Ce vote à Abidjan peut exprimer une aspiration des jeunes urbains et péri-urbains à davantage de modernité, et donc un recul du vote traditionnel en Côte d'Ivoire.
A lire également :
Les résultats provisoires région par région sur le site du gouvernement ivoirien
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![]() RFI/Latifa Mouaoued |