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Le bureau exécutif de l'AVOMM

"L'important n'est pas ce qu'on fait de nous, mais ce que nous faisons nous-mêmes de ce qu'on a fait de nous." Jean-Paul Sartre

"L'Association d'aides aux veuves et aux orphelins de mauritanie (AVOMM) qui nous rassemble, a été créée le 25/12/95 à PARIS par d'ex-militaires mauritaniens ayant fui la terreur, l'oppression, la barbarie du colonel Mawiya o/ sid'ahmed Taya ......
Ces rescapés des geôles de ould Taya, et de l'arbitraire, décidèrent, pour ne jamais oublier ce qui leur est arrivé, pour garder aussi la mémoire des centaines de martyrs, de venir en aide aux veuves, aux orphelins mais aussi d'engager le combat contre l'impunité décrétée par le pouvoir de Mauritanie."
E-mail : avommavomm@yahoo.fr

Bureau exécutif

*Ousmane SARR, président
*Demba Niang, secrétaire général
*Secrétaire général Adjt; Demba Fall
*Alousseyni SY, Chargé des relations extérieures
*Mme Rougui Dia, trésorière
*Chargé de l’organisation Mariame Diop
*adjoint Ngolo Diarra
*Mme Mireille Hamelin, chargée de la communication
*Chargé de mission Bathily Amadou Birama
Conseillers:
*Kane Harouna
*Hamdou Rabby SY










AVOMM

Qui peut sauver la famille d’Oumoulkheiry Mint Yarba : Les esclaves sont incapablesde tenir tête à leurs maîtres devant la justice.


Qui peut sauver la famille d’Oumoulkheiry Mint Yarba : Les esclaves sont incapablesde tenir tête à leurs maîtres devant la justice.
A l’occasion de la célébration de la journée internationale de la femme tenue dans les locaux de l’AMDH, le président de « Sos esclaves », Boubacar Messoud a profité de l’occasion pour alerter l’opinion publique nationale et internationale sur le problème de l’esclavage en Mauritanie.

A cet effet, il n’a pas hésité à enlever ses gants pour dénoncer le cas d’une ancienne esclave, répondant au nom d’Oumoulkheiry Mint Yarba. Oumoulkheir Mint Yarba est née vers 1965 à Guelb Heboul relevant de la Wilaya d’Adrar.

Esclave de naissance de sa mère, elle s’est déplacée dans les locaux de l’AMDH, accompagné de son frère et quatre de ses enfants dont deux filles et deux garçons, âgés respectivement de 12 à un an et demi environ. D’après les témoignages du président de « Sos esclaves », Boubacar Messoud, Oumoulkheir Mint Yarba est esclave de naissance.

Orpheline de mère et d’un père esclave perdu de vue depuis belle lurette, elle a passé une bonne partie de ses années chez les maîtres Ehel Ahmed El Houda, une famille des Oulad Ammoni qui réside à Tiberguent, aux environs d’Akjoujt. Ensuite, elle est passée chez la famille d’Ehel Kerkoub de la tribu Oulad Ghaylane, au compte de qui elle travaille encore.

Pour raconter son histoire, le président de « Sos Esclaves », Boubacar Messoud n’y est pas allé de mains mortes. Il a dénoncé «les atrocités subies par Oumoulkheiry Mint Yarba et ses enfants, sous les jougs de leurs anciens maitres. » Selon lui, la vérité sur son cas a été mise à nu, lors des journées de sensibilisation sur la loi criminalisant l’esclavage en 2007, organisées dans l’Adrar.

Lors du meeting d’Atar, le représentant de SOS Esclaves a exposé la situation d' Oumoulkheïr ; aussitôt, selon Boubacar Ould Messoud, « il a été démenti par les autorités locales et, immédiatement, la gendarmerie a dépêché des agents sur place, pour séparer Oumoulkheir des Ehel Boulemsak, ses maitres.»

Un jour, dit-il, alors qu’elle était chez Ehel Boulemsak, une voiture de la gendarmerie est venue le transporter vers Mboirick des Ideghchemma à Yaghref, plus précisément sur la localité appelé Guediwar qui relève d’Aïn Ehel Taya, Moughataa d’Atar, région de l’Adrar.

Selon Me Boubacar Messoud, c’était juste une diversion pour leurrer l’opinion publique, « car on racontait dans les salons et dans les bureaux que SOS Esclaves racontait des histoires.»

Pour faire taire les vieux démons, dira-t-il, Atat Ehel Boulemsak lui donna à l’arrivé des gendarmes, six têtes de caprins avec un pagne, une marmite, deux assiettes et un coussin, ce qu’il n’avait jamais fait auparavant. « Mais elle n’a pas pris beaucoup de temps pour savoir que c’était juste pour dissimuler sa vraie condition d’esclave », note-t-il

Croyant ses mésaventures terminées, son problème s’est encore accrue, selon Me Messoud, après un mois et dix jours, chez Mboîrick d’Ideghchemma, Ben’Ich. Un jour, témoigne-t-il, elle reçoit la visite de son frère, encore exploité par Vouyah Ould Maayouf (un célèbre officier de l’armée). Ce dernier l’emmena chez lui avec la complicité de son frère, et en fit de nouveau, des esclaves.

Dénonçant les « atrocités subies » par Oumoulkheiry, le président de « Sos esclaves déclare qu’elle a enduré plus de souffrance avec Vouyah Ould Maayouf qu’auparavant. Une exploitation dira t’il, qui ne s’est pas arrêtée à elle seule, puisqu’elle s’est étendue à ses enfants ; « eux aussi réduits en esclaves. »

Malheureusement pour elle et ses enfants, les travaux champêtres et les travaux domestiques recommencent encore, dira Me Boubacar, à savoir : garder et faire abreuver les caprins, les camelins et les ovins ; piler le mil et préparer le repas. Des travaux domestiques à n’en plus finir, accompagnés de coups et de menaces, chaque fois qu’elle n’exécutait pas une tâche.

«Parfois pour la terroriser, il tirait des balles au dessus de sa tête. » Un jour, raconte-t-il, Vouyah a voulu la tuer. Elle ne doit son salut qu’à sa sœur, qui s’est interposée entre eux, la supplié, au nom de Dieu et son Prophète, de ne pas la tuer. Si elle vit encore, aujourd’hui, c’est bien grâce à sa cette femme, indique, le président de « Sos esclaves »

Un jour, dit-il, Vouyah est venu annoncer a Oumoulkheiry qu’il va épouser sa fille afin d’être plus proche, de pouvoir lui serrer la main, grâce a cette union. Quelque temps après, Vouyah est venu pour dire que Selek’ha (la fille de Oumoulkheiry) est devenue son épouse. Qui a célébré le mariage, quand et ou ? Personne ne sait, puisqu’elle n’a pas reçu de dot, encore moins un papier attestant l’union, declare Ould Messoud. La nuit, raconte t-il, l’officier à la retraite a donné ordre à Oumoulkheiry « d’embellir sa fille et de la lui amener dans sa tente »
.
Cela a duré jusqu’à sa grossesse, poursuit-il, c’est en ce moment que «l’épouse légitime de l’officier à la retraite apprit la nouvelle par l’intermédiaire de Fatma dite Kounadi, la sœur de Selek’ha. »

Informé, Vouyah est venu voir Oumoulkeiry pour lui dire qu’il répudie sa fille. Or, dit Boubacar Ould Messoud, ceci s’est révélé faux car il (Vouyah) continuait d’abuser de Selekha. Quand il apprit que Selek’ha était en état de grossesse, il a voulu la marier à un berger appelé Youba, esclave des Lech’yakh ; « ainsi, Vouyah souhaitait se soustraire à sa paternité. Cependant, Youba refusa car, il s’est rendu compte que Selek’ha portait un enfant naturel.

Un jour, raconte t-il, « Vouyah les a embarqués dans une voiture roulant à une vitesse vertigineuse sur une déviation; à cause des secousses, Selek’ha a eu un grand malaise et des douleurs atroces, finalement, elle a avorté dans l’hôpital d’Atar.»

Ainsi tous les jours, c’était la routine, témoigne t-il, Vouyah l’utilisait toutes les fois qu’il avait besoin d’elle et la ramenait au village pour l’abandonner quand elle n’était plus utile. Mais cette fois-ci, le 7 février au soir, lorsqu’il est venu la prendre, elle refusa de partir avec lui, alors, il embarque ses enfants dans sa voiture.

Pour mettre l’assistance, composée du Président de la ligue mauritanienne des droits de l’homme, de Mme mariame Daddah devant les faits accomplis, il laissa la parole à Oumoulkheiry. Avec les yeux hagards, elle portait dans ses bras, son fils cadet âgé d’environ un an et demi.

Prenant son courage à deux mains, elle déclare « Je suis venue à Nouakchott le 15 février pour réclamer mes droits. L’on m’a informée que ma fille Selek’ha s’était mariée sans que je le sache. Ce mariage est pour moi nul et non avenu pour plusieurs raisons : d’abord, parce qu’il s’est fait sans tuteur légal ; ensuite, la fille est encore mineure, enfin, j’ai le droit de connaître son mari et c’est à moi de l’accepter ou non.

Cette union a eu lieu, comme je l’ai déjà signalé, pour couvrir les agissements de Vouyah Ould Maayouf. C’est un mariage forcé, contracté sous les agissements et conformément aux intérêts de Vouyah Ould Maayouf et son intimidation. Aujourd’hui, je dépose une plainte contre Mohamed Ould Abdallahi Ould Boulemsak d’abord et réclame les dédommagements de tous mes jours passés, dans sa famille en servitude, depuis mon enfance.

Je me plains également de Vouyah Ould Maayouf et cherche compensation pour mes enfants et moi, tout au long de deux années et demie d’exploitation, sous la contrainte sans aucune rémunération. Je cherche aussi à récupérer mes têtes d’animaux et ma fille qui sont toujours en sa possession. »

Dialtabé

source : Le Quotidien de Nouakchott
Jeudi 11 Mars 2010 - 08:43
Jeudi 11 Mars 2010 - 08:45
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