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Le bureau exécutif de l'AVOMM

"L'important n'est pas ce qu'on fait de nous, mais ce que nous faisons nous-mêmes de ce qu'on a fait de nous." Jean-Paul Sartre

"L'Association d'aides aux veuves et aux orphelins de mauritanie (AVOMM) qui nous rassemble, a été créée le 25/12/95 à PARIS par d'ex-militaires mauritaniens ayant fui la terreur, l'oppression, la barbarie du colonel Mawiya o/ sid'ahmed Taya ......
Ces rescapés des geôles de ould Taya, et de l'arbitraire, décidèrent, pour ne jamais oublier ce qui leur est arrivé, pour garder aussi la mémoire des centaines de martyrs, de venir en aide aux veuves, aux orphelins mais aussi d'engager le combat contre l'impunité décrétée par le pouvoir de Mauritanie."
E-mail : avommavomm@yahoo.fr

Bureau exécutif

*Ousmane SARR, président
*Demba Niang, secrétaire général
*Secrétaire général Adjt; Demba Fall
*Alousseyni SY, Chargé des relations extérieures
*Mme Rougui Dia, trésorière
*Chargé de l’organisation Mariame Diop
*adjoint Ngolo Diarra
*Mme Mireille Hamelin, chargée de la communication
*Chargé de mission Bathily Amadou Birama
Conseillers:
*Kane Harouna
*Hamdou Rabby SY










AVOMM

Rencontre avec le Docteur Ousmane DIAGANA, Secrétaire National à la Communication de l'AJD-MR

La rubrique "Rencontre avec ..." a reçu pour vous le Docteur Ousmane DIAGANA, Secrétaire National aux Relations extérieures de AJD-MR.
Avec cet homme politique de premier plan, l'équipe de RAVEC a abordé bien
des questions de l'heure.
Notre invité, tôt initié à la politique et devenu au fil des ans, un élément clé de son parti aux côtés du Président Ibrahima SARR, y a répondu avec franchise, sens aigu de l'analyse, quelques unes des qualités de ce brillant intellectuel,
fin politique et grand débatteur.
Sans doute, un des hommes que la Mauritanie de demain, débarrassée de ses démons et tournée vers l'avenir de la construction nationale, gagnerait à mettre à son service


Rencontre avec le Docteur Ousmane DIAGANA, Secrétaire National à la Communication de l'AJD-MR
L'entretien

Bonjour Dr Ousmane DIAGANA, merci de consacrer à nos lecteurs un moment de votre précieux temps pour cette interview.

- Vous n’êtes plus à présenter dans le paysage politique mauritanien. Merci cependant, d’évoquer votre parcours pour certains de nos lecteurs.

Ousmane DIAGANA : J’ai 49 ans, suis marié et père d’une fille. Je suis ancien membre du Mouvement des Elèves et Etudiants Noirs (MEEN) puis des Forces de Libération Africaines de Mauritanie (FLAM). Avec certains camarades étudiants, je deviens, jusqu’en 1993, le 1er Secrétaire Général la Section FLAM/Europe que nous avons mise en place, en France après l’arrestation de nos leaders en 1986. J’occuperai ensuite d’autres fonctions de 2003 à février 2006, date à laquelle je quitterai cette organisation politique pour fonder, avec d’autres camarades, les FLAM/Rénovation dont je serai le Secrétaire Général. Durant la dernière élection présidentielle mauritanienne, nous avons soutenu et nous sommes engagés dans la campagne de Ibrahima Moctar SARR, c’est tout naturellement que nous nous sommes retrouvés ensemble à l’AJD/MR après. Je suis actuellement Secrétaire National chargé des Relations Extérieures et ancien porte parole du candidat Ibrahima Moctar SARR à l’élection présidentielle de 2009.

Docteur en sciences du langage de l’Université de Paris-V en 1992, ancien chargé de cours à la Sorbonne de 1995 à 2001, je suis titulaire d’un DESS de droit des Affaires et Fiscalité et d’un DEA de droit des Affaires, option Droit social des Affaires, je prépare une thèse de Doctorat en Droit privé à l’Université du Havre. Ancien Directeur Adjoint au Centre Régional de Perfectionnement à Paris, j’enseigne actuellement le français, le droit et l’expression française et l’Ouverture sur le Monde en Bac pro et en BTS.

– Des dissidences ont secoué votre parti il n’y a pas longtemps, où en êtes-vous aujourd’hui ?

Ousmane DIAGANA : Je crois, très sincèrement, que la dissidence est bien loin derrière nous. Elle a effectivement secoué le parti, mais pour nous c’est une histoire ancienne. La majorité du BUREAU POLITIQUE NATIONAL et du CONSEIL NATIONAL a préféré placer sa confiance en son président, c’est ce qui compte.

– Quel bilan dressez-vous du premier semestre du nouveau régime ?

Ousmane DIAGANA : Je ne suis pas sûr que ce soit à nous qu’il échoie de dresser un bilan du premier semestre du nouveau régime, comme vous l’appelez.

Néanmoins, notre parti a déjà salué, à travers des communiqués et déclarations, certaines actions du gouvernement qui vont dans le même sens que le programme de campagne défendu par notre candidat, le président Ibrahima Moctar SARR, en juin-juillet 2009. J’ai eu l’occasion moi-même, en ma qualité de Secrétaire Chargé des Relations Extérieures del’AJD/MR et ancien porte-parole du candidat, de prendre la parole devant le président de la République, Chef de l’Etat et sa délégation, lors de sa visite officielle en France et sa rencontre avec les Mauritaniens en son hôtel pour lui réitérer nos encouragements pour des actions qui, selon nous, vont dans le bon sens.

L’AJD/MR trouve par ailleurs, positive la poursuite, par le Chef de l’Etat, du retour de nos compatriotes déportés, sa volonté de s’attaquer à la question du passif humanitaire, à travers les indemnisations déjà commencées même si notre parti trouve inefficace la méthode choisie, insuffisantes les mesures préconisées et incomplets et arbitraires les partenaires choisis. Elle approuve, par ailleurs, la volonté des pouvoirs publics de réintégrer des fonctionnaires civils radiés de la Fonction Publique mais regrette qu’aucun cas n’ait été fait des fonctionnaires militaires injustement radiés. Le parti approuve la volonté du Chef de l’Etat de lutter contre la gabegie (révocation des walis de Nouakchott et Nouadhibou, arrestation de hauts responsables pourtant proches d’importants membres du gouvernement, retour au parking des véhicules d’Etat en dehors des horaires de travail, arrestation des hommes d’affaires ) et le détournement des fonds publics mais il met en garde contre toute tentative de règlement de comptes politiques tout en préconisant de s’attaquer à toutes les formes de gabegie de quelque part qu’elle vienne.

Récemment, le parlement mauritanien a admis le principe de la double nationalité qui est une préoccupation de beaucoup de Mauritaniens de la diaspora. D’ailleurs, lors de sa tournée en Europe et aux Etats-Unis avant l’élection présidentielle de juin-juillet 2009 Ibrahima Moctar SARR avait pris l’engagement devant cette diaspora de régler cette question s’il était élu. Nous ne pouvons donc que nous réjouir de cette initiative parlementaire.

Dans sa déclaration de politique générale devant la représentation nationale, le Premier Ministre a annoncé vouloir encourager une politique de discrimination positive en faveur des couches défavorisées notamment en faveur des anciens esclaves. Cette idée également défendue par le président Ibrahima Moctar SARR durant sa dernière campagne ne peut que nous faire plaisir.

Cependant, comparativement au programme de l’AJD/MR, il est bien en deçà de nos ambitions. Comme l’a décidé le Bureau politique et l’a rappelé le président Ibrahima Moctar SARR dans une interview récente, nous sommes donc prêts à accompagner le président de la république jusque là où il peut s’arrêter par rapport à nos propres objectifs. Il ne doit pas oublier la promesse qu’il avait faite au peuple, à l’issue des États généraux de la démocratie (EGD), d’appliquer tous les points d’accord de ces journées comme l’application effective de la loi criminalisant l’esclavage malgré la dernière déclaration de politique générale du Premier Ministre, la bonne réinsertion des réfugiés, la prise en compte des rapatriés du Sénégal, la régularisation de la situation des militaires exclus de l’armée, le règlement définitif du passif humanitaire, l’officialisation des langues nationales, le service militaire obligatoire, la séparation des pouvoirs, la révision de la grille des programmes des média audiovisuels publics, la réforme de l’état civil entre autres.

Un jour, dans leur majorité écrasante, les Mauritaniens trouveront que pour réaliser l’unité et la concorde nationales dans le cadre d’un développement harmonieux, les solutions proposées par l’AJD/MR sont incontournables.

– La lutte contre la gabegie fait beaucoup de bruits. Elle semble irriter du côté de l’opposition qui, naguère la réclamait, mais dénonce aujourd’hui son application. Qu’en pense l’AJD/MR ?

Ousmane DIAGANA : Durant la dernière campagne pour l’élection présidentielle, le président Ibrahima Moctar SARR a, entre autres, dénoncé la gabegie, le détournement des fonds publics et les prévaricateurs qui ont mis la Mauritanie à genoux. Il s’était engagé à les combattre si le peuple mauritanien lui faisait l’honneur de lui confier son destin. Aujourd’hui que le président de la République s’attaque frontalement à cette gabegie et que l’Etat exige que le peuple spolié soit remboursé, nous ne pouvons que nous en féliciter. Nous, à l’AJD/MR, avons toujours été cohérents. Si nos concurrents prennent des actes qui vont dans notre sens, nous les encourageons, s’ils dévient, nous nous opposons à eux. Mais, en ce qui concerne la lutte contre la gabegie, nous demandons au Chef de l’Etat de ne pas s’arrêter en si bon chemin. Sans faire de règlements de compte, nous demandons à ce que tous ceux qui se sont enrichis illicitement ou qui ont pillé les caisses de l’Etat remboursent, au besoin, avec les intérêts afférents.

Nous regrettons que dans une manifestation d’opposants, des photos de l’ex-dictateur OULD TAYA aient été brandis de façon ostentatoire offensant ainsi le peuple mauritanien dont les plaies demeurent encore béantes.

– Le journaliste HANEFI est toujours en prison, il a déjà purgé sa peine depuis fin décembre. Monsieur HANEFI avait porté de graves accusations contre M. Ibrahima Moctar SARR lors de la dernière campagne présidentielle. Qu’est-ce qui empêche sa libération aujourd’hui ?

Ousmane DIAGANA : En effet, Hanevi OUD DEHAH, à travers son site, a porté de graves accusations infondées portant ainsi des préjudices personnels, financiers, moraux et politiques au président de l’AJD/MR et à son parti. Pire, son site électronique, non content de salir la réputation du président Ibrahima Moctar SARR, se permet, de façon arrogante et méprisante, de le défier en l’invitant à porter plainte, et en concluant qu’il n’oserait pas car il sait ce qu’il trouverait devant lui.

Si au début, M. SARR, en tant qu’ancien journaliste et homme politique très sensible à la liberté d’expression de la presse n’a pas souhaité poursuivre son confrère, le site a poursuivi sa provocation en publiant d’autres élucubrations dans le seul but de le disqualifier politiquement par rapport à sa prise de position et à celle de son parti suite au coup d’état. C’est donc devant de tels actes que le président SARR a décidé de porter l’affaire devant la justice. Le président de l’AJD/MR n’a rien contre Hanevi à titre personnel. Il était même prêt à retirer sa plainte si ce dernier acceptait de faire un démenti. La suite, vous la connaissez. Hanevi a été condamné pour un autre chef d’accusation à six mois. Il a purgé sa peine. Le bon sens voudrait qu’on le libère.

Cependant, nous ignorons ce qui empêche sa libération : les autorités judiciaires et politiques sont les mieux placées pour répondre à cette question. Il ne vous aura pas échappé que l’AJD/MR n’est l’une ni l’autre.

- Que pensez-vous de la politique de réconciliation menée par le Président Mohamed Ould Abdel Aziz ?

Ousmane DIAGANA : Je pense que cette politique tranche un peu d’avec celle de TAYA,d’Ely Ould Mohamed VALL et même de Sidi OULD CHEIKH ABDALLAHI qui était très frileux, malgré tout, sur la question du règlement du passif humanitaire et de la lutte contre la gabegie par exemple. Certaines mesures, déjà indiquées plus haut, vont dans le bon sens mais demeurent insuffisantes, parfois injustes notamment quand l’administration demande à des fonctionnaires déportés manu militari d’apporter des documents confisqués et déchirés pour être recensés ; ou incomplètes et arbitraires lorsque les pouvoirs publics sélectionnent leurs interlocuteurs pour aider à résoudre ces questions en laissant de côté ceux qui se sont toujours battus pour cette politique comme l’AJD/MR par exemple ou des organisations de droits de l’Homme comme l’OCVIDH, l’AVOMM, le FONADH et d’autres organisations et associations qui ont une grande expertise sur la question.

- Depuis 2007, un peu plus de 17 000 déportés sont rentrés au pays. Cela a toujours été un des vœux les plus chers à M. Ibrahima SARR. Pouvez-vous nous parler de leurs situations à ce jour ?

Ousmane DIAGANA : Comme vous le dites, cette question a toujours été une préoccupation du président Ibrahima Moctar SARR. Je rappelle d’ailleurs qu’en tant que député de l’APP, il avait dénoncé, à l’Assemblée Nationale devant Cheikh El Avia Ould Mohamed KHOUNA alors premier ministre de TAYA, la politique raciste du gouvernement de l’époque et exigé le retour immédiat des déportés, ce qui a valu à ce parti sa dissolution. Aujourd’hui encore, cette question lui est chère.

En effet, 17000 de nos compatriotes déportés sont rentrés et nous resterons vigilants jusqu’à ce que tous rentrent.

Dès l'arrivée du premier contingent en terre mauritanienne, Ibrahima Moctar SARR et une délégation del’AJD/MR avaient rendu une visite de courtoisie à nos compatriotes, dans 3 sites du Trarza dont celui de DEM DIK, du Lycée de Rosso entre autres pour leur souhaiter la bienvenue et leur apporter un peu de soutien matériel et moral. Des enveloppes leur ont été remises à cette occasion.

Dès son retour de cette tournée à Nouakchott, le président SARR a rencontré le président de la République de l’époque, Sidi Ould Cheikh Abdallahi pour lui faire état de leurs situations et plaider auprès de lui l’amélioration de leurs conditions de vie; et notre parti est revenu plusieurs fois à la charge sur cette question.

Le Mouvement National des femmes de l’AJD/MR a ensuite organisé une journée de collecte de fonds et de moyens (argent, vêtements, jouets, matériels scolaires) en faveur de nos compatriotes rapatriés. Une délégation de ce mouvement s’est ensuite rendue dans les sites du Brakna où nos camarades ont transmis les salutations d’Ibrahima Moctar SARR, celles du Bureau politique et des militants du parti. Puis elles ont remis à chaque site visité, des vêtements, des kits de secours, des jouets pour enfants et des enveloppes substantielles. C’est dire combien notre parti et son président accordent de l’importance à ces questions comme vous l’avez signalé.

Après le coup d’état, et à chaque rencontre entre le président SARR et le président du Haut Conseil d’Etat (HCE), Mohamed Ould Abdel Aziz, la situation de nos compatriotes au Sénégal et au Mali et celle de nos compatriotes rapatriés a toujours été au centre des discussions car c’est une préoccupation criante pour lui. Il a, plusieurs fois, demandé aux autorités d’améliorer les conditions de vie de nos compatriotes.

Aujourd’hui, leur situation s’améliore un peu. En effet, dès leur arrivée en Mauritanie, l’Agence Nationale pour l’Insertion des Réfugiés (ANAIR) a fait quelques réalisations : distribution de 1 à 3 vaches à chaque famille selon leur importance, mais dans certains sites comme Madina Salam, ce sont des moutons qui avaient été distribués à l’origine. Et devant leur mécontentement, des vaches leur ont été distribuées. Ensuite une surveillance épidémiologique et des interventions prophylactiques ont été faites pour traiter les têtes de bétail distribuées.

Dans les sites de Boinguel Thile, Houdalaye, Hamdallaye, Belel Ourenguel et Dar Salam par exemple, des déparasitages des troupeaux des rapatriés ont été organisés. Dans la même perspective, l’ANAIR a organisé, à Boghé, un atelier de formation au profit de 35 vétérinaires parmi les rapatriés du Brakna et du Trarza.

Des Activités Génératrices de Revenus (AGR) ont été mises en place en faveur des rapatriés et confiées à des groupements féminins comme des magasins communautaires installés dans tous les sites, des unités de teintures dans les 3 premiers sites du Trarza en plus des moulins à grain offerts.

En ce qui concerne l’eau, il a été mis en place un réseau d’adduction qui fournit le village de Boinguel Thile en eau potable. Ainsi, les sites de Hamdallaye au Brakna et PK 7 sont raccordés au réseau de la Société Nationale d’Eau (SNDE) de Boghé et de Rosso, et des travaux de forages ont été construits à Dar Salam et à Goural au Brakna.

En ce qui concerne l’électricité, 6 groupes électrogènes pour les pompes d’alimentation en eau potable des villages de Madina Salam, Keur Madiké, Djamel, Fass, Thiambène et Gani au Trarza ont été installés.

En ce qui concerne les projets agro-pastoraux, plusieurs centaines d’hectares ont été exploités dans les sites de Goural, commune d’Aleg, de Boinguel Thile, commune de Bouhdida, Houdalaye, commune de Boghé, Belel Ourenguel, commune de Aere MBare, Dar Salam, commune de Ould Birone et Tantane, commune de Bouhdida.

Sur le plan agricole, des champs de culture d’hivernage ont été réalisés dans les sites de Boinguel Thile, Houdalaye, Belel Ourenguel ; des cultures fruitières y ont été également mises en place, etc.…

L’AJD/MR qui a toujours alerté les autorités, notamment Mohamed Ould Abdel Aziz sur la situation de nos compatriotes rapatriés ne peut que se féliciter de ces améliorations. C'est d'ailleurs l'occasion de remercier l'ANAIR pour le travail et l'assistance déjà effectués.

Toutefois, on peut regretter certaines défaillances notamment à propos de l’éducation. En effet, pour certains enfants revenus du Sénégal, il y a un chamboulement total car les deux systèmes éducatifs sont complètement différents. Là où leur scolarité avait lieu entièrement en français, pour ceux qui ont la chance de suivre les cours, la scolarité est le plus souvent en arabe en Mauritanie. Certains élèves sont même obligés de reprendre l’école au début alors qu’ils avaient largement entamé le cycle primaire.

- Des faits récents ont marqué l’actualité mauritanienne, notamment :

La réintégration de plusieurs fonctionnaires victimes des déportations dans l’appareil de l’Etat.
La loi sur la double nationalité.
Plus récemment, le recensement de tous les fonctionnaires victimes des déportations de 1989.
Votre sentiment sur ces questions ?



Ousmane DIAGANA : Je pense avoir répondu, en partie, à cette question plus haut, en indiquant que le parti saluait toute action positive allant dans le sens de nos propres préoccupations comme celles que vous venez de citer. L’AJD/MR encourage le gouvernement à continuer dans le sens de la réconciliation nationale en associant toutes les forces politiques et associatives qui peuvent lui être utiles.
La loi sur la double nationalité est symboliquement très importante dans la mesure où beaucoup de Mauritaniens de la diaspora ont, parfois involontairement, adopté la nationalité du pays d’accueil, pour des raisons professionnelles, voire pour de simples raisons de commodité. En effet, combien de Mauritaniens, en France par exemple, en avaient assez, tous les ans, de devoir faire de longues queues, sous la neige, sous la pluie, à partir de 2h ou 3h du matin devant les préfectures de police et qui sont obligés de revenir plusieurs fois, pour renouveler une carte de séjour par exemple ? Combien de Mauritaniens de la diaspora ont-ils des enfants nés dans les pays d’accueil et qui bénéficient automatiquement de la nationalité des pays d’accueil, grâce au droit du sol et dont les enfants étaient exclus de la nationalité de leurs parents?

Quant au recensement et la réintégration de fonctionnaires victimes des déportations de 1989, il s’agit d’un début de commencement de solution à cette injustice que nous avons toujours dénoncée qu’est le passif humanitaire. Ibrahima Moctar SARR a toujours plaidé pour la résolution de ces questions depuis AC en passant par APP, puis en 2007 en tant que candidat à l’élection présidentielle, puis en tant que président de l’AJD/MR, ensuite durant la dernière campagne pour l’élection présidentielle de 2009. Et tant que ces questions demeureront non résolues, notre parti ne cessera de porter le flambeau de cette noble cause.

Malgré ces avancées, nous n’oublions pas que des déportés existent encore au Sénégal. Nous n’oublions pas non plus que ceux du Mali n’ont pas bénéficié du même traitement que ceux du Sénégal ni de la part du gouvernement mauritanien ni du HCR. Il en est de même pour l’indemnisation pour nos compatriotes arabes expulsés du Sénégal. L’AJD/MR sera donc vigilante jusqu’au bout.

– Les militaires et les privés ne seraient pas concernés par ce recensement. Comment interprétez-vous cette omission ?

Ousmane DIAGANA : Nous espérons qu’il s’agit d’un oubli involontaire qui sera vite corrigé. En tout cas, l’AJD/MR qui se bat pour la justice, l’égalité ne ménagera aucun effort pour que les militaires et leurs familles, grandes victimes de la barbarie de l’ancien régime, ne soient pas les oubliés pour compte ni les damnés de la réconciliation nationale qu’Ibrahima Moctar SARR appelle de ses vœux depuis toujours. Il en sera de même pour les privés.

- Toujours dans ce cadre, certains responsables locaux exigent de documents qui ne peuvent être fournis par les fonctionnaires rapatriés. Ces derniers ont été arrêtes sur leur lieu de travail, totalement dépouillés de tout avant d’être expulsés. Que peut faire pour eux votre parti ?

Ousmane DIAGANA : Il est absolument inadmissible, irresponsable voire scandaleux que ces responsables locaux puissent demander aux fonctionnaires rapatriés des documents qu’ils ont eux-mêmes déchirés ou arrachés au moment de leur déportation. L’AJD/MR, toujours éprise de justice et qui fait de ces questions un principe, ne manquera pas de saisir les plus hautes autorités pour tenir compte de cette situation ubuesque et demander la régularisation de ces fonctionnaires. Il suffit, pour l’administration, de sonder ses archives pour trouver les traces de ces fonctionnaires sauf si l’ancienne administration raciste a choisi de faire disparaître toute trace d’eux auquel cas des témoignages de collègues, d’habitants, d’élèves, d’administrés, etc.… pourront être mis à contribution.

– Certains disent que la baisse des voix obtenues à la dernière présidentielle est un échec; quelle lecture en faites-vous ?

Ousmane Diagana : Toute la classe politique mauritanienne a connu une baisse des voix à la dernière présidentielle. Le candidat de l’AJD/MR a certes perdu 3,4% mais en comparant ses performances avec celles des autres grands partis, nous ne sommes pas les plus mal lotis. Le candidat du RFD, Ahmed Ould Daddah a perdu environ 7% soit le double de ce que nous avons perdu. Messoud Ould BOULKHEIR qui était à la tête d’une coalition de 11 partis a eu environ 16%. Si nous partageons équitablement entre eux ces 16%, la baisse sera quand même spectaculaire. De plus, il faut quand même se rendre compte de la différence entre le candidat élu (52%) et le deuxième (16%) soit une différence de 36%.

Notre baisse a plusieurs explications. Nous avions affaire au Général Abdel Aziz, Chef d’Etat sortant, en campagne depuis le 6 août, avec le budget électoral que l’on sait et l’apport de ses soutiens au sein de l’Etat. En plus, nous avions affaire à Messaoud OULD BOULKHEIR, président de l’Assemblée Nationale et d’un parti disposant de moyens importants et à la tête d’une grande coalition de 11 partis avec de solides appuis financiers ; à Ahmed OULD DADDAH avec une grande coalition politique et financière, notamment les smassides, à Jamil OULD MANSOUR avec un parti politique représenté à l’Assemblée Nationale et un budget électoral de 200 millions d’ouguiyas là où l’AJD/MR n’a pas pu faire campagne faute de moyens, étant entendu qu’entre Jamil Mansour et notre candidat, la différence est finalement très mince.

La campagne honteuse et haineuse de TAQADOUMY contre notre président (les partisans de Ould Abdel Aziz ont participé à cette campagne de désinformation, notamment au Fouta et au Guidimakha pour dissuader les électeurs de voter pour Ibrahima Moctar SARR, affirmant qu’il est avec eux et qu’ils l’ont bel et bien acheté); l’achat de consciences et de cartes d’identité, la pétition de 41 personnalités négro-africaines qui, sous le prétexte de prendre distance avec tout vote à caractère ethnique, ont appelé à voter pour le Général Abdel Aziz. Il faut noter, au passage, que le mouvement qui soutenait leur action avait une connotation ethnique car il n’y avait aucun arabe en son sein, il s’agit donc d’une belle mascarade hypocrite. Notre absence sur le terrain, notamment au Fouta et au Guidimakha, lors de la deuxième campagne nous a également porté un préjudice important.

Néanmoins l’AJD/MR demeure un parti fort, déterminé derrière son président, à lutter, dans le cadre des limites fixées par la loi, pour arriver à ses objectifs, notamment la résolution définitive et durable de la question de la COHABITATION.

– Récemment, vous avez publié, sur les sites de FLAMNET et de l’AVOMM, un texte élogieux qualifiant d’historique, une déclaration de presse des FLAM après les cent jours d’AZIZ. Où en êtes-vous avec les FLAM ? Quel doit être aujourd’hui le rôle des forces mauritaniennes à l’extérieur ?

Ousmane DIAGANA : Je n’ai pas publié de texte. Celui auquel vous faites allusion était une correspondance strictement privée, truffée de fautes de style, d’orthographe et de syntaxe. Il a, hélas, occasionné des polémiques, y compris de la part de personnes, sous couvert d’anonymat, qui se réclament de l’AJD/MR. Je ne peux que regretter une telle situation. Toutefois, je n’en retire pas une virgule d’autant que je me félicitais sincèrement de cette déclaration des FLAM car elle venait valider, en tous points, la position lucide que l’AJD/MR a eue depuis le coup d’état du 6 août 2008 et qui lui a valu tous les sarcasmes de toute part.

Et comme l’a rappelé le président, en tant que parti, L’AJD/MR n’a aucune relation avec les FLAM même si chacun de nous gardons des rapports plus ou moins amicaux, voire fraternels avec certains membres de cette organisation. Le président IBRAHIMA MOCTAR SARR lui-même garde de solides amitiés avec certains dirigeants de ce mouvement qu’il considère comme de vaillants combattants qui ont fait leur preuve et qui peuvent beaucoup apporter à la solution de la question nationale, il garde de fortes amitiés avec certains de ses membres qui l’ont toujours accueilli chaleureusement à l’occasion de ses déplacements en Europe et surtout aux USA.

Je pense que les forces mauritaniennes à l’extérieur ont joué un rôle fondamental dans la sensibilisation de l’opinion internationale contre le racisme d’Etat en Mauritanie, contre les violations massives et répétées des droits de l’homme. Elles ont constitué une sorte d’avant-garde. Quand je pense par exemple au travail gigantesque et salutaire de l’OCVIDH et de l’AVOMM, notamment dans la dénonciation des dérives du système, dans l’assistance concrète aux victimes, dans les poursuites pénales contre des criminels notoires, tel Ely OULD DAH, de la plainte contre le dictateur OULD TAYA, on ne peut que les remercier pour tout ce travail déjà accompli.

Aujourd’hui, plus que jamais, leur rôle demeure encore plus qu’utile, déterminant et nécessaire pour l’émergence d’une Mauritanie respectueuse des droits de l’homme, pour l’édification d’une Mauritanie juste, égalitaire, non discriminatoire. Avec les partis politiques comme l’AJD/MR qui s’implique, sur le terrain, dans la résolution de la question de la COHABITATION, ces forces de l’extérieur peuvent s’impliquer aussi, sur le terrain, en Mauritanie, aux côtés du peuple qui souffre et qui a été victime de graves violations de droits de l’homme. C’est l’occasion pour moi d’ailleurs, de saluer le pragmatisme et l’esprit de responsabilité dont ont fait preuve les présidents de l’OCVIDH, Abdoul Aziz SOUMARE et de l’AVOMM, Ousmane Abdoul SARR en répondant à l’invitation du Chef de l’Etat, Mohamed OULD Abdel Aziz pour discuter de vive voix de leurs propositions en vue d’une résolution juste et durable de la question du passif humanitaire venant ainsi appuyer, sur le terrain, par exemple, le travail que l’AJD/MR entreprend depuis longtemps.

Je pense que le rôle des forces mauritaniennes de l’extérieur comme l’OCVIDH et l’AVOMM par exemple peut être double : continuer, à partir de l’extérieur, d’attirer l’attention de la communauté internationale sur les violations de droits de l’homme, et s’impliquer, à l’intérieur, à travers des relais associatifs ou avec des partis politiques présents pour continuer à mettre la pression sur les pouvoirs publics pour résoudre les questions liées à notre unité nationale.

– Un dernier mot ?

Ousmane DIAGANA : Je voudrais, au nom de l’AJD/MR et de son président, vous rendre hommage et vous féliciter pour tout le travail que vous faites pour que le monde n’oublie point les injustices dont notre peuple a été victime durant toutes ces années. Je salue également votre pragmatisme et votre sens des responsabilités et sommes heureux d’avoir, avec vous, une identité de vue sur les grandes questions nationales. Enfin, merci de m’avoir donné la possibilité de m’exprimer et à travers moi, notre parti, l’AJD/MR sur votre illustre site.

L’OCVIDH vous remercie d’avoir bien voulu répondre à ses questions et vous souhaite ainsi qu’à tous ceux qui vous sont chers, une bonne et heureuse année 2010.

Ousmane DIAGANA : Merci et bonne et heureuse année 1431 et 2010 à tous les militants et sympathisants de l’OCVIDH ; et au-delà, à tous les Mauritaniens, espérant que cette année sera celle du couronnement de certaines de nos luttes comme la résolution définitive et durable du passif humanitaire entre autres, amine.

Propos recueillis par Sally FOFANA & Almouda KEBE.
Mise en ligne : Djibril SOUMARE


© OCVIDH 2010

source: Le site de l'OCVIDH
Mardi 19 Janvier 2010 - 17:21
Mardi 19 Janvier 2010 - 17:34
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1.Posté par Goguiyanke le 20/01/2010 00:17
Bravo Ousmane, nous militants de base, avons besoin des dirigeants comme vous. AJD/MR, le seul parti à qui nous avons confiance, qui a toujours su défendre ses idées jusqu'au bout.
Les autres partis d'oppositions que nous avons toujours respecté , ont trahi le peuple en défendant les plus grands voleurs de la mauritanie, AJD est resté très digne et respectueux envers le peuple, malgré les attaques injustes qu'il a subi pendant la campagne Présidentielle.
Nous souhaitons à Ousmane et son parti bonne continuation et leur remercions de pouvoir compter sur eux .

2.Posté par YESWECAN le 20/01/2010 10:09
Toujours les mêmes excuses pour expliquer la mort à petit feu de l'AJD/MR, ce parti n'incarne plus l'espoir naît des élections de 2007. L'AJD/MR a perdu la moitié de ces militants et une bonne partie des cadres du bureau politique et vous continuez avec le même discours.La véritable raison est que les dirigeants du parti n'ont jamais accepté de tendre la main et de faire preuve d'ouverture aux autres formations politiques négro-africaines et aux anciens camarades et cela de façon sincère et respectueuse. Cette démarche doit être fait par le président de l'AJD/MR, IMS.Par ailleurs L'AJD/MR ne sait plus de quel pied danser, tantôt avec Aziz et tantôt avec personne, le parti n'ose plus critiquer les actions du gouvernement, par exemple la visite de Oumar El Bachir n’a fait l’objet d’aucune réprobation de la part du parti et les militants de l'AJD/MR ne comprennent plus la ligne politique du parti et ces alliances.Tout est fait aujourd’hui pour plaire à Aziz en attendant un hypothétique retour de l’ascenseur.La direction du parti doit revoir toutes les décisions prises ces 2 dernières années et faire une autocritique objective de cette désaffectation des militants sans cela il n’y a rien à faire le parti va disparaître purement et simplement.Les militants de l’AJD/MR doivent faire preuve de courage et porter à la tête du parti la jeune génération de cadres et faire table rase sur le passé et surtout axer le discours sur des thèmes plus en phase avec la réalité d’aujourd’hui : Problèmes économiques, éducation, discrimination raciale, découpage électorale, avenir de la jeunesse, sport et cultures, etc.…..Bon courage.

3.Posté par Taarikh le 21/01/2010 15:17
Le fait de vouloir enterrer l'AJD/MR , je le trouve un peu exagérer. La démission de certains militants ou de cadres comme vous voulez, ça arrive dans les tous partis du monde, c'est politique et humain. S'il n y a plus de compréhensions dans un bureau, la plus sage décision c'est de se séparer avant de faire des dégats considérables, je ne considère pas la démission des cadres d'AJD comme une défaite loin de là. Notre devoir aujourd'hui c'est d'essayer dese serrer les coudes mettre de coté nos querelles personnelles qui nous pourrissent la vie, nous devons donner la priorité à notre combat. Le fait de critiquer AJD , Flam ou autres ONG créer par nous, ne nous grandi pas au contraire , nous devenons de plus en plus faible devant l'ennemi beydane qui veut notre mort subite. Pourrons nous de grace laisser nos animosités , se donner la main travailler sur notre avenir et celui de nos enfants qui est incertain à cause de nos bétises quotidiennes. Chacun se plait d'insulter l'autre, chacun croit être plus intelligent, chacun croit être dans la raison, alors c'est archifaux, nous ne serons rien tant que nous ne serons pas unis. Seule l'unité pourra nous sortir de notre entêtement de vouloir se détruire.

C 'est honteux de vouloir descendre AJD/MR qui ne doit pas être notre cible, notre devoir c'est de les soutenir pour qu'il s'en sorte . Si AJD meurt , ça serait notre humiliation à tous, les maures extrémistes auront ce qu'ils ont toujours souhaité , qu'il n y ait aucun parti dirigé par un nègre. Nous sommes des laches, au lieu de s'attaquer au vrai problème , chacun a la joie de voir AJD disparaitre c'est mesquin . AJD/MR est un grand parti que je respecte, IMS a fait d'AJD un parti respectable, celui qui ne veut plus militer, il est libre d'aller voir ailleurs. Je suis fier d'AJD de ne pas participer à ces journées de concertations sélectionnées qu'à certains partis ou individus, ça prouve le manque de sérieux de nos dirigeants et ça devrait nous inquiéter au lieu de s'attaquer à AJD qui est resté très digne et constant dans sa ligne politique. Bravo AJD et IMS. Bon courage OUSMANE , tu es extraordinaire et OCVIDH a fait un travail de PRO et nous les remercions de nous faire découvrir nos dirigeants valeureux.Nous internautes , sommes très choqués de voir voir à chaque fois nos grands cadres et dirigeants se faire descendre comme des malpropres alors que leur seule erreur , c'est d'essayer d'apporter à notre lutte une amélioration et de faire entendre, y a t-il de mal à ça ? Je ne crois pas, y en a marre , nous devrons aujourd'hui être à la hautre de notre combat qui est mis de coté pour des anneries.NON A L OUBLI

4.Posté par mamadou moussa le 22/01/2010 01:55
Tres bonne reaction TAARIKH, l'essentiel est dit. vivement le renouvellement de la classe politique.Nos aines ont fait un excellent travail de formation, nous saurons trouve les ressources necessaires pour l'unite et la cohesion requises pour notre reussite.

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