Réponse à Monsieur Dah Ould Abdeljelil / Par cheikhyouba

Parlons-en de ce et ceux qui menacent réellement l’existence de notre pays ! De tous les mauritaniens, tous les anciens responsables et de tous les opposants, vous êtes sans conteste le moins bien placé pour vous dresser en donneur de leçons sur cette terre de Mauritanie.

Sur votre parcours professionnel :

Aucune trace d’une réalisation palpable sur une carrière de plusieurs décennies aux plus hautes fonctions, bien au contraire, vos collaborateurs sont unanimes sur votre propension aveugle à la prédation. D’aucuns vous surnomment d’ailleurs le bulldozer, tous témoignent de votre boulimie budgétivore sans égal. Quand on traine cette montagne de casseroles la meilleure stratégie n’est certainement pas de venir se rappeler au souvenir de ses victimes, très imprudent pour ne pas dire suicidaire comme démarche.

Tout au long de votre parcours professionnel peu glorieux vous avez dévoré roches et montagnes et nulle part vous ne pouvez vous prévaloir de la pose du moindre caillou pour ce pauvre pays. De grâce restez dans l’ombre comme vous savez si bien le faire, épargnez-nous vos inepties et laissez les fils de ce pays travailler en paix.

L’on prête beaucoup de défauts aux mauritaniens, certains ne peuvent être contestés mais une chose est par contre incontestable : nous oublions vite et sommes peu enclins à la rancune. Si ce n’était le cas beaucoup d’anciens hauts fonctionnaires seraient aujourd’hui au bagne ou tout au moins au Qatar. Louons Dieu de nous avoir pourvu de cette grandeur de cœur.

Sur votre moralité :

Je tairai par pudeur le volet très privé et personnel, la Mauritanie est très petite et « tout le monde connait tout le monde ». Vos traces au Guidimakha et au Trarza sont encore toutes fumantes, des villages entiers pleurent encore à ce jour des conséquences de votre passage chez eux, vous savez de quoi je parle, les victimes sont encore là, bien vivantes, prêtes à exhiber leurs plaintes.

Non, quand on tire un train de casseroles, le seul droit que l’on a c’est celui de se taire et de raser les murs !

Pour en venir à votre fameuse interview dans le Calame du 12/01/2011, comme vous, la polémique n’est pas mon fort mais je ne peux vous laisser insulter l’intelligence des mauritaniens en vous écoutant déblatérer autant de contre vérités.

Vous avez trempé dans tous les régimes qui nous ont menés à cette triste situation, vous avez, vous et vos compères mis à sac ce pauvre pays, saigné jusqu’à l’os ce brave peuple et pour une fois que nous entrevoyons une chance de sortir la tête de l’eau vous sonnez la charge comme une harde d’hyènes contre nos sauveurs. Pas un seul mauritanien ne prêtera le moindre intérêt à vos manœuvres de diversion pour nous ramener à la case de départ.

Nous en avons trop bavé, nous avons nous aussi droit à notre part de bonheur et cela, nous avons maintenant la conviction que c’est possible et rien ne nous détournera plus de la voie sur laquelle nous cheminons. Une génération d’oulémas, de cadres, d’officiers et la grande masse d’humbles mauritaniens s’est juré de faire le deuil de la gabegie, du passe droit lié à la naissance, de gestion aventurière des biens publics et de bien d’autres tares. Rien, ni les tentatives de semer la discorde sociale, ni la calomnie, ni les manœuvres de basse facture ne leur feront renoncer à leur marche.

Vos propos sont particulièrement chargés et vicieux ; jamais Kadhafi ni Wade n’ont confisqué ou tenté de confisquer la souveraineté de la Mauritanie ces grands hommes aiment notre peuple et n’ont fait qu’essayer de ramener la concorde comme le ferait tout bon musulman.

Vous construisez un monde de chimères imaginaire, en déduisez des affirmations tout aussi gratuites et chimériques et vous pensez faire avaler cela aux mauritaniens ? Le mauritanien n’est pas aussi idiot que vous semblez le croire !

Quant aux cadres auxquels vous vous attaquez en les traitant de vendeurs de gaz et de pizzas, c’est une bien regrettable manière de jauger les compétences de vos compatriotes. Vendre des pizzas n’a jamais été un crime par contre s’approprier le bien d’autrui ou de la collectivité en est un gros n’est-ce pas monsieur le ministre !

A supposer que votre affirmation soit vraie sachez que bien des hommes n’ayant même pas fait l’école se sont avérés être de brillants gestionnaires, de grands politiciens voire de grands scientifiques tels Pierre BEREGOVOY ancien brillant premier ministre français, Charles DARWIN théoricien de l’évolution, Stève JOBS le leader d’Apple …

Les hommes qui jaugent leurs semblables de ce regard hautain et méprisant, quand on les observe de près, s’avèrent souvent être de bien piètres intellectuels.

Descendez de votre nuage, monsieur Dah, comme moi et comme tout un chacun vous n’êtes qu’un simple humain voué aux termites et aux larves, observez vos compatriotes avec un regard un peu plus respectueux et plus compatissant. A vous lire j’imagine ce que vous pouvez pensez de votre domestique, du boutiquier et du pauvre boucher du coin. Le pire des ignorants c’est celui qui ne sait pas qu’il ne sait rien, tout comme le plus minable des humains c’est celui qui ne sait pas qu’il est quantité négligeable dans l’univers.

Vision vicieuse et malsaine que de jeter le doute sur la nationalité ou le patriotisme d’un ministre ou d’un officier, j’en ai rencontré des vicieux, entendu des discours d’un nationalisme étroit, mais à ce degré, jamais. C’est à croire que les maîtres penseurs et tenants des philosophies destructrices de l’unité nationale commencent à apparaître au grand jour.

S’agissant des faux généraux nommés injustement devant seize (16) colonels plus anciens, un cadre de votre niveau qui n’est ni distributeur de gaz ni vendeur de pizzas devrait savoir que le passage au grade de général n’est pas à l’ancienneté mais au mérite, l’ancienneté n’étant prise en compte qu’au sein des postulants retenus pour le passage au grade dans une même période.

L’autorité politique a toute la latitude requise pour l’attribution des promotions au grade de général sur la base de critères aussi bien miliaires que politiques. L’on peut être colonel avec une ancienneté de dix ans et voir passer avant soi au grade de général de jeunes colonels de quatre ans, voire de moins de quatre ans à titre exceptionnel.

Le grand intellectuel que vous êtes qui heureusement n’est ni distributeur de gaz ni vendeur de pizzas aux U.SA devrait aussi savoir que la double nationalité n’a jamais été un frein au développement ni une raison de déficit de patriotisme. Les nations les plus avancées aujourd’hui, les plus puissantes, se trouvent paradoxalement être les plus métissées et de population à nationalités multiples.

Le seul et vrai frein au développement et à la réalisation de l’unité nationale c’est l’esprit sclérosé, bloqué depuis des décennies sur des schémas stéréotypés d’antagonismes rétrogrades. Ce dont nous avons besoin aujourd’hui ce sont des hommes d’action, des bâtisseurs de la trempe du président Mohamed Ould ABDEL AZIZ, des hommes qui nous tirent vers le haut, qui nous redonnent confiance en nous et qui acceptent d’encaisser coups et bassesses sans jamais se détourner de l’objectif.

A n’en pas douter, le courage paiera tôt ou tard, on en rencontrera des Dah Ould ABDELJELIL, et d’autres et d’autres, ils ne nous feront pas de cadeaux car nous nous sommes mis en travers de leurs intérêts. Cependant une chose est aujourd’hui réconfortante ; les mauritaniens ont compris et savent qui est qui et qui fait quoi.

Le retour à la case de départ n’étant plus possible, alors vraiment plus, si votre nostalgie du bon vieux temps vous ronge à ce point, je vous suggère de vous contenter de ruminer les bons vieux souvenirs en rêve, ainsi au moins vous ne risquez pas de déranger ceux qui travaillent.

Par cheikhyouba
Source: cridem.org